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Histoire du blason

Homme de face avec le visage de profil.  L'homme est vêtu d'une tunique violette bordée d'or sur une armure complète.  Une épée est suspendue à sa ceinture.  Il est coiffé d'un heaume gris avec une grande plume mauve qui recouvre entièrement son visage.

Gauthier de Lillers. Archives départementales du Pas-de-Calais, 3 Fi 656.

Des origines médiévales

Les armoiries apparaissent à l’époque où l’équipement des chevaliers évolue, c'est-à-dire vers la première moitié du XIIe siècle, en Europe. En effet, durant les guerres féodales, l’équipement des chevaliers change et s’alourdit considérablement. Les progrès des techniques et notamment de la métallurgie, permettent la conception d’armures qui recouvrent et protègent entièrement le corps du guerrier. Lors des combats, les chevaliers, ainsi protégés par leur armure et leur heaume, ne peuvent pas se reconnaître. Pour permettre l’identification des combattants qui ne portent pas d’uniforme et éviter des erreurs mortelles, il est alors primordial de trouver un moyen de reconnaissance efficace. Les chevaliers vont peindre sur leurs écus (boucliers) des figures géométriques ou animales de couleurs vives (car elles doivent être visibles de loin) qui représenteront leur signe de distinction.

Ce sont ces signes distinctifs de reconnaissance que l’on appelle les blasons. Ils sont liés à l’identité de leur possesseur au même titre que le patronyme. C’est en effet à partir du Xe siècle que commencent à apparaître les noms de famille. Auparavant, les populations ne portent qu’un seul nom (ce que nous appelons aujourd’hui le prénom) mais face à la croissance démographique et au trop grand nombre d’homonymes, le nom est peu à peu accompagné d’un surnom. Avec l'usage, ce surnom tend à devenir héréditaire.
Le blason est vu comme un nouveau symbole d’identité. L’époque de son apparition correspond à une période de mutation sociale (qui dure de la fin du Xe siècle au début du XIIIe siècle), les populations veulent s’identifier, se reconnaître, se proclamer . La dimension identitaire et individuelle est donc primordiale dans la science des blasons.

Si, à l’origine, les armoiries sont réservées aux chevaliers lors des combats, elles vont progressivement se répandre au-delà de l’univers guerrier et s’étendre à la moyenne noblesse, puis à l’ensemble de la société féodale. Au milieu du XIVe siècle, l’usage du blason atteint son apogée : les dames, les ecclésiastiques, les bourgeois, les artisans possèdent des armoiries. Les corporations et les villes portent également blasons.

Le blason, comme le nom, étant une manière de désigner une personne, il est donc tout naturel de le retrouver sur l’objet qui au Moyen Âge remplace la signature : le sceau, qui est une sorte de signature en image.
Bientôt, on retrouve les blasons reproduits sur la cotte d’arme du chevalier, sur la housse des chevaux, à la clef de voûte des châteaux ou des églises, sur les portes des demeures, sur les manuscrits appartenant à une famille, sur les objets d’art ou de la vie quotidienne, sur les vitraux, les pièces d’orfèvrerie, les tapisseries ou sur les tentures de deuil, etc. Ils sont alors à la fois des ornements décoratifs et les marques d’une propriété.

Jusqu’à la Révolution française

Homme de face avec le visage de profil jetant des médailles.  L'homme est vêtu d'une tunique verte bordée d'or sur des collants rouges et porte des chausses marrons aux éperons d'or.  Une longue épée et un sac sont supendus à sa ceinture.  Il est coiffé d'un chapeau vert avec une petite plume rouge.

"Quatre hérauts d'armes criant largesse, et jettant des médailles". Archives départementales du Pas-de-Calais, 3 Fi 656.

En France, jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, l’usage des armoiries est libre. Toute personne a le droit d’adopter les armoiries de son choix à la condition exclusive de ne pas usurper celles d’un autre. Chaque blason doit être unique. Pour prévenir toute contestation, il y a eu dès le XIVe siècle, plusieurs tentatives de recensement des armoiries. Dans chaque province, des officiers spécialisés, appelés héraut d’armes, sont chargés d’enregistrer les armoiries. Dès le XIIe siècle, les hérauts d’armes, qui sont à l’origine des messagers, deviennent avec le développement des tournois, de véritables spécialistes des armoiries. Ce sont eux qui organisent les combats, identifient les chevaliers grâce à leurs écus, commentent les joutes et relatent les faits d’armes des participants. Ils contrôlent, recensent les blasons et veillent au respect des règles héraldiques.

En temps de guerre, leurs bonnes connaissances des blasons, font des hérauts d’armes des aides précieuses lors des batailles. Ils accompagnent les seigneurs et ont pour mission d’identifier rapidement et sans ambiguïté les adversaires ou les alliés. Reconnaissables grâce à leur tabard (sorte de tunique armoriée), les hérauts ne sont pas armés sur les champs de batailles et bénéficient d’une immunité absolue. Ils portent les messages, négocient avec l’adversaire et dressent la liste des victimes à la fin du combat.

Un armorial est un recueil d’armoiries. Sorte d’inventaire dans lequel le héraut reproduit des blasons appartenant à des personnes, à des villes, à des communautés, l’armorial peut être géographique ou thématique. Il présente une illustration et une description des armoiries.
En 1696, un édit de Louis XIV impose l’inscription, moyennant le paiement d’une taxe, de tous les blasons du royaume. C’est Charles D’Hozier qui est chargé de dresser l’Armorial général de France.

Livre manuscrit où sont dessinés de petits blasons en couleurs.

Armorial des Pays-Bas, seconde moitié du XVIe siècle. Archives départementales du Pas-de-Calais, 1 J 195

Contrairement aux idées reçues, les armoiries n’ont jamais été réservées aux nobles. Elles vont cependant être supprimées sous la Révolution, les révolutionnaires voyant en elles des signes de féodalité et des marques de noblesse. Leur abolition est décrétée le 19 juin 1790 et une campagne de destruction systématique des armoiries est mise en place. À l’exception de celles figurant sur des œuvres d’art conservées dans les musées, toutes les armoiries ornant des objets ou des pièces architecturales sont détruites ou effacées. Les révolutionnaires mettent alors en place une nouvelle emblématique, inspirée de l’Antiquité, composée de bonnets phrygiens, de faisceaux de licteur ou de fourches. En 1808, Napoléon crée une nouvelle noblesse et restaure officiellement les armoiries. Les nouveaux nobles, ainsi que les villages et les institutions, reçoivent leurs armoiries de l’Empereur lui-même alors que les membres de l’ancienne noblesse, ralliés à l’Empire, se voient restituées les leurs.

Depuis la Restauration

À partir de 1815, tout le monde est à nouveau libre de porter des armoiries. La Restauration rétablit le système héraldique de l’Ancien Régime et les fleurs de lys, proscrites depuis la Révolution, sont à nouveau admises. Actuellement, l’usage des blasons, qui ne sont plus considérés comme des signes de noblesse, est libre et relève du domaine privé. Toute personne peut créer ses armoiries.

Les règles de l'héraldique pour la composition d'un blason

L’ héraldique est une science auxiliaire de l’histoire, elle étudie les armoiries. C’est la science des blasons. L’étude des blasons peut parfois apporter une aide précieuse aux généalogistes en situant un personnage au sein de sa famille. Elle peut permettre de distinguer deux familles homonymes, c'est-à-dire qui portent le même nom. Elle permet aux historiens de l’art et aux archéologues de dater des objets ou des monuments sur lesquels ont été apposées des armoiries et ainsi d’en retrouver les premiers propriétaires ou d’identifier le nom de l’artiste.

L’héraldique permet aussi de comprendre les règles de composition et de diffusion des armoiries.
Deux éléments composent les armoiries : les couleurs et les figures.

Les couleurs et les figures qui apparaissent sur les armoiries sont des signes distinctifs qui permettent de reconnaître chaque personne, par un caractère moral ou physique, la représentation de son métier, etc.
La disposition de ces éléments de reconnaissances suit des règles de composition très codifiées.

Un blason a une lecture particulière, tout d’abord il faut savoir que nous le regardons de face, donc la droite et la gauche sont inversées. Le côté droit devient le côté gauche (senestre) et le côté gauche devient le droit (dextre).
Le blason se décrit grâce un lexique emprunté au vocabulaire du corps humain : "chef" pour le haut, c’est la tête du blason, "flanc" pour les côtés et "cœur" pour le centre.

Les partitions

À la forme la plus simple du blason composé d’une seule couleur (on dit alors qu’il est plain), s’ajoute un ensemble de divisions et de formes géométriques (les partitions et les pièces).

Blason entièrement recouvert de gris.

Plain

Blason coupé dans le sens vertical.

Parti

Blason coupé dans le sens horizontal.

Coupé

Blason coupé en diagonale (haut à gauche et bas à droite).

Tranché

Blason coupé en diagonale (bas à gauche et haut à droite).

Taillé

Blason séparé en 4 parties par une croix droite.

Écartelé en croix

Blason séparé en 4 parties par une croix en diagonale.

Écartelé en sautoir

Blason séparé en huit parties par une croix droite et une croix en diagonale.

Gironné

Les pièces honorables

Aux partitions s’ajoutent les pièces honorables, formes géométriques simples qui se superposent sur l’écu et qui rappellent les renforts du bouclier.

Blason coupé au premier tiers par une ligne horizontale.

Chef

Blason traversé par une bande horizontale.

Fasce

Blason traversé par une bande verticale.

Pal

Blason traversé par une bande diagonale partant du haut à gauche.

Bande

Blason traversé par une bande diagonale partant du haut à droite.

Barre

Blason traversé par une croix horizontale formée par le croisement de deux bandes.

Croix

Blason traversé par une croix diagonale formée par le croisement de deux bandes.

Sautoir

Blason blanc traversé par une chevron gris (sorte d'accent circonflexe).

Chevron

Blason blanc avec un carré gris en haut à gauche.

Franc-quartier

Blason blanc bordé d'un liseré gris.

Bordure

Les meubles

Les " meubles" (figures géométriques, animales, florales, humaines, objets) sont, au même titre que les partitions, des signes distinctifs. Les animaux, tels que le lion, l’aigle ou le léopard, figures héraldiques par excellence, apparaissent dès l’origine des blasons. Si à la fin du Moyen Âge le nombre de meubles est limité, il connait un net enrichissement dès lors que l’usage du blason se généralise. Les types de figures se diversifient et leur répertoire devient illimité (astres, pièces d’armement, éléments architecturaux, outils d’artisans, etc.).

Blason composé d'un aigle et d'un franc-quartier vairé, encadré de deux lions et surmonté d'un heaume sur lequel est posé un cygne.

Acte d'enregistrement d'armoiries d'Adrien Payen. Archives départementales du Pas-de-Calais, 3 C 15.

Blason écartelé composé de deux lions et de deux sangliers, surmonté d'un heaume sur lequel se trouve un lion couronné.

Acte d'enregistrement d'armoiries de François-Albert de la Motte. Archives départementales du Pas-de-Calais, 3 C 15.

La composition des blasons, émaux et fourrures

Les couleurs

Dès l’origine du blason, on ne dispose que d’un choix très restreint de couleurs, qui doivent être franches, facilement reconnaissables et visibles de loin.

Il existe cinq couleurs :

Blason rouge.

Gueule

Blason violet.

Pourpre

Blason bleu.

Azur

Blason vert.

Sinople

Blason noir.

Sable

Et deux métaux :

Blason blanc.

Argent

Blason jaune.

Or

Les couleurs et les métaux sont désignés sous le terme générique d’émaux.

Pour créer son blason, il faut respecter une règle fondamentale: l’alternance des couleurs.

On ne peut pas juxtaposer ou superposer deux émaux de la même catégorie. C'est-à-dire : pas de couleur sur couleur ni de métal sur métal.

Cette règle existe dès l’apparition des armoiries et répond à une exigence de visibilité. L’écu doit être vu de loin et les couleurs ne doivent pas être confondues. On appelle armes à enquerre les blasons qui ne respectent pas le principe de l’alternance des couleurs. Mais les exemples sont peu nombreux car cette règle est suivie très scrupuleusement.

Lorsqu’elles sont dessinées sur des documents ou des monuments qui ne permettent pas l’utilisation de la couleur, les couleurs des armoiries sont représentées par un système utilisant des hachures et des pointillés qui apparaît au XVIe siècle. Ce système de représentation symbolique des couleurs a été largement utilisé par les imprimeurs et les graveurs. Les règles sont les suivantes :

Blason bleu à côté d'un blason blanc recouvert de lignes horizontales.

L’azur est représenté par des lignes horizontales.

Blason jaune à côté d'un blason blanc recouvert de pointillés.

L’or est représenté par des pointillés.

Deux blasons blanc.

L’argent est représenté par l’absence de traits.

Blason rouge à côté d'un blason blanc recouvert de lignes verticales.

Les gueules par des lignes verticales.

Blason violet à côté d'un blason blanc recouvert de diagonales partant du haut à gauche.

Le pourpre par des lignes diagonales allant de senestre à dextre.

Blason noir à côté d'un blason blanc recouvert d'un quadrillage.

Le sable par des lignes horizontales posées sur des lignes verticales.

Blason vert à côté d'un blason blanc recouvert de diagonales partant du haut à droite.

Le sinople par des lignes diagonales allant de dextre à senestre.

Les fourrures

Homme de face vêtu d'une tunique violette bordée d'or avec une jupe d'or sur une cotte de mailles. Il porte une grande cape violette bordée d'hermine.  Une longue épée est supendue à sa ceinture.  Il est coiffé d'un chapeau violet bordé de fourrure.

Manteau à la fourrure d'hermine. "Baudoin, châtelain d'Ardres". Archives départementales du Pas-de-Calais, 3 Fi 656.

Aux couleurs et aux métaux, s’ajoutent les fourrures : Le vair et l’hermine qui rappellent qu’au XIIe siècle, certains guerriers en recouvraient leur écu pour les protéger ou les décorer.

Blason blanc recouvert d'hermine noire.

Hermine (d'argent semé de mouchetures de sable).

Blason noir recouvert d'hermine blanche.

Contre-hermine

Blason blanc recouvert de vair bleu.

Vair (fourrure de l’écureuil représentée par l’alternance de cloches argent et azur qui rappellent la manière dont étaient assemblés les dos gris et les ventres blancs de ces animaux pour former un damier bicolore).

Blason blanc recouvert de contre-vair (vair doublé en effet miroir) bleu.

Contre-vair

La règle d’alternance des couleurs ne s’applique pas aux fourrures qui peuvent parfaitement être juxtaposées ou superposées. Les fourrures peuvent se combiner et se placent sans distinction sur les émaux.

Blason de vair et d'hermine, encadré par deux lions et surmonté d'un heaume sur lequel est posé un cygne.

Blason de la ville de Salperwick. Archives départementales du Pas-de-Calais, 3 C 15.

Le blasonnement

La description des armoiries s’appelle le blasonnement. Un blason est composé de plusieurs éléments superposés qui doivent être décrits dans un ordre précis, c’est la syntaxe du blasonnement.

  1. Le champ (fond de l'écu)
  2. Les partitions
  3. La figure principale
  4. Les figures secondaires

Pour décrire un blason, on commence par le fond de l’écu que l’on nomme le champ. Si le blason ne comporte ni partition, ni figure il est dit plain.

Blason rouge.

Blason de la ville de Douai.

Ce blason est dit de gueules plain . C’est le blason de la ville de Douai.

Si le blason comporte une figure (pièce honorable ou meuble) on énonce d’abord le champ puis les figures.

Blason vert traversé par une diagonale blanche.

Blason de la ville de Gauchin-Verloingt.

Ainsi, le blason de Gauchin-Verloingt est dit de sinople à la bande d’argent .

Trois blasons en couleur.

Blason de la ville d'Humeroeuille.

Le blason de Humeroeuille est dit d’argent au lion de gueules .

Si une pièce honorable comporte un meuble, on dit qu’elle est chargée.

Blason bleu traversé par une bande blanche sur laquelle on voit trois coquilles rouges.

Blason de la ville de Dainville.

Pour décrire le blason de Dainville, on dira : D’azur à la fasce d’argent chargée de trois coquilles de gueules .

  1. On commence par le champ (le fond de l’écu), ici azur.
  2. Puis par la pièce honorable, ici fasce d'argent.
  3. Et enfin les meubles, ici trois coquilles de gueules (rouges).
Blason de Dainville découpé.

Blason de la ville de Dainville.

Si l’écu est divisé en partitions, on décrit chaque partie.

Blason coupé en daux deux verticalement : la droite est jaune et la gauche noire.

Parti d'or et de sable.

Parti de sable et d'or.

Blason en quatre parties : deux jaune et deux noires.

Écartelé en croix d'or et de sable.

Écartelé en croix de sable et d'or.

Armes composées, brisées, parlantes

Même s’il doit être personnel et unique, le blason a néanmoins adopté un caractère héréditaire à partir du règne de Saint-Louis. Ce n’est qu’au XIVe siècle que les armoiries sont des emblèmes familiaux à part entière. Elles se transmettent de génération en génération. Dans une famille, la règle veut que les enfants reprennent les armes familiales. L’aîné garde les armes entières et les cadets les agrémentent de modifications que l’on nomme brisures.

Les armes brisées

Selon la règle héraldique, seul le chef de famille peut porter les armes pleines de la famille ou du lignage. Les enfants doivent les briser, c’est-à-dire y ajouter un élément pour se différencier. Il peut s’agir d’un ajout de partition, de figures ou d’un changement de couleur.

Deux blasons. Celui de gauche est bleu traversé par une bande horizontale jaune. À sa droite, le même avec trois étoiles jaunes en plus.

Acte d'enregistrement d'armoiries d'Adrien d'Oostelinck. Archives départementales du Pas-de-Calais, 3 C 15.

Ce blason pourrait être brisé en ajoutant des meubles par exemple.

Les armes composées

Un blason peut également être formé en assemblant les armoiries de deux familles. On parle alors d’armes composées.

Blason en quatre parties composé de deux aigles noirs et de deux vagues rouges, surmonté d'un heaume.

Armes composées des blasons de la ville de Beauvoir et de Cuinchy. Archives départementales du Pas-de-Calais, 3 C 15.

Exemple d’armes composées : le blason central est composé de la réunion de deux blasons différents.

Les armes parlantes

Le blason étant étroitement lié à l’identité, il peut comporter des éléments qui rappellent le nom de son possesseur.

Blason jaune dans lequel on voit trois maillets noirs.

Acte d'enregistrement d'armoiries de Tomas Maillet. Archives départementales du Pas-de-Calais, 3 C 15.

Cela peut se faire de manière directe : dans cet exemple, Thomas Robert Maillet a choisi le maillet (petit marteau) comme meuble dans son blason.

Blason bleu sur lequel on voit trois paumes de main blanches.

Blason de la ville de Bapaume.

Les armes peuvent également être parlantes par homonymie. Par exemple les armes de la ville de Bapaume, d’azur à trois main appaumées d’argent sont liées à l’étymologie du nom Bapaume (paume de la main). Selon une légende, les habitants applaudissaient chaque fois qu’un voyageur quittait indemne la forêt d’Arrouaise, véritable repaire de brigands.

Blason en trois parties. Les deux parties hautes sont composées de formes géométriques, en-dessous on voit une pommier.

Blason de la ville de Pommier.

De la même manière, la ville de Pommier, qui tire son nom du latin pomarium , verger, a repris dans ses armoiries un pommier symbole. Les blasons, en chef, sont les armes des deux familles qui furent successivement les premiers seigneurs.

Les blasons aujourd'hui

Aujourd’hui, même si l’usage des blasons personnels devient de moins en moins fréquent, ils n’ont pas totalement disparu et peuvent apparaître sous différentes formes. Tout d’abord, nous retrouvons des armoiries, témoins du passé, dans beaucoup de bâtiments historiques et institutionnels (églises, tombeaux, châteaux, etc.), sur la couverture ou à l’intérieur de livres (ex-libris). Les villes possèdent également leur blason que l’on retrouve parfois sur les plaques des rues ou les outils de communication.

Mais les blasons ne sont pas que des objets du passé. Ils ont évolué et aujourd’hui, certains objets dérivent directement de leur fonction signalétique.

Dessin en couleur montrant deux drapeaux français croisés.

Archives départementales du Pas-de-Calais.

Les drapeaux

Ils sont l’emblème d’un pays. Issus de la tradition du blason, ils en reprennent les codes et conservent sa symbolique.
Les drapeaux doivent être visibles et reconnaissables de loin. C’est donc, là aussi, pour des raisons de reconnaissance que la règle de l’alternance des couleurs de l’héraldique est reprise. Par exemple dans le drapeau de la France, le bleu et le rouge sont séparés par le blanc (azur et gueules sont séparés par l’argent). Nous pourrions blasonner le drapeau de la France de cette manière : Tiercé en pal d’azur, d’argent et de gueules .
La plupart des pays suivent la règle des couleurs de l’héraldique pour la conception de leur drapeau. Toutefois, les drapeaux qui ne respectent pas ces règles ne sont pas incorrects pour autant.

Blason bleu sur lequel on voit un lion jaune.

Blason de la Franche-Comté.

Les logos

Les logos peuvent être considérés comme les héritiers des blasons. Ils jouent le même rôle et respectent souvent les mêmes règles. Les blasons peuvent être des signes d’appartenance à des groupes collectifs (équipes de football, de rugby) ou des groupes scolaires (écoles britanniques identifiables grâce à leur écusson porté sur les uniformes des élèves). Les logos reprennent les mêmes fondements que les blasons, le but étant d’être reconnaissable. Ils représentent une organisation ou une marque. Les logos de marques automobiles sont de bons exemples. Pour le logo de la marque Peugeot, qui représente un lion debout une patte levée en attaque et l'autre abaissée en défense (en héraldique, on dit qu’il est rampant), la famille s’est inspirée des armoiries de la Franche-Comté où est située la première usine.

Les panneaux de signalisation

On retrouve la règle essentielle de l’héraldique, celle de l’alternance des couleurs, notamment dans les panneaux de signalisation routière. Le but étant le même depuis l’époque médiévale : être reconnaissable et visible de loin.