Archives - Pas-de-Calais le Département
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Alerte canicule : si vous prévoyez de venir consulter des documents en salle de lecture

En raison des fortes chaleurs, et en l’absence de système de climatisation, des températures supérieures à 30° C sont constatées en salle de lecture du Centre Mahaut-d’Artois. L’INRS (Institut national de recherche et de sécurité) indique qu’au-delà de 30°C pour une activité sédentaire la chaleur peut constituer un risque pour la santé. Nous invitons ainsi nos lecteurs devant y effectuer des recherches à prendre leurs dispositions. Une fontaine à eau est présente à l’extérieur de la salle de lecture ; cependant, les gobelets n’étant pas fournis, nous vous invitons à venir avec votre contenant.

Des dispositions temporaires sont également prises pour assurer la bonne conservation des documents :

  • le service de mise en réserve de documents pour le lendemain est suspendu ;
  • des mesures spécifiques à certaines typologies de documents particulièrement sensibles aux températures élevées (par exemple photographies et documents scellés) pourront être adoptées et engendreront un délai supplémentaire de remise ;
  • la gestion des commandes pourra également être ajustée.

Nous vous remercions de votre compréhension.

Radio Quinquin ou la liberté avant l’heure

26 octobre 1980 : les forces de l’ordre investissent les locaux de la maison syndicale des mineurs à Lens. Scénario identique dans la ville voisine d’Avion où les CRS se déploient dans le quartier de la République.

Objectif : démanteler et saisir les antennes et les émetteurs installés illégalement le mois précédent par Radio Quinquin.

Photographie noir et blanc en contre-plongée montrant le haut d'un bâtiment et une antenne.

Photographie des saisies de l’antenne-relais installée sur le toit de la maison syndicale des mineurs à Lens, de l’émetteur et de l’antenne dans le quartier de la République à Avion (26 octobre 1980). Archives départementales du Pas-de-Calais, 2021 W 112.

La voix des ouvriers

Radio Quinquin appartient au mouvement des radios dites "libres" ou "pirates" apparu dans les années 70, émettant clandestinement sur les ondes de modulation de fréquence et revendiquant la fin du monopole de l’État dans le domaine de la télévision et de la radio. Son histoire est indissociable de la situation économique et sociale de l’époque.

Radio Quinquin diffuse dès le mois de mars 1979, avec l’aide de Radio Campus installée à Villeneuve-d‘Ascq pour la fabrication des émetteurs et l’enregistrement des messages.

Mais elle voit "officiellement" le jour le 7 novembre 1979 à Auby (Nord), à l’initiative des membres de l’Union départementale CGT du Nord et du Pas-de-Calais qui, opposés aux fermetures d’usines et aux suppressions d’emplois dans les secteurs sidérurgique, charbonnier et textile, décident la création d’une radio afin d’accompagner les mouvements sociaux et de faire entendre la voix des salariés en lutte dans le Nord-Pas-de-Calais.

Une radio clandestine

Tract publicitaire en noir et blanc représentant une radio dotée d'un visage, de bras et de jambes. Souriante, elle tient une banderole sur laquelle on lit: "Souscrivez à Radio Quinquin. Radio Quinquin, 90 MHz.fm, tél: (27)88.63.61. Écoutez-vous vivre et lutter avec la C.G.T."

Publicité pour Radio Quinquin parue dans le supplément à La Tribune du Mineur, n° 1874 (29 octobre 1980). Archives départementales du Pas-de-Calais, 2021 W 112.

La radio diffuse tous les jours sur la région (bassin minier, Valenciennois, Cambrésis, métropole lilloise) malgré le brouillage des ondes par les autorités ; traitant des thèmes d’actualité, de culture régionale, elle organise des rencontres avec des artistes et des débats, sans oublier les incontournables dédicaces musicales.

Les antennes émettrices sont parfois installées là où on ne les attend pas (sur le clocher de l’église à Auby) et les émissions diffusées clandestinement dans les appartements ou dans le local du comité d’entreprise de l’usine de fabrication de machines agricoles Massey-Ferguson à Marquette-lès-Lille (Nord), où le matériel est introduit secrètement lors des entrées et sorties du personnel. Le succès est inattendu, la riposte des autorités, immédiate.

Radio Quinquin émet illégalement jusqu’en 1983. Pendant son existence, elle mène une véritable "guérilla" des ondes, défiant les autorités. Dans ce jeu du "chat et de la souris", la radio obtient le soutien de la population, mobilisée à chaque intervention policière souvent spectaculaire.

L’arrivée de la Gauche au pouvoir en 1981 porte l’espoir d’une plus grande liberté des médias. L’année suivante voit l’attribution de fréquences de la bande FM. Pourtant, de nombreuses stations indépendantes disparaissent.

La radio devient peu à peu un marché commercial concurrentiel et formaté, même si certaines radios associatives en marge de toute logique commerciale persistent, portées par l’enthousiasme de leurs animateurs et le soutien des auditeurs. Quant à Radio Quinquin, elle restera une expérience inédite dans un contexte d’interdits.

Photographie noir et blanc d'une rue de cité. Une foule de badauds et d'agents se presse au pied d'un immeuble.

Photographie des saisies de l’antenne-relais installée sur le toit de la maison syndicale des mineurs à Lens, de l’émetteur et de l’antenne dans le quartier de la République à Avion (26 octobre 1980). Archives départementales du Pas-de-Calais, 2021 W 112.