Archives - Pas-de-Calais le Département
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Agence des prisonniers de guerre

Première organisation humanitaire à voir le jour, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) naît le 17 février 1863 à Genève. Sa branche française, le Comité central de la Croix-Rouge française, est le résultat en 1907 d’une fusion entre trois sociétés philanthropiques :

  • la Société de secours aux blessés militaires, créée en 1864,
  • l’Association des dames françaises, née en 1879,
  • l’Union des femmes de France, fondée en 1881.

Véritable auxiliaire du service de santé de l’armée, la Croix-Rouge française se trouve sur tous les fronts durant la Première Guerre mondiale. Elle ouvre près de 1 500 hôpitaux auxiliaires, monte des postes de secours dans les zones de front et intervient également auprès des populations des régions envahies.

À Genève, le CICR crée dès le 21 août 1914 un bureau de renseignements sur les prisonniers, l’Agence internationale des prisonniers de guerre : alimentée plus ou moins systématiquement par les États détenant des prisonniers de guerre, elle établit des listes nominatives de ces prisonniers.

L’Agence a ainsi reçu 400 000 pages de listes, d’avis de capture, de transfert de camp, de décès en captivité.

À Messieurs les sous-préfets et maires du département,

J’ai l’honneur de vous donner ci-après copie d’une note adressée à M. le général de division Couturier, commandant la région du Nord, par la Croix-Rouge française dont le siège est à Paris, 63, avenue des Champs-Élysées, au sujet des renseignements demandés par les familles des prisonniers de guerre.

Je vous prie, Messieurs, de vouloir bien porter d’urgence les dispositions de cette note à la connaissance de vos administrés.

Pour le préfet,
Le secrétaire général,

G. Bernard

Agence des prisonniers de guerre

(Croix-Rouge française)

Paris, le 23 décembre 1914,

Il m’est revenu de plusieurs côtés que les corps, lorsqu’ils ne se trouvent pas en état de fournir des renseignements sur les militaires prisonniers ou présumés tels, engagent les familles à s’adresser au Comité international de la Croix-Rouge de Genève. On m’a même signalé des formules imprimées portant l’en-tête des régiments et rédigées dans ce sens.

Il n’est pas utile de rappeler à ce sujet que la Croix-Rouge française, dès le début des hostilités, a créé un service spécial, l’Agence des prisonniers de guerre, précisément à l’effet de renseigner le public intéressé. Cette agence fonctionne normalement depuis trois mois. Elle centralise les mêmes informations officielles que le Comité international de Genève, puisque celui-ci lui transmet fidèlement les listes reçues d’Allemagne par voie diplomatique, et il est aisé de comprendre que son siège en France lui vaut par surcroît, de sources particulières, un supplément de renseignements chaque jour plus appréciables. Enfin, Paris présente sur Genève, pour nos compatriotes, l’avantage d’une communication directe.

En conséquence, et dans l’intérêt des familles, je vous serais particulièrement obligé de donner des instructions pour que les demandes relatives aux militaires présumés prisonniers soient adressées :

Agence des prisonniers de guerre de la Croix-Rouge française

à Paris, 63, avenue des Champs-Élysées.

Il y sera accusé réception de toute demande, et sitôt obtenus, les renseignements seront transmis aux intéressés.

Signé : A. d’Anthouard

Ministre plénipotentiaire,
Représentant de la Croix-Rouge auprès des prisonniers de guerre, accrédité par le Ministre de la Guerre.

Recueil des actes de la préfecture du Pas-de-Calais, tome LXXXXVIII, 22 janvier 1915. Archives départementales du Pas-de-Calais, 3 K 69.