Maurice Garin est né à Arvier en Italie le 3 mars 1871. À quatorze ans, il est employé comme ramoneur en Savoie. Ce métier et sa petite taille (1.61 m pour 60 kg) lui vaudront plus tard le surnom de "Petit ramoneur". En 1892, il vit à Maubeuge. À sa majorité, il se fait naturaliser français. Il participe alors à ses premières courses cyclistes.
Des débuts prometteurs
En 1896, il est au départ de la première édition du Paris-Roubaix et termine troisième ; il est vainqueur les deux années suivantes. Il fait preuve d’une extraordinaire résistance et remporte des courses extrêmement longues : en février 1895, il est ainsi champion du monde des 500 km sur route derrière entraîneur humain, et parcourt 1 200 km en 52 heures et 11 minutes lors du Paris-Brest-Paris de 1901.
Le Tour de France
En 1902, il s’installe à Lens. Son palmarès sportif est déjà impressionnant lorsqu’en 1903, il s’engage pour le premier Tour de France, course cycliste créée par le journal L’Auto. Soixante cyclistes prennent le départ, mais seuls vingt-et-un seront à l’arrivée.
Maurice Garin porte le brassard n° 1 et court pour la marque de cycles La Française-Diamant. Il remporte la course après avoir parcouru 2 428 km, à la vitesse moyenne de 25.679 km par h. Ses gains s’élèvent à 6 075 francs. Sa victoire est éclatante. Il a dominé la course du départ jusqu’à l’arrivée, remportant trois victoires d’étape sur les six que comptait l’épreuve.
Les étapes sont alors beaucoup plus longues qu’aujourd’hui et les coureurs ont droit à un repos d’un à trois jours entre chaque étape. La plus longue, entre Nantes et Paris, est de 471 km. C’est Maurice Garin qui arrive le premier, après 18 heures 9 minutes de course.
À la fin de ce premier Tour de France, son avance est de 2 heures 49 sur le deuxième, ce qui reste à ce jour le record du Tour. Le 25 juillet, de retour à Lens, où il tient depuis plusieurs années un magasin de cycles (située dans l’actuelle rue René-Lanoy), il est accueilli par plusieurs milliers de personnes qui défilent avec lui dans la ville. Il est reçu à l’hôtel de ville par le maire, Émile Basly.
En 1904, il est à nouveau au départ de la grande boucle et remporte l’épreuve, mais il est disqualifié par l'Union vélocipédique de France avec onze autres coureurs. La suspension de deux ans qui lui est infligée alors qu’il a déjà 34 ans, l’oblige à mettre un terme à sa carrière.
Il meurt à Lens le 19 février 1957. La ville lui rend alors hommage en donnant son nom au stade-vélodrome.