Bien connue des habitants du littoral, la pêche est une des activités structurantes du Pas-de-Calais. Depuis des siècles, elle permet de nourrir les hommes et les femmes habitant le territoire. Dès le 19e siècle, le département tient une place prépondérante dans le domaine de la pêche. Boulogne-sur-Mer est aujourd’hui le premier port de pêche en France.
Cette exposition propose de découvrir les différentes facettes de la pêche en mer : la préparation des bateaux avant le départ, le travail des marins-pêcheurs, l’entretien du matériel en mer ou à terre, le retour, le déchargement, le tri et la vente des poissons, mais aussi la pêche à pied.
Si le Pas-de-Calais compte toujours de nombreux pêcheurs, leur métier a beaucoup évolué. Les bateaux se modernisent, les manœuvres se mécanisent, les tonnages augmentent. La pêche s’industrialise pour répondre à la demande.
En 1879, le Pas-de-Calais comptait près de 6 000 marins pêcheurs, dont 4 000 à Boulogne-sur-Mer, 900 à Calais et le reste dans les ports de moindre envergure comme Etaples-sur-Mer ou Le Portel. Mais le littoral ne comptait pas que des pêcheurs : la pêche induit le développement d’autres activités. Une fois ramenée à terre, les poissons sont triés, pesés, vendus et transportés. Ainsi Boulogne-sur-Mer n’est pas uniquement le premier port de pêche en France, il est également le premier centre de transformation des produits de la mer d’Europe. L’industrie agroalimentaire, directement induite par la pêche, est un autre foyer d’emplois important.
La Côte d’Opale ne se distingue pas seulement par l’envergure de ses activités portuaires. Celles-ci comportent plusieurs spécificités locales, qu’elles soient rituelles, comme les processions, ou techniques. Avant les bateaux à moteurs, c’est le flobart qui était utilisé par les marins-pêcheurs de la région. Sa forme est étudiée pour les eaux peu profondes et l’échouage sur les plages à marée basse. Activité familiale, ce sont souvent les femmes et les enfants qui tiraient et poussaient le navire pour sa mise à l’eau. Ils étaient également mis à contribution pour le déchargement des fruits de la pêche : soles, morues, carrelets, homards, crabes ou encore harengs selon la saison.
Par ailleurs, la présence de grands ports sur le littoral, qu’il s’agisse de Calais ou de Boulogne-sur-Mer, ne favorise pas que le développement de la pêche. Ces deux ports se disputent notamment la première place pour le transport de voyageurs.