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Le torchis, matériau d'hier et de demain
Le festival « Osez la Terre ! » co-organisé par le Parc Naturel régional des Caps et Marais d’Opale et la Direction des affaires culturelles du Pas-de-Calais en partenariat avec les différents membres du Groupe Torchis-Terre crue se déroule du 1er au 3 juin 2023 à la maison du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale. A cette occasion, les habitants du territoire, les scolaires et lycéens redécouvrent leur patrimoine.
Ce parcours en 7 étapes vous emmène à la découverte du torchis et de ses spécificités, à travers des exemples de restauration exemplaire. Ces projets témoignent d’un savoir-faire ancestral et des potentialités de la terre crue pour l’architecture de demain.
Une maison en torchis au cœur de Montreuil-sur-Mer
Galerie photos
Un peu d’histoire
A l’angle de la Cavée Saint-Firmin et de la rue du Mont Hulin se dresse l’une des plus anciennes demeures de la ville fortifiée de Montreuil-sur-Mer. Des recherches effectuées par un historien local, Monsieur Philippe VALCQ, atteste qu’une employée journalière occupe déjà les lieux en 1785. Figurant sur le plan Varlet de 1810, cette ancienne échoppe d’une superficie de 51 m² était alors séparée en deux habitations distinctes. L’une donnant sur la rue du Mont Hulin et l’autre sur la Cavée Saint-Firmin. L’almanach du Journal de Montreuil de 1899 identifie un journalier et un peintre comme habitants respectifs de ces deux habitations. Connue sous le nom de « la Maison Cosette » pour les Montreuillois, elle fait référence au passage du célèbre écrivain Victor Hugo dans la ville fortifiée. C’est à l’angle de cette maison que la charrette redressée par Jean Valjean dans les Misérables s’est renversée.
Contrairement à l’architecture traditionnelle des maisons en torchis, cette bâtisse s’élève sur trois niveaux. Il s’agit d’une adaptation du bâti en torchis à son contexte urbain.
Acquise en 2005 par ses propriétaires actuels, cette maison est restaurée entre 2020 et 2022 pour palier à une désolidarisation de la façade en torchis. Soutenue par la Fondation du Patrimoine, l’opération de restauration s’est divisée en plusieurs étapes. Du déshabillage des murs à la restauration des sablières basses et des colombages abimés, en passant par le remplacement du torchis manquant ou détérioré. Puis par la pose d’un enduit et d’un badigeon de chaux. Le soupirail est repris tandis que les huisseries sont changées. Certains détails architecturaux comme la petite échoppe et sa fenêtre manquent. Pour redonner une authenticité au bâti, la Fondation du Patrimoine conseille la reprise de ces éléments.
D’apparence carrée, cette habitation en torchis vient parfaitement s’insérer dans l’architecture fortifiée de la ville de Montreuil-sur-Mer. Cette bâtisse aux façades réduites et hautes, s’élève sur trois niveaux dont un niveau de comble.
La toiture recouverte de pannes est pentue. Un coyau en débord recouvert d’une gouttière, vient rappeler les spécificités architecturales du bâti traditionnel en torchis sur le territoire. Les murs souples, sont protégés par un enduit et un badigeon de chaux de couleur blanche.
Les tenons passants des solives sont apparents entre le premier et le deuxième niveau. Les solives relient les murs de façade entre eux. Le soubassement est goudronné de coaltar afin de limiter les remontées d’humidités et les atteintes liées à la pluie. Les ouvertures sont alignées et régulières sur chaque niveau, tantôt étirées en longueur ou en largeur. Les fenêtres divisées en petits carreaux sont surplombées d’un linteau. Elles sont munies de contrevents, volets en bois assemblés grâce à de longues et larges planches verticales, recouvertes d’une peinture sombre au premier niveau. Les ouvertures sont complétées par une lucarne. L’imposante cheminée maçonnée est placée sur le faitage.
Le torchis est un matériau particulièrement présent en milieu rural. Pour autant, son utilisation est également avérée en milieu urbain. Doté d’un pouvoir isolant et d’une capacité de stockage thermique, le torchis permet de capter et de garder la chaleur du soleil afin de la distribuer la nuit. Ces dernières années, l’utilisation du torchis est remise au goût du jour. De par ses qualités, il rivalise à nouveau avec les constructions en pierres, briques ou encore en béton. Cette bâtisse démontre la capacité du torchis à s’intégrer à son environnement, d’un point de vue architectural et d’un point de vue fonctionnel.