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Le circuit des églises fortifiées de l'Artois
Du Moyen-âge à l’époque moderne (10e au 18e siècle), le département du Pas-de-Calais était en partie représenté par le comté d’Artois qui s’étendait d’Arras et Thérouanne jusqu’aux portes de Montreuil, Calais et Douai. Le département du Pas-de-Calais était alors partagé entre plusieurs puissances européennes : la France, l’Angleterre (Calais) et l’Espagne. Entre le 14e et le 16e siècle, la position frontalière du comté d’Artois en fait le terrain privilégié des luttes féodales entre ces puissances pour étendre leur domination territoriale.
Pour se protéger des attaques et des pillages incessants, la population cherche refuge dans le seul bâtiment solide du village : l’église.
En effet, à l’époque, les maisons construites en bois et en torchis étaient facilement détruites. Aux 16e et 17e siècles, on assiste à une importante phase de construction ou de reconstruction des édifices religieux, pour y intégrer des éléments militaires défensifs. Les églises fortifiées rythment les paysages d’Artois et rappellent le passé mouvementé de cette région. Ce parcours vous propose de partir à la découverte de ces édifices hors du commun.
Une première église est construite à Béthonsart en 1247 sous l’ordre de Marie de Fief. Elle est dédiée à Sainte-Elisabeth de Hongrie (1207-1231), fille du roi André II de Hongrie et qui a consacré sa vie aux pauvres après la mort de son mari.
La tour fortifiée est construite plus tard, en 1562 comme l’indique une inscription sur la façade. Elle était alors surmontée d’une flèche à crochets détruite par un ouragan en 1876. C’est l’architecte Carré qui fut chargé de sa restauration. D’autres restaurations ont été menées en 1732 par l’abbé du Mont Saint-Eloi, Dominique Toursel.
La tour de l’église Sainte-Elisabeth est construite au 16e siècle, lors des troubles politiques entre les royaumes de France et d’Espagne. Elle servait essentiellement au guet, afin de surveiller une éventuelle invasion. Le sommet de la tour était aménagé en chemin de ronde. Ce dernier était abrité des tirs ennemis par une balustrade à créneaux. On peut également voir des tourelles de guet, ou échauguettes, qui servaient à abriter les guetteurs lors de leur ronde. Il y avait également une cheminée dans la salle du 1er étage, laissant supposer l’existence d’une salle de repos pour les guetteurs. Cette cheminée a été détruite en 1865 ainsi que le chemin de ronde en 1876 par un ouragan. La galerie de ronde est restaurée par l’architecte Carré.
On peut également trouver des éléments de défense sur la tour qui permettaient aux guetteurs de défendre l’église en cas de siège. Les meurtrières taillées sur les murs de la tour servaient de point de tirs sur l’assaillant. Un mâchicoulis est aussi construit sur la face nord de la tour pour assurer la défense du pied de la tour en jetant des projectiles.
Observez bien attentivement les détails de l’église. Vous apercevrez de petites têtes sculptées sur les crochets de sa flèche en pierre, ou des diablotins grimaçants sur les tourelles de guet…