Les origines de l'édifice
La première église de Camblain-l’Abbé, construite en bois, daterait du 12e siècle. Selon l’épigraphie de Roger Rodière, la tour fortifiée a été érigée en 1404 par des maçons anglais, très nombreux en Artois à cette époque grâce à l’union entre Angleterre et les états bourguignons. Le chœur et la nef sont reconstruits au 19e siècle lorsque la charpente originelle de l’église est démontée par l’architecte Mayeur. L’église est alors reconstruite et agrandie dans un style gothique flamboyant.
Une église pourvue d'éléments défensifs
Même si elle a été remaniée, la tour de l’église Saint-Pierre est d’origine (15e siècle). On peut apercevoir des signes de fortifications laissant supposer que la tour servait de point de guet. Le clocher est surmonté par une balustrade à créneaux, protégeant le chemin de ronde.
Les guetteurs pouvaient se placer et se protéger au niveau des tourelles de guet, ou échauguettes, disposées aux angles du chemin de ronde. Les guetteurs étaient logés dans une salle de repos, à l’étage de la tour. Une cheminée permettait de réchauffer la pièce. Les meurtrières taillées dans la tour permettaient de surveiller à l’abri.
La légende raconte que le célèbre corsaire Jean Bart a couché dans la salle de guet alors qu’il se rendait à Versailles. C’est pourquoi la salle est nommée « Jean Bart » aujourd’hui.
A l’étage du clocher, on peut admirer des dessins gravés sur les murs, peut-être par les guetteurs. On y voit des hommes armés, une représentation de la tour de l’église mais aussi une potence avec des pendus.
Quelques dates clefs
- 12e siècle : construction de la première église en bois
- 1404 : construction de la tour fortifiée
- 19e siècle : destruction de l’église en bois et reconstruction en style gothique
- 2003 : restauration de la flèche en pierre de l’église ainsi que des verrières de la nef et du chœur. L’opération a été financée par le Conseil départemental et la Fondation du patrimoine.
L’église de Camblain-l’Abbé est étroitement liée à la ferme voisine, ancien prieuré de l’abbaye du Mont Saint-Eloi qui a brûlé en 1720. Le terrain de l’église appartenait à l’abbaye avant sa destruction, comme on peut le voir sur les anciens plans cadastraux. Le porche de la ferme portait les armes du Mont Saint-Eloi.