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Les moulins d'hier et d'aujourd'hui
Les moulins constituent, au même titre que les châteaux, les églises ou les maisons, des éléments de notre patrimoine. Le Pas-de-Calais en a possédé plus de 1 500 au XIXe siècle. Beaucoup ont disparu du fait de la mécanisation et des guerres.
Les moulins à eau, qui ont été moins nombreux que ceux à vent dans notre département, sont actuellement les mieux préservés au long des cours d’eau comme la Canche, l’Authie, l’Aa ou la Scarpe. L’industrialisation et l’urbanisation ont fait disparaître la plupart des moulins à vent ; ceux qui subsistent sont visibles surtout dans le nord-ouest du Pas-de-Calais.
À travers l’étude des moulins, c’est toute une civilisation qui ressurgit, civilisation rythmée par les éléments naturels : l’eau et le vent. Les moulins permettent de présenter l’ensemble des activités humaines depuis le Néolithique avec les découvertes archéologiques des premières meules jusqu’auXiXe et XXe siècle, époques pour lesquelles les archives conservent le plus de traces.
Ce parcours retrace l'histoire des moulins du Pas-de-Calais, des premières traces apparues lors de fouilles archéologiques jusqu'à la présentation et la restauration de quelques emblématiques de notre territoire.
Au Néolithique (5500 à 2000 avant notre ère), des groupes humains se sédentarisent dans le nord de la France. Ils changent leurs habitudes de chasse et de cueillette pour pratiquer l’élevage et la culture. Ils vont construire des habitations, des enclos pour les animaux, des silos ou des greniers pour stocker les céréales.
Échantillons de blé amidonnier, orge vêtu et millet commun de la fouille réalisée en 2012 au lieu-dit « Le Champ Bel Air » à Dainville.
Échantillons de blé amidonnier, orge vêtu et millet commun de la fouille réalisée en 2012 au lieu-dit « Le Champ Bel Air » à Dainville.
Crédits : CD62/DA/Noblet.M-L.
Échantillons de blé amidonnier, orge vêtu et millet commun de la fouille réalisée en 2012 au lieu-dit « Le Champ Bel Air » à Dainville.
Les céréales cultivées (blé, millet et orge) dans la région sont des variétés provenant d’ailleurs et issues de croisement afin de s’adapter au mieux au climat et à la nature du sol.
Après la récolte, les céréales sont disposées au sol et battues pour récupérer les graines. Les grains sont vannés (jetés au vent) pour que les grains plus lourds retombent au sol et que les impuretés (écorces, pailles, enveloppes, etc.) plus légères s’envolent.
Les variétés de céréales du nord de la France ont une seconde enveloppe persistante qui a pour avantage d’améliorer la conservation et de protéger les céréales des aléas du climat européen. Pour la consommer sous forme de pain, de galette ou de bouillie, il est donc nécessaire d’utiliser un mortier, une meule ou de la faire griller pour retirer cette enveloppe.
La meule s’impose comme un outil indispensable et pratique pour produire une farine de qualité. Elle va évoluer en moulin aux fils des siècles pour passer progressivement d’une production manuelle domestique à industrielle.
La meule en cuvette fracturée transversalement mise au jour en 2014 lors de la fouille de Rebreuve-Ranchicourt pour la création de la déviation d’Houdain.
La meule en cuvette fracturée transversalement mise au jour en 2014 lors de la fouille de Rebreuve-Ranchicourt pour la création de la déviation d’Houdain.
Crédits : CD62/DA/Noblet.M-L.
La meule en cuvette fracturée transversalement mise au jour en 2014 lors de la fouille de Rebreuve-Ranchicourt pour la création de la déviation d’Houdain.
La mouture s’obtient en manipulant manuellement une molette en pierre dans le creux de la meule. La manipulation consiste à réaliser alternativement des percussions et des mouvements circulaires pour séparer l’enveloppe de la farine contenue dans la graine.
La meule est fracturée transversalement, mais conserve encore de grandes dimensions (38 cm x 52,5 cm x 37 cm) pour une masse de 115 kg. Les bords de la cuvette mesurent une dizaine de centimètres en moyenne et le creux a une profondeur de 9 cm. Les archéologues s’interrogent sur l’origine de la cassure d’un tel volume. Un choc accidentel ou l’altération thermique d’une chauffe peu intense et localisée sur une partie de la meule ne semble pas expliquer la cause.
La meule plate de type « va-et-vient » du Néolithique aux Âges des Métaux
En 2012, la fouille réalisée au lieu-dit « Le Champ Bel Air » à Dainville, a mis au jour 48 fragments de grès provenant de meules. La plus grosse meule « va et vient » pèse près de 18 kg et ses dimensions sont de 43 cm de long, 33 cm de large et 11 cm d’épaisseur. La molette en grès de 220 g est de forme ovale et elle présente une face bombée et une face plane sur la zone active.
En 2012, la fouille réalisée au lieu-dit « Le Champ Bel Air » à Dainville, a mis au jour 48 fragments de grès provenant de meules. La plus grosse meule « va et vient » pèse près de 18 kg et ses dimensions sont de 43 cm de long, 33 cm de large et 11 cm d’épaisseur. La molette en grès de 220 g est de forme ovale et elle présente une face bombée et une face plane sur la zone active.
Crédits : CD62/DA/Noblet.M-L.
En 2012, la fouille réalisée au lieu-dit « Le Champ Bel Air » à Dainville, a mis au jour 48 fragments de grès provenant de meules. La plus grosse meule « va et vient » pèse près de 18 kg et ses dimensions sont de 43 cm de long, 33 cm de large et 11 cm d’épaisseur. La molette en grès de 220 g est de forme ovale et elle présente une face bombée et une face plane sur la zone active.
La meule « va et vient » a une forme plane et elle est accompagnée d’une molette. À l’instar des robots dans nos cuisines, la meule « va-et-vient » équipe les foyers de nos ancêtres. Elle est simple à réaliser et elle est utilisée du Néolithique à l’âge du Fer.
La mouture s’obtient en manipulant une molette avec les deux mains d’avant en arrière sur la meule. La position la plus adaptée est agenouillée devant la meule, le poids du corps permet de réduire l’effort des bras (voir l’image ci-dessous).
Illustration d’une mouture réalisée avec une molette et une meule plate de type « va-et-vient ».
Plus mobile et plus fragile, il y a peu de meules du type « va-et-vient » qui sont découvertes quasi complètes. Les fragments sont parfois réemployés pour en faire des aiguisoirs.
Illustration d’une mouture réalisée avec une molette et une meule plate de type « va-et-vient ».
Plus mobile et plus fragile, il y a peu de meules du type « va-et-vient » qui sont découvertes quasi complètes. Les fragments sont parfois réemployés pour en faire des aiguisoirs.
Crédit : Clarys.
Légende : Illustration d’une mouture réalisée avec une molette et une meule plate de type « va-et-vient ».
Plus mobile et plus fragile, il y a peu de meules du type « va-et-vient » découvertes quasi complètes. Les fragments sont parfois réemployés pour en faire des aiguisoirs.
L’essor des premiers moulins rotatifs à la fin des Âges des Métaux
Le moulin est composé de deux meules circulaires en pierre :
La meule inférieure « dormante » ou « meta » a un trou en son centre dans lequel un axe est scellé.
La meule supérieure « tournante » ou « catillus » a un trou un peu plus large permettant de passage dans l’axe de la meule inférieure et de verser les graines. En périphérie de la meule, un ou deux manches sont scellés dans des perforations. Les manches servent à actionner manuellement la meule supérieure avec des mouvements circulaires ou semi-circulaires.
Lors de la fouille au lieu-dit « Château Fort » de Capelle-Fermont en 2015, les archéologues du Département ont mis au jour une meule du 2ième siècle avant notre ère. Elle est en calcaire gréseux coquillier de 36 cm de diamètre et pesant 13,5 kg. Placée dans un silo « réuilisé » ou « détourné » en sépulture, la meule inférieure a été déposée intentionnellement face active vers le bas près du corps de la défunte âgée de 21 à 23 ans.
Lors de la fouille au lieu-dit « Château Fort » de Capelle-Fermont en 2015, les archéologues du Département ont mis au jour une meule du 2ième siècle avant notre ère. Elle est en calcaire gréseux coquillier de 36 cm de diamètre et pesant 13,5 kg. Placée dans un silo « réuilisé » ou « détourné » en sépulture, la meule inférieure a été déposée intentionnellement face active vers le bas près du corps de la défunte âgée de 21 à 23 ans.
Crédits : CD62/DA/Noblet.M-L.
Lors de la fouille au lieu-dit « Château Fort » de Capelle-Fermont en 2015, les archéologues du Département ont mis au jour une meule du 2ième siècle avant notre ère. Elle est en calcaire gréseux coquillier de 36 cm de diamètre et pesant 13,5 kg. Placée dans un silo « réutilisé » ou « détourné » en sépulture, la meule inférieure a été déposée intentionnellement face active vers le bas près du corps de la défunte âgée de 21 à 23 ans.
Ce rituel d’offrande est-il destiné à remercier ou à souhaiter de meilleure récolte ? Le décès, est-il naturel ou sacrificiel ? La présence de 4 trous de poteaux d’un grenier autour de ce silo, marque-t-elle la monumentalisation du silo ? Ces questions resteront probablement sans réponse. Il est difficile de définir une chronologie avec les éléments recueillis pendant la fouille et les pratiques rituelles peuvent varier d’une région à l’autre.
Ce rituel d’offrande est-il destiné à remercier ou à souhaiter de meilleure récolte ? Le décès, est-il naturel ou sacrificiel ? La présence de 4 trous de poteaux d’un grenier autour de ce silo, marque-t-elle la monumentalisation du silo ? Ces questions resteront probablement sans réponse. Il est difficile de définir une chronologie avec les éléments recueillis pendant la fouille et les pratiques rituelles peuvent varier d’une région à l’autre.
Crédits : CD62/DA/A.Masse
Ce rituel d’offrande est-il destiné à remercier ou à souhaiter de meilleures récoltes ? Le décès, serait-il naturel ou sacrificiel ? La présence de 4 trous de poteaux d’un grenier autour de ce silo, marque-t-elle la monumentalisation du silo ? Ces questions resteront probablement sans réponse. Il est difficile de définir une chronologie avec les éléments recueillis pendant la fouille et les pratiques rituelles peuvent varier d’une région à l’autre pour en faire une interprétation.
Malgré la résistance de la pierre, peu de meules rotatives nous arrivent complètes. Elles étaient utilisées jusqu’à l’usure complète ou la cassure.
En 2010, la fouille réalisée au lieu-dit « Rossignol » à Gouy-Saint-André, a permis la découverte de deux fragments de meules formant un moulin du premier siècle avant notre ère. Les meules sont réalisées à partir d’une roche sédimentaire détritique de débris de galets, cette roche est également nommée poudingue. Le diamètre de la meule inférieure (dormante) est de 31 cm pour une hauteur maximale de 8 cm. Le diamètre de la meule supérieure (rotative) n’est pas déterminable à cause de la partie manquante,mais sa hauteur est de 12 cm.
En 2010, la fouille réalisée au lieu-dit « Rossignol » à Gouy-Saint-André, a permis la découverte de deux fragments de meules formant un moulin du premier siècle avant notre ère. Les meules sont réalisées à partir d’une roche sédimentaire détritique de débris de galets, cette roche est également nommée poudingue. Le diamètre de la meule inférieure (dormante) est de 31 cm pour une hauteur maximale de 8 cm. Le diamètre de la meule supérieure (rotative) n’est pas déterminable à cause de la partie manquante,mais sa hauteur est de 12 cm.
Crédits : CD62/DA/Noblet.M-L.
En 2010, la fouille réalisée au lieu-dit « Rossignol » à Gouy-Saint-André, a permis la découverte de deux fragments de meules formant un moulin du premier siècle avant notre ère. Les meules sont réalisées à partir d’une roche sédimentaire détritique de débris de galets, cette roche est également nommée poudingue. Le diamètre de la meule inférieure (dormante) est de 31 cm pour une hauteur maximale de 8 cm. Le diamètre de la meule supérieure (rotative) n’est pas déterminable à cause de la partie manquante, mais sa hauteur est de 12 cm.
Le changement de roche est une volonté d’innover à la fin des Âges des Métaux pour rendre les meules moins fragiles avec des roches dures, voir plus efficaces. L’acquéreur attend une certaine qualité et durabilité au vu de son investissement.