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Les moulins d'hier et d'aujourd'hui
Les moulins constituent, au même titre que les châteaux, les églises ou les maisons, des éléments de notre patrimoine. Le Pas-de-Calais en a possédé plus de 1 500 au XIXe siècle. Beaucoup ont disparu du fait de la mécanisation et des guerres.
Les moulins à eau, qui ont été moins nombreux que ceux à vent dans notre département, sont actuellement les mieux préservés au long des cours d’eau comme la Canche, l’Authie, l’Aa ou la Scarpe. L’industrialisation et l’urbanisation ont fait disparaître la plupart des moulins à vent ; ceux qui subsistent sont visibles surtout dans le nord-ouest du Pas-de-Calais.
À travers l’étude des moulins, c’est toute une civilisation qui ressurgit, civilisation rythmée par les éléments naturels : l’eau et le vent. Les moulins permettent de présenter l’ensemble des activités humaines depuis le Néolithique avec les découvertes archéologiques des premières meules jusqu’auXiXe et XXe siècle, époques pour lesquelles les archives conservent le plus de traces.
Ce parcours retrace l'histoire des moulins du Pas-de-Calais, des premières traces apparues lors de fouilles archéologiques jusqu'à la présentation et la restauration de quelques emblématiques de notre territoire.
Ce moulin est un moulin à vent sur pivot, appelé aussi moulin flamand. Les moulins sur pivot ou moulins-pioches, sont les plus anciens moulins et, de loin, les plus nombreux.
Réalisés en bois, ils sont moins chers, rapides à construire, légers (on les place même sur les remparts des villes) et aussi démontables. Ce type a été le plus répandu dans le nord de la France à cause du manque de pierre ; ce sont actuellement les moins nombreux à subsister.
Pour construire un moulin sur pivot, il fallait environ 40 arbres (chênes et ormes surtout). La construction était confiée à des spécialistes, les charpentiers de moulins. Les délais de construction étaient courts (moins de 3 mois) et aucun plan n’était fourni dans le contrat.
La construction des moulins-pioches s’est révélée immuable au cours des siècles, seules les dimensions des parties principales sont données, ce sont elles qui détermineront les dimensions générales du moulin. Dans beaucoup de conventions, le client du charpentier de moulin doit fournir le bois de construction, transporter les outils et le bois, et quelquefois loger et nourrir les ouvriers du charpentier.
Les moulins sur pivot n’ont pratiquement pas changé du Moyen-Âge au XIXe siècle. On leur a seulement rajouté des appentis sur la cage pour y loger la bluterie ou le nettoyeur à blé. Dans certains cas le piédestal a été enfermé dans une petite construction ou cavette destinée à abriter les sacs de grains ou les plantes à huiles.
Description du moulin Michel
Le moulin Michel se compose de deux parties : le pied et la cabine assemblés par le pivot composé d’un chêne 7 mètres.
L’ensemble repose sur 4 piliers ou dés de maçonnerie. La cabine est fixée au pivot grâce à des liens obliques doubles qui renvoient les poids à l’extrémité des deux poutres formant la croisée. Elle est recouverte de planches de bois verticales, et d’essentes, semblables à de petites tuiles de bois - ou bardeaux assemblées sur la face avant et la couverture.
Le pied repose sur quatre piliers. Cette partie peut parfois être recouverte de bois ou de maçonnerie afin de disposer d’un lieu de stockage pour les denrées ou le matériel. Les ailes, au nombre de quatre, sont symétriques et conçues d’une armature en bois supportant une toile tendue.
L’ensemble du corps du moulin devait être orienté afin d’utiliser l’énergie mécanique du vent. Ainsi le meunier, s’il n’avait pas d’âne à sa disposition, devait déplacer la queue du moulin pour le tourner face aux vents.
Afin de ne pas glisser, des pierres étaient parfois implantées dans le sol pour faciliter la prise lors de la manœuvre. Pour faciliter cette étape, le cabestan, pieu en bois fixé dans le sol permettait d’y enrouler la corde pour orienter le moulin.
Une histoire mouvementée
Le moulin de Coquelles servait à moudre des céréales. L’implantation de ce moulin est ancienne, probablement entre le XIVe siècle et le XVIe siècle. Sa principale campagne de construction est toutefois confirmée dans le troisième quart du XVIIIe siècle.
En 1800, il est renversé par une tornade puis reconstruit. Sa propriété se succède dans des familles locales tout au long du XIXe siècle et début du XXe siècle. Il est dynamité par les allemands le 22 mai 1940.
Afin de retrouver son moulin, figure emblématique du paysage, un moulin situé à Crochte, dans le département du Nord, est démonté et installé à Coquelles en 1951. En 1975 et 1976, une association l’ARAM pilote deux chantiers de jeunes afin de remettre en état le site.
Le moulin Michel est inscrit au titre des Monuments Historiques par arrêté du 14 novembre 1977.
Malheureusement, deux ans après les travaux, le moulin est de nouveau abattu par une tempête. Un mouvement de solidarité s’engage alors en faveur de sa restauration, auquel s’associent de nombreux contributeurs, l’État, le Département, la commune de Coquelles et de Leers ainsi que des donateurs privés. La restauration est achevée en 1980 mais le moulin perd une aile en 1996 ce qui le rend inactif.
Une nouvelle campagne de restauration soutenue par le Crédit Agricole Nord de France, la Fondation du Patrimoine et la Région se déroule en 2006. Les ailes sont changées en 2017 grâce à l’intervention d’un charpentier belge.