Dans la nuit du 6 au 7 mai 1945, est signée à Reims la capitulation sans conditions de l'Allemagne. Les hostilités prennent fin officiellement le lendemain, 8 mai, à 23 h 01. Après cinq années de guerre, la paix revient dans toute l'Europe. Le général de Gaulle annonce dans un message radiophonique : La guerre est gagnée. Voici la victoire. C'est la victoire des Nations Unies et c'est la victoire de la France
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La fin de la guerre vue du Pas-de-Calais
Dans le Pas-de-Calais, la fin de la guerre survient entre les deux tours des élections municipales et dans un climat social tendu. La population est confrontée à d'importants problèmes de ravitaillement – les rations alimentaires sont toujours les mêmes que sous l'Occupation – et les esprits sont déjà tournés vers l'urgence de la reconstruction ; la deuxième en vingt ans.
Comme en 1918, la région du Nord et du Pas-de-Calais est sinistrée et compte parmi les plus touchées par les destructions. À la reconstruction urbaine, essentiellement en zone littorale, s'ajoute la perspective d'une deuxième reconstruction industrielle. Ainsi, la victoire du 8 mai 1945 est accueillie, dans le département, avec moins d'allégresse que la Libération de septembre 1944. Elle ouvre une période de crise et de malaise social.
A-t-on toujours célébré le 8 mai ?
Dès 1946, la loi du 7 mai stipule que La commémoration de la victoire remportée par les armées françaises et alliées le 8 mai 1945 sera célébrée le 8 mai de chaque année si ce jour est un dimanche et, dans le cas contraire, le premier dimanche qui suit cette date
. Le 8 mai n'est donc pas alors un jour férié en France. Il ne le devient qu'en 1953, à la demande des associations d'anciens combattants, résistants et déportés.
Mais arguant que la commémoration à la date du 8 mai aboutit à multiplier le nombre de jours fériés durant le courant de ce mois, au préjudice non seulement de l'activité nationale, mais aussi de certaines catégories de travailleurs
, le général de Gaulle lui-même supprime son caractère férié lors de son retour au gouvernement en 1959.
La victoire de 1945 est alors célébrée le deuxième dimanche de mai jusqu'en 1975, date à laquelle le président Valéry Giscard d'Estaing décide de ne plus commémorer désormais cet anniversaire, qui sera ainsi le 30e et le dernier
. Il lui préfère le 9 mai qui célèbre la fête de l'Europe déclarant avoir été frappé de voir que beaucoup de commentaires portaient sur la guerre, portaient sur la victoire, sur l'écrasement des adversaires, c'est-à-dire précisément sur ces démons que nous avons le devoir de faire disparaître de l'Europe d'aujourd'hui
.
Cette décision provoque une vive émotion dans le milieu des anciens combattants, résistants et déportés. François Mitterrand leur répond, en 1981, en rétablissant les commémorations et le caractère férié du 8 mai qui devient une fête internationale de la liberté et de la paix à laquelle participeront les anciens combattants, les associations de jeunesse et d'Éducation nationale
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À l'occasion du 75e anniversaire du 8 mai 1945, et en raison des mesures sanitaires empêchant la tenue des cérémonies officielles, le préfet du Pas-de-Calais lance l'opération "un drapeau sur chaque maison".