Archives - Pas-de-Calais le Département
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Fermeture du centre Georges-Besnier jusqu'à nouvel ordre

En raison d’une panne du chauffage du Centre Georges-Besnier, sa salle de lecture (Arras) ferme jusqu’à nouvel ordre. Pour toute recherche administrative urgente sur les fonds conservés sur le site concerné (archives contemporaines), nous vous invitons à nous contacter pour une communication par correspondance ou, en cas de nécessité pratique, pour organiser une session de consultation en salle de lecture du Centre Mahaut-d’Artois des documents nécessaires à votre recherche.

Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée et vous remercions par avance de votre compréhension.

À quand le retour du tribunal d’Arras ?

Carte postale noir et blanc montrant l'angle d'un grand bâtiment.

Arras. Le palais de justice. Archives départementales du Pas-de-Calais, 5 Fi 41/676.

En 1914, face à l’imminence du danger, les administrations emblématiques du département, tels que la préfecture et le conseil général, sont contraintes de quitter Arras pour trouver refuge à Boulogne-sur-Mer. D’autres restent et tentent de poursuivre leur activité, à l’instar du tribunal d’instance d’Arras qui siège tant bien que mal jusque fin 1916. Mais la dévastation de ses locaux, le manque de personnel, les difficultés de déplacement que rencontrent les justiciables parfois exilés ont raison de sa persévérance. Il s’arrête en novembre 1916, en conséquence du décret du 15 octobre précédent, qui a transféré temporairement à Doullens les sièges de plusieurs tribunaux de première d’instance et de commerce, mais aussi de justice de paix.

Les combats s’étant éloignés d’Arras au printemps 1917, la vie reprend peu à peu dans la cité. Le 28 juillet 1917, le conseil municipal se réunit pour la première fois après trente mois d’absence. La préfecture et le conseil général réintègrent le chef-lieu administratif à leur tour le 16 octobre 1918. Mais il faudra attendre le 13 mai 1919 pour le tribunal d’Arras reprenne ses audiences après s’être réinstallé dans le bâtiment de l’école normale.

Comment l’administration se souci de la renaissance d’Arras

Le 21 juillet, lors de la première réunion du conseil municipal à Arras, un de nos édiles demanda le retour à Arras du tribunal, réfugié à Doullens.
M. le Préfet, on s’en souvient, était présent à la séance ; il répondit avec chaleur que non seulement le tribunal, mais toutes les administrations rentreraient à Arras dès que la situation le permettrait.

Hé bien, non seulement nos administrations ne font rien pour ramener la vie à Arras, mais en fait elles font ce qu’elles peuvent pour entraver le relèvement.
Veut-on des exemples ? En voici de tout frais et particulièrement typiques :
On sait que sous les bombardements les plus violents, le tribunal siégea à Arras jusqu’à novembre 1916.
Alors partirent MM. Poteau et Godefroy, appelés à des postes plus élevés en récompense de leur très belle conduite ; en même temps le tribunal était envoyé à Doullens.

Cette mesure avait alors sa raison d’être, quelque tardive qu’elle fût, après vingt-cinq mois de bombardement ; elle ne l’a plus depuis le 9 avril dernier ; et pourtant le tribunal est-il revenu à Arras ? point du tout.

Et – pourquoi ne le dirais-je pas ? – non seulement il ne revient pas, mais il empêche de revenir des hommes qui, par leurs fonctions, seraient éminemment utiles au relèvement de la ville. À quoi bon préciser ? ces lignes seront comprises de ceux dont il faut qu’elles le soient et je n’ai pas l’autorisation nécessaire pour en dire davantage.

Mais voici un autre fait, non pas plus exact, mais plus précis :
Nous avons annoncé, il y a quelque temps, que M. Gobet, notre très sympathique juge de paix, avait repris à Arras le cours de ses audiences de simple police.
Tous les journaux de la région annoncèrent l’événement comme marquant une étape vers la reprise de la vie à Arras.

Ce qu’on ignore, ce que nous tenons à signaler, c’est ceci :
L’audience en question fut un acte d’initiative personnelle de M. Gobet. Ce dernier eut seul l’esprit de comprendre qu’il était absurde d’appeler à Aubigny les pauvres contrevenants d’Arras, chef-lieu de canton, pour leur infliger les francs d’amende qu’ils avaient encourus…
Mais dans l’administration il n’est pas permis d’avoir plus d’esprit que ses chefs ; M. Gobet l’avait oublié ; on le lui fit bien voir…
... Et voilà pourquoi, d’ici beau temps, nous n’aurons plus à Arras d’audience de simple police.

Bravo ! M. Gobet, nous penserons à vous quand viendra le moment de dresser le bilan des services que les hommes d’aujourd’hui ont rendu ou tâché de rendre à leur cité.

Gabriel AYMÉ

Le Lion d’Arras, jeudi 21 mars 1918. Archives départementales du Pas-de-Calais, PF 92/2.