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La résurrection économique d’Arras

Photographie sepia montrant des façades de commerces en ruines.

Un coin de la petite place. - Côté de la rue Saint-Géry. "Arras historique. After the bombardment". Collection particulière. Archives départementales du Pas-de-Calais, 5 Num 01 121/01.

"Croyez-vous à la résurrection économique d’Arras ? Obstacles et moyens" : tel est le titre de la première enquête lancée par Le Lion d’Arras dans son deuxième numéro daté du 10 janvier 1916.

Face aux bombardements qui ont lourdement éprouvé la ville et entraîné l’affaiblissement de sa vie économique, chacun s’interroge sur la profondeur de son déclin et sa capacité à rebondir.

La guerre a affecté tous les secteurs d’activité, la production industrielle et agricole s’est effondrée, les circuits commerciaux sont désorganisés et la main-d’œuvre fait déjà défaut, alors qu’il faudrait préparer et entreprendre au plus vite la reconstruction. Réalistes et optimistes, ces témoignages évoquent surtout l’union et la solidarité indispensables pour que la cité retrouve sa prospérité et sa grandeur passées.

Le premier témoignage évoque la "grande industrie de Saint-Sauveur", une société de constructions métalliques et de serrurerie artistique. Fondée en 1864 par Léonce Eugène Grassin-Baledans et installée rue des Rosati dans le faubourg Saint-Sauveur, cette entreprise est réputée pour ses éléments métalliques de kiosques à musique qu’elle exporte à Ostende, Brest, Marmande ou Reims. Devenue société anonyme Saint-Sauveur-lès-Arras en 1893, elle se délocalise à Paris durant la guerre, comme d’autres entreprises situées à proximité du front (les ateliers Caudron par exemple, d’abord transférés à Issy-les-Moulineaux, puis à Lyon)

Plusieurs auteurs ayant répondu à l’enquête du Lion d’Arras citent cette entreprise arrageoise emblématique comme levier de la résurrection économique. Cette dernière ne peut effectivement avoir lieu sans un redémarrage de l’activité industrielle, annonciatrice d’un nouveau départ commercial et économique.

Notre enquête - La Résurrection économique d’Arras (1/4)

Nous commençons aujourd’hui la publication des réponses les plus intéressantes à notre première enquête : CROYEZ-VOUS A LA RÉSURRECTION ÉCONOMIQUE D’ARRAS ?
Oui, nous y croyons ! ainsi répondent presque tous nos concitoyens ; chez certains l’article est un long cri d’espoir ; chez d’autres, c’est une étude fouillée des raisons du relèvement, mais chez tous, on sent que l’esprit a justifié l’instinct du cœur. 

La première réponse qui nous soit parvenue venait de Suisse ; de Leysin, ville amie rendue française par nos chers malades qu’y soigne la pitié helvétique, notre distingué correspondant, M. François Blondel, nous écrivait il y a déjà de longues semaines :

De la Suisse hospitalière, où je demande à l’air vivifiant de la montagne un regain de santé et de forces, en vue du labeur prochain à accomplir pour restaurer dans notre chère cité la vie industrielle, j’adresse au Lion d’Arras mes souhaits les plus sympathiques.
Relever le Lion symbolique du milieu des ruines, rédiger un journal arrageois sous la pluie ininterrompue des obus, quelle vigoureuse manifestation de l’âme arrageoise immortelle, quel éclatant témoignage de sa ténacité proverbiale et de son indéfectible confiance dans l’avenir !
Oui, certes, je crois à la résurrection économique de notre ville si durement éprouvée.
Ne croyez pas, par exemple, que la grande industrie de Saint-Sauveur ait été frappée à mort ; les vétérans de nos usines, réfugiés à Paris, continuent à travailler le fer, apportant leur quote-part à l’œuvre de la défense nationale. Ils attendent impatiemment l’heure de la délivrance, et ils seront les premiers à regagner le faubourg pour déblayer les ruines, restaurer les ateliers et préparer un étau pour les camarades mobilisés. Et au lendemain de la victoire, ceux-ci reviendront tous, chantant comme autrefois :

Les Saint-Sauveur sont là,
Vivent les Saint-Sauveur !

François BLONDEL.

D’autre part, un journaliste atrébate qui accomplit au front le plus noble des devoirs, répond en réclamant l’anonymat :

Je crois à la résurrection économique d’Arras. Il y a de nombreuses raisons pour cela : la première, c’est qu’Arras est un centre de communications extrêmement important ; la seconde, c’est la richesse de la région agricole et industrielle autour d’Arras.

Obstacles : je n’en vois que deux : la division entre les Arrageois. Il faut supplier nos concitoyens de supprimer toute cause de désunion entre eux. Unissons-nous et aimons-nous devant nos deuils, notre nouveau cimetière, nos ruines navrantes. – Autre obstacle : l’esprit de routine dans lequel languissaient trop les affaires dans notre ville avant la guerre. Il faudrait que les méthodes modernes soient enseignées à ceux de nos concitoyens qui veulent fonder une affaire. Il faudrait que les hommes qui en créant un commerce, une industrie, travaillent à la prospérité de la Patrie et de la Cité reçoivent de la Patrie et de la Cité l’assistance, les encouragements indispensables au succès.

Nous publierons dans notre prochain numéro la réponse si fermement pensée et si minutieusement étudiée de M. Fernand Anselin.

Le Lion d’Arras, mercredi 1er mars 1916. Archives départementales du Pas-de-Calais, PF 92/2.

Comme le cite ce journaliste atrébate anonyme, un autre vecteur du renouveau de la ville passera sans aucun doute par la reconstitution agricole. Alors que la production totale du département a chuté de 30 % entre 1913 et 1915 et que les années suivantes seront marquées par le sceau de la pénurie et du rationnement, le département va étonnamment vite se relever après guerre, puisqu’en 1921,  la récolte de blé du Pas-de-Calais a atteint son niveau de production d’avant-guerre.

Notre enquête – La résurrection économique d’Arras (2/4)

La résurrection économique d’Arras est une certitude inéluctable. Quel que soit l’état de ruines et de délabrement dans lequel l’acharnement de nos ennemis laissera la capitale de l’Artois, elle renaîtra de ses cendres.

Les villes ne sont pas situées au hasard, et les emplacements qu’elles occupent ont été choisis par leurs fondateurs en raison de leur situation géographique. Arras fut construit au centre d’une plaine fertile, à la naissance de la voie navigable de la Scarpe : de nombreuses routes convergent vers la ville, assurant ses communications avec les campagnes environnantes. Depuis soixante ans l’établissement du chemin de fer a encore renforcé l’importance économique de sa situation, Arras étant le point de départ de nombreux embranchements.

La Scarpe et les routes survivront à la guerre, comme aussi la voie ferrée où la locomotive reprendra sa course dans les huit jours qui suivront la retraite des Allemands.

Les dégâts causés aux immeubles par le feu de l’ennemi sont déjà très élevés et croîtront en raison directe de la prolongation du siège. Mais l’infrastructure subsiste et subsistera presqu’intacte : or, nous retrouvons là les éléments fondamentaux d’une ville : l’eau, la lumière, l’évacuation des résidus. Égouts, conduites d’eau et de gaz seront vite réparés, ainsi que les usines productrices. La qualité de l’eau, qui se maintient parfaite d’après de récentes analyses, est assurée par le choix entre deux nappes, celle du Crinchon et celle de la Scarpe, qui ne sauraient être contaminées toutes deux ensemble.

Il n’apparaît qu’un obstacle possible à la restauration de notre chère cité, c’est l’argent : essayons d’en calculer l’importance.

Si méthodique que soit l’esprit destructeur des barbares, si long qu’ait été et que puisse encore être l’encerclement de la ville, ils ne la détruiront pas entièrement et bon nombre d’immeubles pourront être réparés.

Il existe à Arras environ cinq mille immeubles, maisons d’habitation, magasins ou ateliers d’inégale valeur : il en est de 100 000 fr., il en est de 3 000 fr. Un assez grand nombre sont détruits, la plupart sont très abîmés, quelques-uns sont pres[qu]’indemnes.

Supposons que le dégât soit en moyenne de dix mille francs par immeuble, c’est une somme de cinquante millions qu’il faudrait trouver pour la réparation intégrale d’Arras : ajoutons-y dix millions pour les édifices publics (palais St-Vaast, hôtel de ville, églises, etc.) nous arrivons à soixante millions, c’est-à-dire à une somme qui représente un peu moins que le coût actuel d’une journée de guerre lequel dépasse pour la France seule 70 millions, d’après les évaluations budgétaires.

Alors vous conclurez avec moi que la restauration d’Arras mérite bien la valeur d’une journée de guerre.

Mais où trouvera-t-on l’argent ? Dans une indemnité spéciale qui sera imposée aux Allemands dans le traité de paix, pour servir à la reconstruction des villes et villages dévastés par eux.

À défaut de cette indemnité spéciale, la réparation incomberait, au nom de la solidarité nationale, à l’État français. Il serait inadmissible, en effet, que certaines régions et certaines villes de France aient pu vivre tranquilles et même s’enrichir pendant la guerre, sans qu’elles viennent ensuite au secours de celles qui auront été ravagées par la même guerre. Les villes qui, comme Arras, sont les citadelles avancées dans les lignes allemandes, les boucliers derrière lesquels combat une partie de notre armée, les digues contre lesquelles se brise le flot ennemi, ces villes ont droit à la reconnaissance du Pays, droit à la réparation : sinon, la solidarité n’est qu’un vain mot.

Dans ces conditions, la renaissance d’Arras ne sera qu’une question de mots, et la ville, guérie de ses blessures, retrouvera quelques années après la guerre, toute sa parure et sa splendeur anciennes, cependant que le vieux lion de Flandre redira du haut du beffroi la fierté de la cité inviolée.

Mais je vais plus loin, et je dis que si contre toute attente, contre toute loyauté et toute justice, la ville d’Arras ne recevait pas l’indemnité de réparation à laquelle elle a droit, elle renaîtrait quand même.

Arras, je le répète, est un nœud de communications ferrées, routières et fluviales, elle se trouve au centre d’une région agricole particulièrement fertile, où dans un rayon de dix kilomètres autour de la ville les trois quarts des villages se referont, eux aussi, parce qu’ils sont nécessaires à la culture des terres qui les entourent. Et pour les refaire il faudra des matériaux et des approvisionnements de toutes sortes qui, par nécessité géographique, devront venir d’Arras.

Arras renaîtrait donc quand même, renaissance lente et modeste, sans doute, si elle était abandonnée à ses propres forces. Mais je ne veux pas m’arrêter plus longuement à cette hypothèse invraisemblable.

La restauration d’Arras, j’en suis convaincu, sera rapide et magnifique avec le concours de la France victorieuse, unie et solidaire.

La barbarie passe, et la civilisation demeure : celle-ci réparera une fois de plus les désastres de celle-là. Et du terrible siège de 1915 on ne trouvera plus à Arras dans les siècles à venir d’autre vestige que le souvenir que nous en aurons légué à nos descendants avec le mépris et la haine de la Kultur allemande.

Fernand Asselin

Le Lion d’Arras, mercredi 8 mars 1916. Archives départementales du Pas-de-Calais, PF 92/2.

Le témoignage de Fernand Asselin interroge sur le coût de la reconstruction et son financement. Il est vrai que l’ampleur des destructions et l’état de ruine du département est tristement connu dans tout le pays et ne rencontre que peu d’égal.

À l’heure des comptes, 233 communes sont complètement détruites ou très gravement endommagées, et toute la partie sud-est du département, comprenant l’arrondissement d’Arras en entier et une partie de celui de Béthune, est considérée comme zone rouge (pour tout le département, on compte 26 409 hectares).

Notre enquête – La résurrection économique d’Arras (3/4)

Berck-Plage, le 2 mars 1916,

Monsieur le Rédacteur en chef,

Le Lion d’Arras, que vous et vos amis avez si vaillamment fondé, pose aux cœurs arrageois un angoissant problème : "Arras pourra-t-elle se relever de ses ruines et reconquérir son ancienne prospérité ?"

Pourquoi pas, si tous ses enfants fidèles au pays natal viennent avec confiance relever les pierres de leurs foyers détruits et, s’unir sans arrière-pensée en dehors des partis sans ce but unique.
Lorsqu’en 1914, Adolphe Lenglet voulut tenter de monter l’exposition de la région du Nord, que demanda-t-il à nos concitoyens ? De l’union, l’oubli des divisions locales, le concours de tous.
Quel fut le résultat ? L’exposition d’Arras a été un véritable triomphe malgré son installation dans une ville peu populeuse ; et seule des manifestations de ce genre dans la région du Nord de la France, elle put donner un… dividende à ses actionnaires ! Les sociétés d’habitations ouvrières, fondées avec les sommes abandonnées par les souscripteurs restent en témoignage de ce que peut faire une Cité unie : une œuvre que les plus confiants jugeaient risquée et un succès dépassant les prévisions les plus osées.
Aujourd’hui, dans la situation bien plus grave où nous nous trouvons, le même moyen qui a permis de jeter un peu de lustre sur notre ville sera aussi celui qui la fera sortir de ses ruines glorieuses, pour lui donner une vie nouvelle.

Arras, d’ailleurs, est admirablement placée pour devenir une cité industrielle prospère. Reliée au bassin houill[i]er dont les exploitations arrivent jusqu’à ses portes, elle peut se procurer à des prix favorables le charbon nécessaire ou la force électrique peu chère. Placée à une heure de Lille-Roubaix, à deux heures de Paris, au milieu d’un réseau de chemin de fer important, elle peut communiquer avec les centres commerciaux ; enfin, capitale d’une région agricole réputée par son initiative, ses cultures intensives, elle peut se relever en quelques années, et redevenir une ville moderne, fière de son rôle douloureusement glorieux et fière aussi de sa force renouvelée due à l’activité, à l’intelligence et à la confiance de tous ses fils.

Unissons-nous donc dès maintenant, M. François Blondel et le conseil d’administration de la société Saint-Sauveur ont fait preuve de prévoyance et ont compris cette nécessité de préparation immédiate en vue de l’avenir en créant des ateliers près de Paris, pour y refaire un courant d’affaires et y préparer la rentrée "chez nous" en réunissant les ouvriers dispersés, éduquant des apprentis, ouvriers du retour entrevu.

D’autres Arrageois se préparent de même façon ; des sociétés et des industriels vont bientôt se remettre à l’œuvre. Espérons de toutes nos forces en demain… !

Maurice Sallon

Le Lion d’Arras, mercredi 15 mars 1916. Archives départementales du Pas-de-Calais, PF 92/2.

Enfin, le Lion d’Arras clôt son enquête par le témoignage d’un "pessimiste" ainsi qu’il se nomme lui-même. Si tous tendent vers l’espoir d’une victoire rapide, certains refusent de tomber dans un optimisme exagéré et préfèrent garder une certaine froideur.

Il est par ailleurs tout à fait étonnant que l’on trouve de tels témoignages à ce moment précis de la guerre ; les deux camps semblent englués dans leurs positions au lendemain d’un hiver particulièrement rude pour les combattants. Les états-majors peinent à imaginer de nouvelles tactiques leur permettant de percer le front et de limiter les hécatombes sur les champs de bataille. Pourtant, l’hiver touche à sa fin en ce début mars, et l’on se prend à rêver de victoire et de paix. Peut-être imaginer le lendemain et la reconstruction leur permet de supporter plus facilement les horreurs du quotidien.

Notre enquête – La résurrection économique d’Arras (4/4)

Monsieur le Rédacteur en chef,

L’article de M. Fernand Anselin, qui appuie si fermement ses conclusions d’espérance, m’a inspiré quelques réflexions et quelques craintes :

Aux agriculteurs, les spécialistes en la matière, je demande si le bouleversement du sol dû aux obus de gros calibre, aux tranchées, aux boyaux, aux abris, aux dépôts de munitions, aux mines, ne rendra pas infertile pour une période peut-être très longue une partie considérable des terres qui avoisinent Arras. On sait qu’un point de Saint-Laurent-Blangy souffrait encore avant la guerre d’un bouleversement du sol datant de 1870. Or, les tranchées-abris atteignent parfois une profondeur de huit à dix mètres.
M. Anselin arguait : la ville est nécessaire au village et le village aux terres. Ne devons-nous pas objecter : le village souffrira de l’appauvrissement des terres et la ville de l’appauvrissement du village ?

M. Anselin compte sur l’indemnité pour aider à la restauration d’Arras. Ne lui fait-il pas la part un peu large ? Les premiers projets préféraient à l’indemnité la réparation des dommages : la ville en eût profité, mais l’habitant en eût souffert ; pour beaucoup, l’intérêt qui les attachait à tel endroit avant la guerre n’existe plus aujourd’hui ; la cause est d’ailleurs jugée ; mais voilà bien le danger : combien de réfugiés, ayant tout perdu, auront cherché et trouvé dans l’exil des ressources nouvelles ? combien se seront forgé de nouveaux liens et préféreront s’accrocher où ils sont que lâcher le présent pour les hasards d’une carrière incertaine et l’amour du tas de briques qui gît où fut leur maison ?

Laissez-moi ajouter une réflexion d’ordre plus général : le destin d’Arras est irrémédiablement lié au destin de la France ; si les Alliés parviennent – et je veux l’espérer – à écraser l’Allemagne, nous reverrons des jours prospères ; mais une paix boiteuse – et j’entends par paix boiteuse même une paix qui, nous rendant l’Alsace-Lorraine, ne blesserait le militarisme allemand que dans son orgueil – une paix boiteuse laisserait suspendue sur l’Artois la menace du glaive germanique ; la conséquence, je l’ai entendue donner vingt fois : "J’irai dans le Midi, en Algérie, au Canada, mais je ne veux pas que mes enfants voient ce que j’ai vu".

Arras se relèvera toujours ; c’est entendu ; il s’est toujours relevé : mais il est des degrés dans le relèvement : sous le gouvernement du Téméraire, il comptait 70 000 habitants ; avant la guerre il en comptait 26 000 ; combien en comptera-t-il demain ?

Vous demandez les obstacles et les moyens du relèvement ; les obstacles, j’en ai signalé quelques-uns ; les moyens, j’en vois deux essentiels : d’abord, aimons et faisons aimer la Cité ; enfin et surtout, pour que vive Arras, vive la France !

Un Pessimiste.

Note de la Rédaction. – Nous avons tenu à publier cette lettre d’Un Pessimiste, trop pessimiste à notre avis ; dans l’intérêt d’Arras il faut que toutes les opinions se fassent jour ; du choc des idées…

Le Lion d’Arras, mercredi 22 mars 1916. Archives départementales du Pas-de-Calais, PF 92/2.