Archives - Pas-de-Calais le Département
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Fermeture du centre Georges-Besnier jusqu'à nouvel ordre

En raison d’une panne du chauffage du Centre Georges-Besnier, sa salle de lecture (Arras) ferme jusqu’à nouvel ordre. Pour toute recherche administrative urgente sur les fonds conservés sur le site concerné (archives contemporaines), nous vous invitons à nous contacter pour une communication par correspondance ou, en cas de nécessité pratique, pour organiser une session de consultation en salle de lecture du Centre Mahaut-d’Artois des documents nécessaires à votre recherche.

Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée et vous remercions par avance de votre compréhension.

Le projet d’adoption d’Arras par Philadelphie

Carte postale couleur composée de petites vignettes. Dans celle du milieu, on lit "Souvenir d'Arras". Tout autour, des représentations des lieux emblématiques de la ville (les places, la gare, l'hôtel de ville, etc.)

Souvenir d'Arras. Carte postale, E. Caillieux [1904-1914]. Archives départementales du Pas-de-Calais, 38 Fi 2482.

À l’instar de l’adoption des hommes du front par des marraines de guerre, ce sont, dès 1917, des cités dévastées qui vont avoir la possibilité d’être adoptées par des villes britanniques ou américaines. L'adoption et le parrainage d’une ville par une autre se matérialise par des dons en matériels et/ou en argent, destinés à en favoriser la reconstruction.

À la suite de sollicitations faites auprès de l’ambassadeur de France à Washington par le journal américain Evening Codger, Arras est proposée à l’adoption à la ville pennsylvanienne de Philadelphie. L’idée en est venue d’Alexandre Ribot, attaché à la reconstruction de son département de naissance.

Cette suggestion provoque, sur demande du préfet, une réunion du conseil municipal d’Arras, à Étaples. Mais la séance est rapidement ajournée, faute d’éléments probants.

Finalement, l’adoption d’Arras par Philadelphie ne se concrétisera pas. La commune artésienne est adoptée en 1920 par la ville anglaise de Newcastle-Upon-Tyne, avec l’aide de la British League of Help, organisation philanthropique promouvant le soutien des villes dévastées par des villes anglaises épargnées. Les généreuses donations de Newcastle (750 000 francs et 150 pigeons) permettent au conseil municipal de financer, entre autres choses, la reconstruction de son hôtel de ville.

D’autres dons viennent compléter l’enveloppe consacrée aux travaux de reconstitution : 100 000 francs versés par le lieutenant-gouverneur du Sénégal et 40 000 autres francs provenant de subventions du ministère de Régions libérées et de dons émanant de particuliers.

En tout, 333 villes et villages (161 de l’arrondissement d’Arras et 172 de l’arrondissement de Béthune) ont été financièrement soutenues pour retrouver leur aspect d’antan. Outre les adoptions par des villes anglo-américaines, des villes françaises épargnées ainsi que des départements français et des colonies participent également à l’effort commun et solidaire.

La réunion du conseil municipal à Étaples, le 9 octobre 1917 (suite)

Philadelphie ? 

On en arrive enfin à l’objet propre de la réunion : le parrainage de Philadelphie. Devant l’imprécision de la lettre de M. le Préfet et d’autres informations, et après intervention de MM. Chabé, Carlier et Griffiths, le Conseil décide de surseoir et là-dessus la séance est levée. Il n’est que 3 heures 1-4.

J. Darras

La lettre de M. le préfet

Boulogne, le 27 septembre 1917.

Voici le texte de la lettre par laquelle M. le Préfet a prié M. le Maire de réunir "d’urgence" le conseil municipal :

Monsieur le Maire,

Je suis heureux de vous informer que l’"Evening Codger", important journal américain, a fait demander à M. le ministre des Affaires étrangères, par l’ambassadeur de France à Washington, de lui désigner une ville française ravagée qui pourrait être adoptée par Philadelphie.

M. le Ministre des Affaires étrangères, dont l’attachement à notre chef-lieu est si profond et qui sait son glorieux martyre, a immédiatement pensé à le faire bénéficier de cette faveur et, sans oser escompter la reconstitution totale d’Arras, il voudrait savoir dans quel ordre d’entreprises, parmi celles destinées à rendre à votre chère ville sa vie normale, il convient de diriger l’effort généreux de la grande cité américaine.

Je vous prie de mettre votre conseil municipal, que vous voudrez bien réunir d’urgence, à même de formuler ses préférences et de traduire sa gratitude aux bienfaiteurs qui, par-delà les océans, tendent aux victimes de la barbarie une main secourable que, de tout son cœur d’Artésien, M. Ribot a dirigé vers vous. 

Le Lion d’Arras, jeudi 18 octobre 1917. Archives départementales du Pas-de-Calais, PF 92/2.