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Fermeture du centre Georges-Besnier jusqu'à nouvel ordre

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Décès du compositeur bapalmois Léon Vasseur

Léon-Félix-Augustin-Joseph Vasseur, né le 28 mai 1844 à Bapaume, est fils des quincaillers Augustin Vasseur et Flore Carpentier. Son frère cadet, Jules (1857-1900), tiendra le grand orgue de l'église Notre-Dame de Versailles pendant vingt ans.

Une jeunesse tournée vers la musique

C'est auprès de leur père, également professeur de musique, organiste de l’église de la ville et chef de la société philharmonique de Bapaume, qu'ils apprennent les premiers rudiments.

Affiche lithographie couleurs représentant 4 personnages dans un bois. Au premier plan, un jeune homme embrasse une jeune femme sur la joue sous le regard de deux hommes, l'un réprobateur, l'autre bienveillant. L'illustration est sous-titrée "Opéra-bouffe La Timbale d'Argent Léon Vasseur".

La Timbale d'argent. Opéra-bouffe. [Livret d'Adolphe Jaime et Jules Noriac. Musique de] Léon Vasseur : [affiche] / lithographie d'Edward Ancourt. Bibliothèque nationale de France, département Bibliothèque-musée de l'opéra, AFFICHES ILLUSTREES-93

Fort de l’appui du député Léon-Marie Wartelle d'Herlincourt et recommandé par l'évêque d'Arras Mgr Parisis, Léon Vasseur obtient à douze ans une bourse, qui lui permet d'entrer à l'école de musique sacrée Niedermeyer à Paris, fondée en 1853. Il se perfectionne dans l'étude de l'orgue et du piano (enseigné par Louis Niedermeyer puis par Camille Saint-Saëns), du contrepoint et de la fugue.

Œuvres liturgiques

À sa sortie de l'école, en 1862, il remporte les premiers prix de piano et d'orgue. Il est accepté comme organiste de l'église Saint-Symphorien de Versailles, où il sert pendant huit ans, avant d'être nommé dans la même ville, en 1870, à l'église Notre-Dame. Il compose des œuvres pour ces deux églises, dont vingt motets, deux messes, des offertoires, des antiennes et un Magnificat.
Il publie aussi en 1867 un Office divin pour orgue, en 1870 une Méthode d'orgue expressif ou harmonium et, en 1877, son Hymne à sainte Cécile pour soprano, orchestre et orgue qui est interprété à la cathédrale de Versailles. Il y reçoit un excellent accueil de la part du public et de la critique.

Vers une musique plus légère

Pendant la guerre de 1870-1871, incorporé dans la garde mobile, il est fait prisonnier à Tôtes (Seine-Maritime). Au cours de son transfert pour Rouen, où il doit être interrogé, et alors qu'il est retenu prisonnier dans l'hôtel de ville, il réussit à s’échapper et regagne Versailles sans être inquiété.

Il se tourne vers le théâtre en 1872 et donne peu après sa démission de son poste d'organiste. Son premier ouvrage Un fi, deux fi, trois figurants, est un vaudeville en un acte de Jaime fils et Tréfeu, déjà mis en musique par Offenbach en 1855, mais jamais représenté. Il est interprété sans succès au café-théâtre de l'Alcazar le 1er avril 1872.

En revanche, sa deuxième pièce, La timbale d'argent, composée sur un livret d'Adolphe Jaime et de Jules Noriac, tient l'affiche au théâtre des Bouffes-Parisiens à partir du 9 avril et atteint vite la 500e. Elle lui apporte la renommée et le confirme dans sa décision de passer à la musique profane. Elle sera diffusée en Amérique, en Grande-Bretagne, etc. Le directeur des Bouffes-Parisiens, Auguste Comte, montera encore sept de ses ouvrages.

En 1879, Vasseur rouvre l'ancien théâtre Taitbout sous le nom de Nouveau-Lyrique, mais sa gestion est un échec. Il est forcé de le fermer moins d'un an plus tard. Il prend alors la direction de l'orchestre des Folies Bergères, qu'il ne quitte qu'en 1897.

De 1872 à 1899, il fait paraître trente-trois opéras bouffes, opérettes, opéras comiques, revues, ballets, pièces à grand spectacle, vaudevilles, joués dans divers théâtres de Paris :

  • ainsi, Mon mouchoir (9 mai 1872),
  • La Petite Reine (9 janvier 1873),
  • Le grelot (20 mai 1873)
  • Le roi d'Yvetot (25 octobre 1873 à Bruxelles),
  • La cruche cassée [GA2] (25 octobre 1875),
  • Le droit du Seigneur (13 décembre 1878),
  • La souris blanche (9 novembre 1897)
  • Une excellente affaire (22 février 1899). 

Mais leur succès éventuel n'atteindra pas celui de La timbale d'argent. Léon Vasseur est également l'auteur de petits ouvrages pour des scènes de province, des casinos, des cafés-concerts. On lui doit également plusieurs transcriptions d'opéras célèbres, de fantaisies pour pianos, orgues… ainsi que des mélodies, dont Chants d'oiseaux opus 5, Chanson auvergnate (1875), Viva ma bella ! (1875), Je revenais de voir Marraine (1876), Avril (1877), Mai (1877)…

Liens avec sa région natale

Ses relations avec sa ville natale ne sont jamais distendues. En juin 1873, celle-ci organise un grand concours entre diverses sociétés musicales du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme ; le maire, Martial Pajot, fait appel à son compatriote pour faire partie du jury.

Depuis 1882, avec quelques interruptions dues notamment aux aléas des deux guerres mondiales, le carillon de l'hôtel de ville de Bapaume égrène à la demie quelques notes de La timbale d'argent. À la fin du XIXe siècle, un arrangement de cette œuvre figure de même au programme des concerts de la musique municipale de Bapaume.

Le 25 septembre 1891, lors de l'inauguration de la statue du général Faidherbe sur la Grand' Place de la ville, Léon Vasseur dirige la société des orphéonistes d’Arras dans une cantate de sa composition.

Pour rendre hommage à la mémoire de ses parents, il fait ériger sur leur tombe, dans le cimetière communal, une statue allégorique, "La Lyre brisée", œuvre de Louis-Robert Carrier-Belleuse. Cette statue a été déplacée et est maintenant visible dans le hall de l'hôtel de ville.

Léon Vasseur meurt le 25 juillet 1917 à Asnières (aujourd'hui, Hauts-de-Seine) à l'âge de 72 ans. Dans le discours que Paul Ferrier, président d'honneur de la société des auteurs et compositeurs dramatiques, prononce sur sa tombe à Asnières (la ville de Bapaume se trouvant encore dans la zone des combats), il rappelle la carrière de ce très distingué et très fécond musicien qui paya chèrement l'excès de gloire de son début : La timbale d'argent... . Après la Première Guerre mondiale, son corps est inhumé dans le caveau familial au cimetière de Bapaume.

Après le second conflit mondial, son nom a été donné à une nouvelle rue de Bapaume, dans le quartier de la Croix-Saint-Jacques.

Bibliographie

  • Archéo, bulletin d'information de la société archéologique de Bapaume et sa région  47, octobre 1987, La lyre brisée  93, janvier 2014, "Les compositeurs oubliés – Léon Vasseur (1844-1917)". Archives départementales du Pas-de-Calais, PC 55/1 et 2
  • E. DORIA, Vie et œuvres de Léon Vasseur, compositeur bapalmois (1844-1917), juin 1991. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHD 911/3