Archives - Pas-de-Calais le Département
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Départ de Mgr Lobbedey pour Boulogne

Carte postale noir et blanc montrant trois hommes ecclésiastiques marchant dans une procession.

Guerre 1914-1915. - Conflit européen. Monseigneur Lobbedey, évêque d'Arras, est resté à son poste malgré le bombardement intense de la ville. Archives départementales du Pas-de-Calais, 38 Fi 1051.

La violence des bombardements qui frappent le siège épiscopal du département en juillet 1915 et dévastent entre autres le palais Saint-Vaast et la cathédrale, contraignent Mgr Lobbedey à quitter Arras pour Boulogne-sur-Mer avec l’assentiment du souverain pontife le 15 août 1915.

Fervent défenseur de sa cité épiscopale, il mène dans toute la France et à l’étranger une action de propagande au sein du comité catholique pour dénoncer le martyre de sa ville comme des habitants du Pas-de-Calais en général, à l’exemple de l’abbé Jean-Baptiste Sauvage, curé de Billy-Montigny de 1890 à 1914.

Billy-Montigny a été occupée le 3 septembre 1914. L’abbé Sauvage est arrêté le lendemain et conduit à Lens, avant d’être redirigé successivement sur Vitry puis Cambrai. Il est ensuite envoyé en Allemagne, au camp de Gustrow dans le Grand-duché de Mecklembourg, où il décède le 28 octobre, affaibli par son long transfert et ses conditions de détention.

Sa Sainteté Benoît XV à Monseigneur Lobbedey

Mgr Lobbedey avait adressé deux lettres au Souverain Pontife.

La première exposait les malheurs du diocèse et en particulier de la ville d’Arras.

La seconde signalait les souffrances du curé de Billy-Montigny et la nécessité de transférer la résidence épiscopale à Boulogne ou à Saint-Omer, au choix du Souverain Pontife.

Sa Sainteté Benoît XV a daigné répondre au vaillant évêque d’Arras par l’intermédiaire du cardinal secrétaire d’État.

Le 28 juillet, Son Éminence a fait savoir à Mgr Lobbedey que toutes les épreuves, qui se sont abattues sur les fidèles et le pasteur d’Arras, ont un douloureux retentissement dans le cœur du Père commun des pasteurs et des fidèles.

Le 4 août, le cardinal secrétaire a exprimé l’émotion que lui ont causée le pénible exode et la mort de M. l’abbé Sauvage. Il a déclaré que le Pape laisse à l’évêque d’Arras la liberté de choisir, pour le temps de la guerre, la ville qui lui conviendra le mieux.

D’après ces documents, Benoît XV est plein de paternelle tendresse à l’égard de notre digne évêque qui a partagé si noblement le sort de ses ouailles en restant au milieu d’elles – pendant si longtemps – pour les réconforter et les soulager.

L’Indépendant du Pas-de-Calais, lundi 30 août 1915. Archives départementales du Pas-de-Calais, PG 229/29.