Archives - Pas-de-Calais le Département
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Décès d’Henry Bonnefoy, peintre boulonnais

Spécialiste du paysage et des animaux, le peintre boulonnais Henry Bonnefoy décède le mardi 20 février 1917. L’annonce de sa mort, relayée par voie de presse, émeut le monde artistique français et plus particulièrement boulonnais.

Un enfant doué

Photographie noir et blanc montrant le portrait d'un homme barbu en médaillon.

Portrait d'Henry Bonnefoy, peintre, s.d. Archives départementales du Pas-de-Calais, 4 J 475/3.

Né à Boulogne-sur-Mer le 5 avril 1839, Henry-Arthur Bonnefoy grandit dans un milieu intellectuel aux côtés de son père Pierre-Amboise Bonnefoy, directeur d’école de la Haute Ville, et de ses oncles, professeurs de musique et d’escrime dans cette même école.

Il manifeste très tôt de réelles dispositions pour la peinture, et ses premières œuvres, consacrées essentiellement aux paysages du Boulonnais, attirent dès l’âge de seize ans l’attention des critiques. Pressentant chez lui un peintre d’avenir, Sir Richard Wallace, rencontré lors d’un cours d’escrime donné par son oncle, lui achète son premier tableau en 1854.

Débuts parisiens

Admis au Salon des artistes français en 1857 avec une nature morte et une vue de La Capelle, Henry Bonnefoy peut dorénavant présenter sa production à Paris et gagner en 1859 le troisième prix du concours du paysage historique (prix servant à l’obtention du prix de Rome). Le 4 mai 1861, il fait son entrée à l’École des Beaux-Arts de Paris et devient l’élève du peintre et lithographe Léon Cogniet.

Il établit ensuite son atelier au 42 rue Fontaine dans le quartier Montmartre, mais continue à effectuer de nombreux allers-retours entre Paris et Boulogne-sur-Mer.

Peintures de voyage

En 1863, il part pour un long séjour en Provence au cours duquel il peint Cannes, la côte et ses alentours, et enseigne son art à des élèves avant que la guerre de 1870 ne précipite son retour.

Henry Bonnefoy fait en effet partie des troupes envoyées en Algérie pour combattre l’insurrection après la défaite de Sedan : rentré en France, il s’empresse de jeter ses souvenirs sur la toile.

De retour à Boulogne-sur-Mer à l’automne 1871, il présente Vent du Nord, environs de Boulogne-sur-Mer au Salon de 1873 puis La Herse, environs de Boulogne-sur-Mer en 1874.

L’artiste décide alors de voyager en Angleterre où il peint des aquarelles légères, au ciel gris et tourmenté, puis, attiré par la renommée de l’école nordique du Golden Age, passe par la Belgique pour rejoindre le Danemark. Sur les traces d’Eugène Boudin, il sillonne aussi la Normandie avec une toile datée de 1893 Paysage avec animaux à Trouville.

Scènes animalières ou bucoliques

De 1873 à 1905, Henry Bonnefoy expose sans relâche des scènes animalières ou bucoliques, quelques vues du territoire boulonnais, du sud de la France et de l’Algérie.

Amoureux de la Manche, de l’estran et ses pêcheurs, il réalise une série de petites natures mortes et des scènes de genre, telles Nature morte aux poissons et Scène de la vie boulonnaise.

Chaque année, une ou plusieurs de ses toiles sont présentées à l’exposition de la Société des artistes français dont il fait partie. Membre de l’Union artistique d’Arras depuis 1875, il y présente son travail jusqu’en 1904 ; des artistes passionnés par le bocage et les vallons boulonnais le rejoignent ensuite pour fonder "l’École de la Cluse".

Très présent dans sa ville natale, il figure lors de l’exposition de l’été 1886 qui rassemble près de 500 peintures, aquarelles et sculptures au Casino.

Une reconnaissance surtout locale

Grâce aux multiples récompenses qui lui ont été décernées (médaille de troisième classe en 1880 pour Juin au Danemark, une seconde classe en 1884 pour Saint-Cassien l’hiver, et surtout une médaille d’argent à l’Exposition universelle de 1889), la notoriété artistique d’Henry Bonnefoy croît, mais cette reconnaissance et ce succès restent confinés aux grands Salons parisiens et à la région de Boulogne-sur-Mer.

Son succès est pourtant réel sous le Second Empire et la IIIe République où les paysages et les scènes bucoliques sont appréciés de la bourgeoisie : ses toiles aux tailles parfois monumentales prennent place dans les principales maisons boulonnaises, lilloises ou parisiennes.