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Fermeture du centre Georges-Besnier jusqu'à nouvel ordre

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Naissance de Frédéric Sauvage

Le 20 septembre 1786. Issu d’une ancienne famille boulonnaise de marins, il est le troisième de sept enfants. Son père construit des bateaux et, à 13 ans, Frédéric, adolescent éveillé et observateur, passionné par la technique, entre dans l’atelier paternel.

De la construction navale

Portrait de Frédéric Sauvage, debout de trois-quarts à gauche. Il a les bras croisés. Cheveux blancs ébouriffés, des deux côtés de la tête, grande barbe blanche. À gauche, à terre, une hélice et, au fond, un modèle de bateau ; à droite, un croquis trigonométrique, le physionotype et des masques.

Paul Gavarni, Frédéric Sauvage, lithographie, épreuve sur Chine, in f°, Paris, imp. Lemercier et Cie, 1853 (planche des Célébrités contemporaines en France). Archives départementales du Pas-de-Calais, 4 J 474/110.

En 1801, Napoléon prépare l’invasion de l’Angleterre. De nombreux bureaux de construction navale s’ouvrent à Boulogne, nécessitant une importante main-d’œuvre. Frédéric Sauvage travaille dans l’un d’eux et approfondit ses connaissances, notamment en mathématiques, auprès des ingénieurs et des professeurs spécialistes venus avec la Grande Armée. Très jeune, il réalise sa première invention : un réveille-matin qui reprend, en l’améliorant, le principe de la clepsydre.

Employé tout d’abord au génie militaire, il devient constructeur de navires de 1811 à 1821. Le 29 mai 1811, il épouse Suzanne-Justine Sauveur, fille d’un juge de paix de Boulogne. Mais son mariage n’est pas heureux et il est tout entier absorbé par ses "trouvailles". La confortable dot de son épouse est engloutie dans les projets et les multiples essais de cet insatiable "trouve-tout". Les ateliers de construction navale que son père lui a cédés périclitent de même, dilapidés pour financer ses machines et ses appareils.

Véritable inventeur, il crée un moulin à vent avec régulateur de vitesse, conçoit une machine pour mieux scier et polir le marbre et fonde une usine à Élinghen. Le travail du marbre, qui abonde dans la Boulonnais, le conduit à s’intéresser à la sculpture. Il met au point un physionomètre qui deviendra après quelques améliorations le physionotype, capable de reproduire mécaniquement, à l’aide de fines tiges, les traits d’un visage ou les contours d’une forme.

À l'invention de l'hélice

Il se passionne également pour la propulsion des bateaux. Les machines à vapeur ont déjà permis de nombreux progrès en matière navale, mais il parvient à prouver lors d'une expérience publique, en 1832, que la propulsion par hélice est trois fois plus rapide que celle par roues à aubes. Il dépose alors un brevet pour une hélice à un filet et une spire dont l’idée lui aurait été inspirée par l’observation des mouvements de la queue d’un poisson rouge dans son bocal.

Cependant, son invention ne suscite pas réellement l’intérêt de la Marine qui doute de l’efficacité de ce mode de propulsion. Contraint de multiplier les essais et les démonstrations, Frédéric Sauvage se ruine.

En 1841, John Barnes et Augustin Normand, qui dirige un chantier naval au Havre, lui proposent une ultime tentative. Il s’agit de tester l’hélice sur un bateau à vapeur. En échange de cet essai financé par Normand et Barnes, Sauvage concède gratuitement le droit de modifier et d’utiliser son invention. L’hélice se révèle trop lourde et l’expérience est un échec.

Frédéric Sauvage qui croit obstinément à la supériorité de sa découverte, refuse tout compromis et récuse les autres essais. Normand et Barnes modifient l’hélice et construisent Le Napoléon qui parvient à atteindre la vitesse de huit nœuds. Rattrapé par ses créanciers, Frédéric Sauvage est emprisonné au Havre en 1843.

Après sa libération, il part vivre chez son frère à Abbeville mais sombre dans la dépression. Atteint par la folie, il entre à la maison de santé de Picpus à Paris où il meurt le 17 juillet 1857, à l’âge de 71 ans.

Le 12 septembre 1881, une statue de Jules-Isidore Lafrance (1841-1881) représentant Frédéric Sauvage entouré de ses inventions est inaugurée à Boulogne-sur-Mer, sur une place qui porte son nom.