Le chanoine Joseph Depotter, vicaire général du diocèse d’Arras, est décédé à Boulogne-sur-Mer le lundi 11 octobre à l’âge de 77 ans. Ses funérailles sont célébrées en présence de Mgr Lobbedey en l’église Notre-Dame de Boulogne. Le corps déposé provisoirement dans la crypte sera transféré par route au cimetière de Saint-Omer où il sera inhumé le vendredi 15 dans le caveau familial. Comme d’autres, il est à distance du front une des respectables victimes de la guerre. Prêtre d’une distinction et d’une érudition profonde, ses qualités de cœur et d’esprit lui avaient attiré la sympathie que ceux qu’il avait côtoyés au cours de sa longue et laborieuse existence.
Candidature au poste de Laventie : avis favorable donné par le préfet. Archives départementales du Pas-de-Calais, 15 V 1258.
Né à Saint-Omer le 12 mars 1839, Alphonse-Joseph Depotter est ordonné prêtre le 19 septembre 1863, puis successivement professeur à l’Institution de Marcq-en-Baroeul, supérieur de l’Institution Saint-Joseph à Arras (d’octobre 1868 à 1877), supérieur du collège Saint-Bertin à Saint-Omer en octobre 1877 puis supérieur du Petit Séminaire d’Arras d’avril 1882 à 1886.
Vicaire général de Mgr Dennel, évêque d’Arras, le 1er avril 1886, il est choisi comme vicaire capitulaire à sa mort.
Placé à la tête du doyenné de Laventie le 15 avril 1893, l’un des plus importants et des plus chrétiens du diocèse, il profite de son contact permanent avec le peuple pour publier ses intéressantes traditions sous le titre d’Histoire du Pays de Lalloeu.
C’est Monseigneur Lobbedey qui l’appelle à Arras comme successeur de Monseigneur Doublet à Notre-Dame-des-Ardents, et comme vicaire général honoraire en mai 1912. Par ailleurs, l’Académie d’Arras à laquelle il avait déjà livré une histoire sur l’évêque Guy de Sève de Rochechouart le choisit comme président.
Le chanoine Depotter mènera de front ses études historiques et liturgiques, et lorsque la guerre éclate, ne cessera de faire le service de chapelain aux Ardents pendant les mois de bombardement. Il accompagne ensuite l’administration diocésaine à Boulogne-sur-Mer, continuant près de Notre-Dame de Boulogne la vie exemplaire qu’il avait menée à l’ombre des sanctuaires d’Arras et de Saint-Omer.