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Obsèques de Maurice Certeux, sous-préfet de Boulogne

Lithographie couleur montrant l'entrée d'un port où l'on voit des bateaux.

France en miniature. Boulogne. Entrée du port [1840-1870]. Archives départementales du Pas-de-Calais, 4 J 439/46.

La gestion de l’arrière par les administrations publiques locales est essentielle à la réussite de la guerre et nécessite un engagement de tous les instants. Maurice Certeux, sous-préfet de Boulogne de 1915 à 1918, est, lui, mort en fonctions.

Originaire de Picardie, Maurice Certeux est né le 24 juillet 1875. Son père, Alphonse Certeux (Paris, 1834-1904) a vécu en Algérie, comme secrétaire de la mairie de Sétif (1868), directeur du Journal officiel de l’Algérie (1873), puis bibliothécaire-archiviste de la Direction générale (1873-1878) ; il est, entre autres, l’auteur de Contributions au folk-lore des Arabes. L'Algérie traditionnelle. Légendes, contes, chansons, musique (avec E.-Henry Carnoy, 1884). Son fils Maurice exerce comme avocat à la cour d’appel de Paris, mais se consacre aussi à la poésie, publiant des Lieds en 1895, et tient en 1900 la "Chronique de droit courant" dans La Chronique des livres. Avant son arrivée à la sous-préfecture de Boulogne, il a été sous-chef de cabinet du ministre du Commerce Alexandre Millerand jusqu’en 1902, mais aussi sous-préfet de Céret (1er décembre 1905), puis des Andelys (20 novembre 1906), et est nommé, peu de temps avant le début de la Première Guerre mondiale, le 3 mars 1914, sous-préfet de l’arrondissement de Remiremont (Vosges).

Le 18 mai 1915, Maurice Certeux est nommé à titre provisoire, pour la durée de la guerre, en tant que sous-préfet de Boulogne-sur-Mer, en remplacement d’Arnaud Alexandre Poivert, transféré comme secrétaire général de la préfecture du Nord, délégué dans les fonctions de préfet. Il devient le 17 février 1918 sous-préfet de Boulogne, à titre définitif, mais doit quitter le département en raison d’une santé fragile depuis de longues années. Il séjourne en conséquence à Juan-les-Pins (Alpes-Maritimes), où il meurt le 26 février.

M. Certeux, sous-préfet de Boulogne 

Nous apprenons la mort de M. Certeux, sous-préfet de Boulogne.

Très souffrant, M. Certeux avait essayé de rétablir sa santé sous un climat plus clément que celui de notre région. Il nous avait quitté il y a quelques semaines à peine pour Juan-les-Pins (Alpes Maritimes). C’est là qu’il est décédé mercredi. Ses obsèques ont eu lieu samedi matin.

Né en 1875, à Alger, M. Certeux était avocat à la cour d’appel de Paris quand il fut appelé à la sous-préfecture de Remiremont.

En 1917, il était appelé à Boulogne, et la semaine dernière nous enregistrions sa nomination à titre définitif comme sous-préfet de notre arrondissement.

M. Certeux était un fonctionnaire aimable et qui remplissait ses fonctions avec la correction d’un administrateur s’ingéniant à rendre service à tous.

Nous prions Mme Certeux et sa famille d’agréer nos condoléances attristées.

La France du Nord, lundi 4 mars 1918. Archives départementales du Pas-de-Calais, PG 16/97.

M. Certeux, sous-préfet de l’arrondissement de Boulogne 

Une bien triste nouvelle nous est parvenue samedi, trop tardivement pour qu’il nous ait été possible de la porter à la connaissance de nos lecteurs, celle de la mort de M. Certeux, sous-préfet de l’arrondissement.

Le regretté défunt, qui n’était âgé que de 42 ans, souffrait depuis déjà quelque temps d’un mal dont les progrès l’avaient contraint d’aller demander la guérison ou, tout au moins, le soulagement à un climat plus doux que le nôtre, celui de Juan-les-Pins (Alpes-Maritimes).

Malheureusement, ces espérances furent complètement déçues. M. Certeux rendait le dernier soupir mercredi dernier et ses obsèques ont eu lieu samedi.

Avant d’être appelé à la sous-préfecture de Boulogne, M. Certeux, né à Alger en 1875, avait été successivement avocat à la cour d’appel de Paris et sous-préfet de l’arrondissement de Remiremont.

Ainsi qu’on s’en souvient, il y a quelques jours, nous annoncions sa nomination à titre définitif comme sous-préfet de Boulogne, n’ayant été, en 1917, envoyé à ce poste que pour la durée de la guerre.

Nous profitions de la circonstance, pour témoigner à M. Certeux la vive satisfaction que ses administrés éprouveraient d’une mesure aussi conforme à leurs désirs. Notre sous-préfet jouissait, en effet, dans l’arrondissement et cela au plus juste titre de l’estime et de la sympathie générales. Il le devait à l’aménité, à la serviabilité de son caractère, qui le rendaient accessible à tous, et aussi à ses très sérieuses aptitudes en tant que fonctionnaire.

Il possédait, en outre, une profonde érudition et un talent oratoire qui communiquait un charme tout particulier aux discours qu’il improvisait avec une rare facilité quand les circonstances l’exigeaient.

À tous les points de vue, cet administrateur émérite sera vivement regretté dans l’arrondissement. C’est donc au nom de nos lecteurs comme au nôtre que nous présentons à sa veuve et à sa famille, l’expression de nos plus sincères condoléances.

Le Télégramme, dimanche 3 mars 1918. Archives départementales du Pas-de-Calais, PG 9/29.