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Fermeture du centre Georges-Besnier jusqu'à nouvel ordre

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Naissance à Calais du cinéaste et militant Louis Daquin

Vers une carrière cinématographique

Photographie monochrome de presse montrant un homme assis sur une chaise pliante.

"Le soleil a disparu. Patient, Louis Daquin attend". Photographie illustrant l'article "Quand les mineurs font du cinéma" paru dans Nord Éclair, 25 juin 1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, PG 6/19.

Fils d’Auguste-Amédée Daquin, négociant en liquides, et de Claire-Jeanne-Léontine Langelier, sans profession, Louis-Léon-Auguste Daquin, naît le 30 mai 1908 au 11 rue Française à Calais.

Licencié en droit puis diplômé d’H.E.C., il débute sa carrière au début des années trente comme rédacteur publicitaire aux usines Renault. Parallèlement à son activité professionnelle, il s’essaie au théâtre et écrit deux pièces, Pat en 1932 et Les Crapauds en 1934.

En 1933, il s’oriente vers le cinéma et devient script de Pierre Chenal, futur réalisateur de Crime et châtiment. Il travaille également avec Abel Gance, Fedor Ozep, et surtout Jean Grémillon, qu'il assiste sur L'Étrange Monsieur Victor. Puis il part travailler en Allemagne sur des versions françaises de films allemands : en 1938, il dirige ainsi Le Joueur, en collaboration avec Gerhard Lambrecht.

Louis Daquin signe son premier film seul en 1941, Nous les gosses, œuvre d'évasion plus que critique sociale. Il réalise l'année suivante deux films policiers adaptés par Marcel Aymé, Madame et le mort, comédie légère d'après un livre de Pierre Véry, et Le Voyageur de la Toussaint, d'après Simenon, remarqué pour ses recherches d'ambiance, mais aussi Premier de cordée, sorti en février 1944, d’après le roman de Roger Frison-Roche.

Un cinéma engagé

Membre du parti communiste français depuis 1941, Louis Daquin se rapproche du Comité de libération du cinéma français (CLCF). Sous sa bannière, il édite le premier numéro de L’Écran français en décembre 1943. En 1944, il devient secrétaire général de l’organisation.

Après la fondation de la Coopérative générale du cinéma français, il produit des œuvres comme La Bataille du rail de René Clément et Le 6 juin à l'aube de Jean Grémillon.

Dès lors, les films de Louis Daquin deviennent tous porteurs d’un message social fort. Patrie, film historique rendant hommage aux combattants de l’occupation espagnole au XVIe siècle, est considéré en 1945 comme une allégorie de la Résistance à l’envahisseur. Deux ans plus tard paraît Les Frères Bouquinquant, adapté du roman de Jean Prévost.

Enfin Le Point du jour est tourné à l’été 1948, pour une sortie l’année suivante. Georges Marchais dira de lui qu’il est un des premiers films où la classe ouvrière apparaît au-delà du mythe à travers une écriture . Il obtient le prix de la mise en scène au festival de Marianske-Lazne, mais attire peu le public.

Louis Daquin conçoit en parallèle des documentaires pour le parti communiste ou la CGT : Nous continuons la France (1946), La Grande Lutte des mineurs (1949) ; il est d’ailleurs secrétaire général du Syndicat CGT des techniciens du film de 1945 à 1962.

Marqué par son engagement politique et syndical, il peine à se voir confier des films de fiction : à une adaptation du roman de Gaston Leroux Le Parfum de la dame en noir (1949) et à Maître après Dieu (1950), succède Bel Ami, réalisé en Autriche en 1954 mais distribué seulement en 1957 ; Les Chardons du Baragan, d’après Panaït Istrati, est tourné en Roumanie (1956) et Les Arrivistes, adaptation de La Rabouilleuse de Balzac, en République démocratique allemande (1959). La Foire aux cancres de 1963 est son dernier long métrage.

Louis Daquin continue cependant à produire des courts métrages documentaires liés à son appartenance politique (La Grande Grève des mineurs, 1963…), et joue des petits rôles dans plusieurs films, qu’il s’agisse de Paris brûle-t-il ? de René Clément (1964) ou de Dernier domicile connu (José Giovanni, 1969). Il réalise un feuilleton pour la télévision, Café du Square, en 1969. Directeur des études à l’IDHEC entre 1970 et 1977, il fait une dernière apparition à l’écran dans un téléfilm de Philippe Laïk, Louis et Réjane (1979).

Sa carrière lui inspire l’écriture de deux ouvrages : Le Cinéma, notre métier en 1960, qui évoque les aspects techniques de sa profession, puis On ne tait pas ses silences en 1980, autobiographie romancée.

Louis Daquin décède à Paris le 2 octobre 1980. Marié à Paris le 28 mars 1953 à la comédienne Clara Gansard (née Gancarski), il est le père naturel du militant trotskiste Michel Recanati.