Pour les ports de Calais et Boulogne
Actuellement se tient à Paris, dans le Palais du Louvre, au pavillon de Marsan, 107 rue de Rivoli, une fort intéressante exposition, organisée par la Ligue maritime française, que n’ont pas manqué d’aller visiter tous les Boulonnais et Calaisiens de passage à Paris.
C’est que cette exposition a pour objet de faire toucher du doigt, en quelque sorte, la nécessité qu’il y aura, après la guerre, de travailler à la renaissance de notre puissance maritime et de donner à notre marine de commerce une vitalité et un développement qui nous permettront de reprendre la belle place à laquelle notre pavillon a le droit de prétendre sur les océans.
Dans les différentes salles de l’exposition, l’attention est retenue par des maquettes, des plans, des graphiques, des procédés nouveaux, des perfectionnements qui frappent l’esprit et ouvrent des horizons, éveillent des idées et suggèrent des projets dont la réalisation pourrait avoir les plus heureuses conséquences.
C’est ainsi qu’entre cent projets divers, nous avons remarqué celui ayant pour objet la substitution aux anciens matériaux employés jusqu’ici dans la construction des navires, bateaux de pêche, cargos de tous tonnages et de toutes dimensions, voiliers caboteurs et longs courriers, le ciment armé, élément nouveau de construction avec lequel l’art de l’ingénieur a réalisé de véritables prodiges sous les applications les plus variées.
Dans la grande salle du rez-de-chaussée du pavillon de Marsan, on a précisément l’attention attirée, dès l’entrée, par de grandes charpentes occupant le centre de la salle, autour de laquelle se trouvent de fort intéressantes maquettes et réductions des plus modernes cargos et paquebots de nos compagnies françaises de navigation, Chargeurs ou Affréteurs réunis, Transatlantique, Messageries maritimes, Transports maritimes, Sud-Atlantique, etc., etc. Ces charpentes ont cependant pour objet d’initier les visiteurs à l’innovation très intéressante de la construction navale en ciment. Ce sont des gabarits et des moules dans lesquels se coulent l’ossature, les couples, la coque et la quille des paquebots et cargos de l’avenir. À les examiner, on est surpris de voir la simplicité unie à l’ingéniosité de la méthode. Et des chiffres explicatifs commentent les indications techniques et pratiques fournies par les gabarits. En appliquant cette nouvelle méthode de l’art naval à nos ports de Calais et de Boulogne, nous pourrons contribuer, pour notre part, au grand œuvre de la Renaissance de notre marine commerciale d’après-guerre.
À Boulogne principalement, centre de l’une des plus riches industries cimentières, on aura toute facilité pour se procurer les matériaux indispensables au fonctionnement des futurs chantiers de construction de navires en ciment armé.
Et Calais, par sa proximité immédiate de Boulogne, pourra voir se créer des chantiers semblables. Dans les deux ports, la même activité pourra régner dans cette industrie poursuivant un but à la fois patriotique, industriel, commercial et économique de toute première importance.