Un Aviatick capturé
À Coquelles, près de Calais
"Hier, dans la matinée, un aéroplane allemand, monté par deux officiers, a été obligé d’atterrir, par suite d’une panne de moteur, à Coquelles, petite commune située entre Fréthun et Calais.
L’appareil, qui est un Aviatik, a été capturé. Le pilote et l’observateur ont été faits prisonniers."
Cette nouvelle que nous avions insérée dans notre dernier numéro, à la même place, a été supprimée, à 9 heures du soir, par la Censure.
Or, le communiqué officiel, que nous recevons à minuit par l’intermédiaire de l’Agence Havas, annonçait succinctement cette nouvelle par la phrase suivante :
Un avion allemand a été obligé d’atterrir à Calais. Les aviateurs sont prisonniers.
Nos renseignements nous permettent d’ajouter que cet avion effectuait une reconnaissance, qu’un appareil photographique a été trouvé et que les deux aviateurs étaient déguisés l’un en officier anglais, l’autre en soldat belge.
Voici d’autre part ce que notre confrère Le Petit Calaisien a pu publier sur le même sujet :
Ainsi qu’on le verra plus haut, dans le communiqué officiel, un avion allemand a atterri hier à Calais.
Il était environ 11 h 1-2 lorsque l’appareil fut signalé venant de l’est, au-dessus de Coulogne, à faible hauteur, le moteur donnant des signes non équivoques de troubles d’essence.
La forme de sa queue était caractéristique, et on distinguait les croix noires peintes sur ses ailes.
Continuant sa descente l’appareil doubla la ville, et vint atterrir dans un champ sur le territoire de Coquelles.
Des témoins de son atterrissage racontent que les aviateurs boches, avant de toucher le sol, crièrent à nos soldats de ne pas tirer, et qu’ils descendaient.
C’étaient : le pilote, un sous-officier, blessé à la main et l’observateur, un officier parlant correctement le français.
Tous deux se rendirent sans difficulté et furent emmenés.
L’avion, un bel appareil indemne, avec seulement un trou au réservoir d’essence, est de bonne prise.
La nouvelle de cette capture parvint à Calais, vers midi, pour la sortie des ateliers et y causa, avec l’émotion, la joie que l’on devine.