Depuis le Moyen-Âge, Duisans a possédé deux moulins à eau. L’un dans le hameau de Louez sur la Scarpe, l’autre sur le Gy. Jusqu’à la Révolution, ces deux moulins ont eu des fonctions différentes ; l’un servait à moudre le grain, l’autre à fabriquer de l’huile.
Le moulin à blé, banal, appartenait à la famille du seigneur local, Dubois de Duisans ; l’autre, à huile, à des particuliers (la veuve Grantjan en 1569).
Ces moulins ont souffert des guerres du XVIIe siècle ; ils ont été détruits en 1636 et reconstruits juste après.
On a conservé de nombreux papiers concernant le moulin banal de Dubois de Duisans. Après s’être acquitté du droit réclamé par l’ordonnance de 1701, le seigneur de Duisans a défendu pendant tout le siècle son droit de banalité vis-à-vis des habitants du lieu.
En 1790, le questionnaire précise que :
ce moulin à eau à usage de moudre blé, [est] utile au village et aux villages voisins, ayant 4 vannes pour l’avantage dudit moulin et des prairies, appartenant aux héritiers du sieur Dubois, ci-devant seigneur du lieu.
Le moulin à huile, mentionné dans les centièmes de 1759, appartenait à cette époque au sieur Becque et lui assurait un revenu de 500 livres.
Les carnets de perception du XIXe siècle nous donnent des renseignements techniques sur ces deux moulins qui ont changé de propriétaires à plusieurs reprises. Les deux moulins fabriquent de l’huile, sont équipés de roues à auget et de deux paires de meules de 3 mètres de diamètre.
En 1857, le moulin de Louez, sur la Scarpe, appartient à Auguste Pillain, sa valeur locative s’élève à 60 000 francs ; la chute d’eau (1,40 mètres de haut) a une puissance de 39 cv. L’autre moulin, moins puissant sur le Gy, appartient à Alexandre Braine d’Arras (valeur locative de 56 000 francs), il possède une chute de 3,40 mètres d’une force de 24 cv.
Ces deux moulins sont toujours visibles de nos jours.
Transcription du document
Observations et représentations relatives au moulin de Duisans (fin XVIIIe siècle)
De tous les tems les Seigneurs de Duisans ont possédé en propriété la rivière et toutes les eaues dudit lieu depuis le pont du Gy jusqu’au moulin d’Agnés.
De tous les tems toutes ces eaues tant de la rivière que des courants et ruisseaux ont servi au flotage des prairies dudit lieu.
De tous les tems ont existé les ventaires escluses, berges, rigoles et ceintures nécessaires pour la conduite et distribution des eaues dans ces prairies bordans la rivier des deux côtés.
De tous tems ont existé deux moulins sur cette rivière, l’un à l’huile près le pont du Gÿ détruit pendant les guerres de 1635 jusque 1660, l’autre à moudre bled au milieu du village et vis-à-vis l’église.
De tous les tems le moulin le plus ancien de ceux qui l’environnent soit au-dessus soit au-dessous a servi à moudre les grains des habitants et au flotage et irrigation des prairies.
De tous les tems aussy le moulin le moins à charge par la hauteur des eaues qu’il exige de tous ceux qui l’environnent soit au-dessus soit au-dessous a existé dans l’état où il se trouve actuellement, c’est-à-dire avec 48 poulces d’eau au-dessus du seuil ou sol des grandes vannes et 36 poulces seulement au-dessus du seuil ou sol de […]
Archives départementales du Pas-de-Calais, 18 J 82.