À Nœux-les-Mines
Depuis le 13 octobre dernier, jour où une dizaine d’obus de gros calibre sont tombés sur les usines de la compagnie des mines, sans y occasionner de bien grands dégâts, les Allemands avaient semblé mettre un frein à leurs instincts destructeurs.
Est-ce par dépit de constater leur impuissance à percer les lignes françaises, cette trêve vient d’être rompue.
Déjà samedi matin ils avaient lancé sur la fosse n° 6 des mines de Nœux, sise à Labourse, une douzaine d’obus dont l’un atteignant le bâtiment provisoire de la fosse bis l’avait complètement détruit. Un bâtiment servant de magasin subit le même sort.
Mais le lendemain dimanche ils recommencèrent le bombardement avec plus d’intensité à l’aide d’obus de gros calibre du type marine.
Ils s’attaquèrent d‘abord à la fosse n° 6 et ne s’arrêtèrent que lorsqu’ils virent le chevalet de cette fosse prendre feu. Un des câbles d’extraction s’enflamma à son tour et tomba dans le puits avec la cage qui y était attachée.
Un des obus étant tombé sur le criblage souleva par l’effet de l’explosion toute la toiture du bâtiment et endommagea la moitié des appareils.
Allongeant leur tir les artilleurs allemands prirent alors pour objectif les fosses n° 3 et 3 bis, voisines de la gare de Nœux.
Dans l’espace de quelques instants le chevalet de la fosse n° 3 s’enflammait.
Les obus continuant de tomber endommagèrent le bâtiment d’extraction de la fosse bis, coupèrent un câble qui disparut dans le puits et réduisirent en un monceau de décombres un bâtiment à usage d’atelier.
L’incendie a pu être, avec l’aide de la troupe, rapidement circonscrit et ne se communiqua ni au bâtiment de la machine d’extraction, ni à celui du criblage, mais le chevalet a été entièrement brûlé.
Les dégâts causées aux fosses 6 et 6 bis, 3 et 3 bis sont relativement importants et nécessiteront, pour leur réparation, une immobilisation de ces fosses pendant un temps assez long.
Les Allemands ont ensuite essayé de bombarder la fosse n° 8, située sur le territoire de Verquin, mais leurs obus, arrivés sans doute à bout de course, ne parvenaient pas jusqu‘à elle.