Archives - Pas-de-Calais le Département
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Naufrage du Socotra au Touquet

Carte postale noir et blanc montrant un navire en mer.

Le Touquet-Paris-Plage. - Vapeur S.S. "Scoctra" Newcastle, déchiré par la tempête le 1er décembre 1915.

C'est dans la nuit du 25 au 26 novembre 1915 que le steamer Socotra, navire de 137 mètres avec un chargement d’environ 3 800 tonnes, heurte un banc de sable, près du Touquet.

Construit en 1897 sur les chantiers anglais Palmer and Co Limited, il navigue pour le compte de la compagnie anglaise Peninsular and Oriental. Parti de Sydney en Australie à la mi-octobre, il est chargé de cuirs, de laine, de maïs et de blé, etc.
Alors qu'il entre dans la Manche, son capitaine décide de longer au plus près la côte française dans le but de se mettre à l'abri des batteries côtières. Pour des raisons inconnues, le navire britannique s'échoue sur la Côte d'Opale : cette position rend les essais de renflouage quasiment impossibles, les remorqueurs allant même jusqu'à fragiliser la coque en son centre en tentant de le faire pivoter.

Le 1er décembre, alors que la tempête se lève, une fissure se produit à hauteur des cheminées et le steamer britannique se brise en deux : une partie de la cargaison se déverse sur la côte et est récupérée sous la surveillance de la douane et des marins anglais.

Les restes du navire gisent aujourd’hui encore sur le sable au sud-ouest du Touquet. C'est au gré des vents et des courants que l'épave devient plus ou moins visible.

LE TOUQUET-PARIS-PLAGE

Un navigateur naufragé en face du Touquet-Paris-Plage

Dans la nuit du 25 au 26 novembre le steamer anglais Socotra, du port de Newcastle, jaugeant 3 800 tonnes, monté par un équipage de 96 hommes et venant de Sydney (Australie), s’est échoué sur un banc de sable, à deux encablures sud-ouest de l’Atlantic-Hôtel, avec un chargement complet de maïs, blé, cuirs, peaux, laines, etc. Il ne paraissait pas trop en péril par le temps calme qui régnait.

Samedi dernier, des remorqueurs essayèrent de lui faire gagner la pleine mer, mais en vain, la coque était trop ensablée. On jugea prudent d’attendre une prochaine forte marée. Mais la tempête survint lundi dans la soirée et dès mardi matin on perdit espoir de le renflouer.

Les vagues devinrent de plus en plus fortes et une fissure se produisit à hauteur des cheminées. L’eau s’engouffra bientôt dans le navire qui fut littéralement coupé en deux ; et, chose curieuse, la moitié avant pirouetta sur elle-même et fut poussée par les vagues à environ 30 mètres de la partie arrière.

Il ne reste plus qu’à sauver ce qui est possible de la cargaison estimée à plusieurs millions.

Déjà un grand nombre d’épaves, rejetées à marée haute, jonchent le rivage, et restent sous la surveillance de la Douane et de marins anglais.

M. le Maire du Touquet-Paris-Plage a fait annoncer à son de caisse l’avis suivant :

"À l’occasion du naufrage du Socotra, le maire de la ville du Touquet-Paris-Plage croit devoir rappeler à la population qu’il est absolument interdit de ramasser et de prendre les épaves rejetées par la mer, et qu’en s’appropriant les objets provenant du navire naufragé, ils s’exposent à des poursuites judiciaires.

Le Touquet-Paris-Plage, le 1er décembre 1915.

Pour le Maire et l’Adjoint empêchés,
Le Conseiller municipal faisant fonctions : Dachicourt."

La France du Nord, samedi 4 décembre 1915. Archives départementales du Pas-de-Calais, PG 16/93.