Fin de la neuvaine de Notre-Dame Panetière à Aire-sur-la-Lys
Service pour les soldats de la paroisse tombés au champ d’honneur
Comme nous le disions dans notre dernier numéro, écrit L’Écho de la Lys, la neuvaine de 1915 marquera comme l’une des plus belles et des plus pieuses.
Malgré les difficultés du travail des champs, pendant la guerre, les paroisses des environs sont venues peut-être en plus grand nombre que les années précédentes : Blessy, Wardrecques, Mametz, Marthes, Ham, Isbergues.
Vendredi, l’église était comble.
Saint-Omer nous a envoyé aussi un nombreux pèlerinage.
La neuvaine s’est terminée lundi soir, par un salut solennel, avec procession de tous les objets apportés par la banlieue, par les paroisses de Rincq et de Saint-Quentin, et par les quartiers de la ville.
Il y avait, comme d’ordinaire, des bouquets, des croix et de merveilleuses bannières en épis, des pyramides et une étoile de bougies ; mais on remarquait particulièrement les reproductions inspirées par la guerre, sortes de prières en action : les aéroplanes de La Lacque et de Saint-Martin, le canon de Widdebroucq et surtout la mitrailleuse en bougies de La Lacque (un véritable chef-d’œuvre), précédée de deux jeunes filles, en costume d’Alsace-Lorraine, portant le drapeau français.
Cette année, la messe du dernier jour de la neuvaine était un obit pour les soldats de la paroisse, tombés au champ d’honneur.
"Car, comme le disait le prédicateur, il est admis que cette année toutes les cérémonies religieuses se rapportent à la guerre".
L’église était brillamment décorée, un catafalque énorme, recouvert d’un drapeau tricolore, représentait les cercueils de 59 soldats de la ville et des environs.
En tête de l’assistance, on voyait le conseil municipal et les autorités militaires.
La nef était remplie, et on pouvait y remarquer un grand nombre de femmes en deuil.
Le Père Cordonnier a dignement exprimé les sentiments de tous les cœurs, en exhortant les parents des défunts à pleurer, mais aussi à prier pour eux et à prier pour la France.
Nous ne pouvons terminer ce compte rendu sans exprimer notre reconnaissance et notre estime pour l’éminent prédicateur qui a donné, pendant cette neuvaine, une suite de discours si élevés et si patriotiques.
Puisse l’espoir du succès final, qu’il a réchauffé dans tous les cœurs, être pleinement réalisé !