Archives - Pas-de-Calais le Département
Les informations contenues dans cette page ne sont valables avec certitude que jusqu'à cette date et heure.

Préparation de la "Journée du petit drapeau belge"

La "Journée du petit drapeau belge" est la première journée de solidarité créée en France durant la guerre. Organisée par un comité central franco-belge le 20 décembre 1914, elle se distingue par la vente de petits drapeaux aux couleurs de la Belgique. La recette permet de dégager des fonds pour venir en aide aux réfugiés.

Afin de préparer cette journée au niveau national, le gouvernement envoie courant novembre un télégramme aux préfets afin d’établir un bilan estimatif de la recette globale. Le préfet du Pas-de-Calais répond par le télégramme suivant :

Préfecture du Pas-de-Calais
Boulogne le 29 novembre 1914
Préfet à Président Conseil Bordeaux

Réponse à votre télégramme du 17 courant au sujet vente petits drapeaux belges. Les villes de mon département où vente est appelée à donner résultat appréciable sont Montreuil, quatre mille habitants, 2 000 drapeaux, Berck douze mille habitants : 10 000. Campagne-lès-Hesdin, mille habitants, 2 000. Le Touquet, deux mille habitants, 2 000. Étaples, six mille habitants, 1 000. Hesdin, quatre mille habitants, 1 000. Hucqueliers, mille habitants, 100. Auxi-le-Château, deux mille habitants, 500. Frévent, quatre mille habitants, 1 000. Saint-Pol, quatre mille habitants, 1000.

Prière de joindre quatre cents cocardes pour vendeurs qui seront choisis parmi fonctionnaires municipaux et diverses administrations adjointes à quelques personnes notables présentant toutes garanties.

Il ne saurait être question autoriser cette vente au chef-lieu département dévasté par bombardement et évacué par presque totalité de sa population. Même obstacle à Béthune ville actuellement très éprouvée par projectiles ennemis.

Il convient laisser de côté également toutes les villes de ces deux arrondissements dont la partie non envahie est cruellement atteinte dans ses intérêts matériels et profondément troublée dans sa vie économique par la répercussion des opérations militaires et les mouvements de troupes.

Enfin, les deux grandes villes de mon département, Boulogne et Calais où sont passés plus de cent mille Belges ont fait un grand effort soit par souscriptions, soit par secours directs pécuniaires ou en nature pour venir en aide aux populations belges réfugiées dans ces ports jusqu’à embarquement, avec les municipalités de ces deux villes qui ont rencontré de la part de leurs administrés un entier et généreux concours pour abriter et nourrir réfugiés. J’estime que nouvel appel serait jugé excessif et que résultat serait médiocre. Il en est de même dans arrondissement Saint-Omer où stationne depuis un mois une grande partie armée belge. Dans ces conditions, concours de mon département fort éprouvé dans son ensemble par guerre est forcément limité.

Archives départementales du Pas-de-Calais, M 5583.