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Rapport sur les insuffisances de la préparation d’artillerie

Rattachée au 12e corps d’armée au sein de l’armée de terre française, la 23e division d’infanterie participe à la plupart des affrontements sur le front de l’Ouest jusqu’en 1917. Le général Bonfait en a pris le commandement depuis le 30 mai 1915.

La préparation d’artillerie, en vue de l’attaque du 25 septembre, débute en Artois le 18 septembre pour le 3e corps, le 20 pour les autres. Contrairement au bombardement frénétique du 9 mai, le pilonnage des carrefours, des boyaux, ouvrages et maisons est sans cesse suivi. Il s’agit d’écraser méthodiquement toutes les installations de l’adversaire. De savants calculs avaient estimé qu’en l’absence quasi-totale de canons lourds à tir rapide, un minimum de cinq jours ininterrompus était nécessaire pour obtenir le résultat escompté, le découragement des unités allemandes. 600 canons lourds et 1 300 de 75 mm prennent part à cette œuvre de destruction. Mais l’effet de surprise ne joue plus. Tandis que les occupants des premières lignes se replient, des troupes fraîches sont massées à proximité pour relever leurs camarades victimes des bombardements. De plus, les 77, 150 et 210 effectuent une contre-préparation, bouleversant boyaux et parallèles de départ.

Le pilonnage augmente en intensité jusqu’au jour de l’attaque. La destruction des voies ferrées par avions de bombardement et dirigeables est exécutée à partir du 23 et se poursuit sans relâche. Toutefois, le temps incertain à partir du 20, pluvieux et brumeux dès le 23, devient peu favorable à l’observation. Le 24, le commandement envisage l’éventualité de remettre l’attaque en raison de l’état du terrain ; la date en reste cependant fixée au 25 septembre.

Le général Bonfait, commandant la 23e division d’infanterie, à Monsieur le général commandant le XIIe corps d’armée

Q.G., le 19 septembre 1915

Tranchée du Paradis

Au lieu de 5 brèches prévues, il apparaît absolument nécessaire d’en ouvrir 8.
Cette tranchée barre en effet toute la direction suivie par l’attaque de la Division, et 5 brèches ne seraient pas suffisantes : la marche pourrait s’en trouver gravement retardée.

[Réponse]
Entendu je ferai faire 8 brèches, c’était bien 5 qui avaient été arrêtées tout d’abord d’accord avec le général mais puisqu’il modifie sa demande, satisfaction lui sera donnée.

[Note complémentaire] Il faut 10 brèches sur un front de 600 m.

Tranchée des Saltimbanques

Le réseau de défenses accessoires de la tranchée des Saltimbanques a été très renforcé.
Il faudrait savoir combien de coups de 120 long seront envoyés sur ce boyau qui a été organisé en tranchée ?

[Note complémentaire] : ne l’était qu’à la date du 12.

Le 75 ne dispose que de 2 360 coups sur cette tranchée – mais cela paraît insuffisant, d’autant que ces coups sont surtout des coups d’accompagnement de la progression de l’infanterie…

[Réponse]
À mon avis ce nombre de 2360 serait déjà beaucoup trop fort, d’une façon générale les chiffres prévus par l’enfilade et le tir de front sont très très largement prévus.

Tranchée de Thélus

Il est indispensable à la marche rapide de l’infanterie, que la tranchée de Thélus soit tout à fait démolie par le 155 L. – Il faudrait savoir combien de coups il sera tiré sur cette tranchée, avant que ne tire à son tour sur Thélus le 370 ?

[Réponse]
Aucun canon ne peut démolir une tranchée, il faudra surtout faire tenir les défenseurs pendant l’attaque.

De même, combien de coups de 155 L seront tirés de front sur la partie de la tranchée de Thélus qui se trouve entre le Bois Carré et l’extrémité de cette tranchée, à l’est de la maison du commandement ?

Il y a sur cette tranchée de Thélus 4 120 coups de 75, mais ce sont des projectiles d’accompagnement. – Il faut donc que cette tranchée soit entièrement démolie par l’A.L. sans cela elle peut enrayer absolument l’assaut vers le sommet de la crête.

[Réponse]
Oui précisément pour tenir les défenseurs.
Jamais l’A.L. ne démolira une tranchée assez pour que l’on ne puisse pas l’utiliser.

Boyau de la princesse Cécile…

[…]

Service historique de l'armée de terre, 22 N 830.