Si les guerres de Crimée (1854-1856) et de Sécession (1861-1865) ont été les premiers conflits photographiés, c’est avec la Grande Guerre que l’on va connaître un développement sans précédent de la production comme de la diffusion des clichés de guerre.
Les évolutions techniques de la fin du XIXe siècle en ont largement popularisé la pratique, jusque dans les classes moyennes, avec
- le procédé du gélatinobromure d’argent sur plaque de verre ou sur film souple,
- l’amélioration des obturateurs et des objectifs,
- et la généralisation des boîtiers de petit format.
Dès juillet 1914 pour l’Autriche, mais surtout en 1915 (France et Belgique), 1916 (Royaume-Uni, Italie, etc.) et 1917 (Allemagne), les armées combattantes se dotent d’opérateurs photographes, chargés de reportages sur le front, dans un objectif à la fois documentaire et de propagande.
Les journaux (tels que L’Illustration, Excelsior, Le Miroir, The Illustrated War News, etc.) alternent dessins et photographies de guerre – quitte à recourir à des reconstitutions pour montrer l’irreprésentable. La pratique amateur s’accroît, elle aussi, tout au long du conflit : portraits, scènes de la vie quotidienne, paysages et ruines, scènes funèbres constituent un témoignage à usage personnel et familial – que les revues illustrées (Le Miroir, 1915-1916) et les autorités militaires (dès l’hiver 1914, en Allemagne) cherchent à collecter, voire à diffuser.