Fermeture du centre Georges-Besnier jusqu'à nouvel ordre
En raison d’une panne du chauffage du Centre Georges-Besnier, sa salle de lecture (Arras) ferme jusqu’à nouvel ordre. Pour toute recherche administrative urgente sur les fonds conservés sur le site concerné (archives contemporaines), nous vous invitons à nous contacter pour une communication par correspondance ou, en cas de nécessité pratique, pour organiser une session de consultation en salle de lecture du Centre Mahaut-d’Artois des documents nécessaires à votre recherche.
Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée et vous remercions par avance de votre compréhension.
Un herbier du XIXe siècle
Galerie photos
Parmi les archives de l’érudit montreuillois Roger Rodière (1870-1944) conservées aux archives se trouve un manuscrit particulier : un herbier ! Cette collection de 181 planches a été restaurée pour la préserver, puis numérisée pour mettre à disposition des chercheurs ces objets patrimoniaux particulièrement fragiles.
Un herbier est une collection de végétaux et de champignons séchés, étiquetés et fixés sur des feuilles de papier, conservés dans le but de faciliter la connaissance du végétal et de son identification.
Ils sont constitués par des particuliers, scientifiques, érudits ou collectionneurs. De par leurs producteurs, les herbiers n’ont donc pas vocation à être collectés par les services d’archives publics, mais on en trouve parfois dans les fonds d’archives privées, comme c’est le cas ici.
Sur certaines planches de cet herbier, un cartel indique que la collection a été créée par un certain Brutinel entre 1883 et 1884, dans la région du parc national des Écrins dans les Hautes-Alpes. Nous ne disposons d’aucune information sur la raison de sa présence dans le fonds Rodière (sous-série 12 J), et rien ne nous permet d’identifier formellement ce Brutinel qui, semble-t-il, était originaire de cette région du sud-est.
Intérêt des herbiers
La technique de réalisation des herbiers est fixée au XVIe siècle et ne varie guère avec le temps. À cette époque, la botanique devient une discipline scientifique et les grandes découvertes rapportent en Europe de nombreux végétaux inconnus.
Au XVIIIe siècle, la pratique se démocratise et devient à la mode. Un siècle plus tard, grâce à l’héritage des Lumières, l’intérêt ne faiblit pas, bien au contraire. L’étude de l’environnement passionne et on mesure davantage l’intérêt scientifique et historique des herbiers.
Ces derniers trouvent des applications dans de nombreux domaines comme la botanique, la médecine, la chimie, ou encore l’écologie ou la biogéographie, etc.
Chaque spécimen est le témoin d’un espace à un certain stade de son cycle de vie, à un endroit particulier et à un moment donné, ce qui lui confère une valeur scientifique et patrimoniale intrinsèque et le rend unique et irremplaçable. Il permet de redécouvrir des territoires anciens ou d’évaluer l’ampleur des transformations qui les ont affectés.
Les herbiers sont d’autant plus précieux qu’ils sont extrêmement fragiles et donc rares.
Conservation préventive, restauration et numérisation
C’est pourquoi les institutions qui les conservent apportent un soin particulier à la gestion des paramètres climatiques de température, d’humidité (hygrométrie), de lumière et de préservation des nuisibles (insectes, champignons). Ces mesures préventives aident à prolonger la vie des collections en ralentissant leur processus de détérioration inévitable, tout en minimisant l’utilisation de produits toxiques.
Mais bien souvent, une restauration est nécessaire afin de préserver l’existant. Elle permet un accès facilité aux planches et sécurise la manipulation des spécimens, tout en conservant les éléments de l’identité historique de la collection. Cette opération est une étape nécessaire avant d’envisager la numérisation de ces documents fragiles.
Le restaurateur commence par un dépoussiérage délicat et minutieux, page après page, avec une brosse à poils doux. Puis, il refixe les plantes et les anciennes fixations partiellement décollées avec de la colle d’amidon. Les fragments non identifiés et impossible à remettre en place sont déposés dans des pochettes de polyester de qualité conservation, fixées à l’aide d’une bande de papier japonais et de colle d’amidon. Les pochettes sont placées sur le recto des pages, là où les fragments ont été récoltés et de manière à ce qu’ils ne touchent pas le spécimen. Les planches sont elles-mêmes placées dans des pochettes de conservation neutres, avant d’être conditionnées dans une boîte, à plat.
Ainsi protégées et stabilisées, les planches ne sont plus communicables sous leur forme originelle. Toutefois, pour les rendre accessibles, elles sont préalablement numérisées en totalité.
Ci-dessous, nous vous proposons une sélection des planches de l’herbier Brutinel, cotées 12 J 1/473.