La collection Barbier renferme le plus vieux plan de permis de construire d’Arras. Il date de 1681 et est de trois ans antérieur au plus précoce de ceux conservés dans la collection communale. Le document fournit la date de la décision des échevins autorisant les travaux, le 12 avril 1681, et le nom du requérant. Il s’agit de Gilles Cambier, qui venait d’être nommé médecin pensionnaire de la ville, pour soigner les pauvres de la bourse commune. En revanche, il ne précise pas la localisation de la maison.
L’établissement de ce plan fait suite à l’ordonnance du 29 mars 1679. Les échevins, voyant que leurs règlements en matière de voirie et de construction d’habitations n’étaient pas respectés, avaient décidé de renforcer les moyens de contrôle en obligeant les propriétaires qui désiraient rebâtir ou transformer la façade de leur maison, à faire établir un dessin du projet sous peine d’amende et de démolition.
Le principal intérêt du document réside dans le projet de pignon qui offre un témoignage précieux du goût à Arras en cette fin du XVIIe siècle. Le plan laisse au propriétaire le choix entre deux partis pour le dessin des rampants : des pas-de-moineau à gauche, des enroulements et des volutes à droite.