Marie-Anne Louise Chevalier (née à Hénin-Liétard le 19 juillet 1775) est la fille d’un commerçant arrageois, Bonaventure Chevalier, et de Marie-Françoise Lacour, mais sans doute aussi la sœur d'un affidé du révolutionnaire Joseph Lebon. Elle s'est mariée, le 21 thermidor an II (8 août 1794), avec le futur (et célèbre) aventurier François Vidocq, alors âgé de dix-huit ans. Mais dès le début de leur relation, ils ne filent pas le parfait amour ! Dans ses mémoires, Vidocq affirme qu'il l'aurait épousé parce qu'elle lui aurait fait croire qu'elle était enceinte. En 1805, après dix ans d'adultères et d'abandon du domicile conjugal, Marie-Anne Chevalier demande la dissolution de son mariage.
L'un des documents présentés est une prise en charge, signée par cette dernière, de pièces relatives à son divorce. Ce document, tiré de la collection Barbier (4 J), est confirmé par l'acte de divorce transcrit dans le registre des mariages de la commune d'Hénin-Liétard (3 E 427B/22). En revanche, la minute du jugement du 17 messidor an XIII (5 août 1805) est manquante (comme tout l'an XIII) dans le fonds du tribunal de Béthune ; seule en subsiste l'analyse dans un répertoire (cote 3 U 2/1229) : jugement qui admet le divorce demandé par ladite Chevalier
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Rappelons que, sous l'Ancien Régime, l'indissolubilité du mariage est considérée comme absolue jusqu'à la mort des époux ; le 20 septembre 1792, une loi autorisant le divorce est adoptée. Elle instaure l'égalité entre les sexes, puisqu'elle donne aux deux époux, de façon identique, le droit d'obtenir le divorce. Cette procédure est, toutefois, un phénomène encore marginal et ce sont le plus souvent les femmes qui prennent l'initiative. Abrogé par la loi du 8 mai 1816, le divorce ne sera rétabli que par la loi du 27 juillet 1884.