À l'actuel emplacement du camping "Le Phare d'Opale" au Portel, s'élevait déjà en 1919 une maison de vacances destinée à l'amélioration physique et morale des jeunes filles du nord de la France, souvent affaiblies par les privations de la Grande Guerre.
L'idée en revient à Blanche Arbousse-Bastide, épouse du pasteur de Boulogne-sur-Mer et vice-présidente du Comité national des unions chrétiennes de jeunes filles. Elle intéresse à son projet la branche américaine de la Young Men's Christian Association qui lui fait don de 75 000 francs pour l'achat d'un terrain situé rue du Rieu du Cat (acquisition effectuée par la société civile de Roubaix la Solidarité le 31 octobre 1919) et qui lui attribue deux secrétaires les premières années pour l'organisation du centre. La Croix-Rouge anglaise lui cède gracieusement un grand baraquement en bois de 50 lits, ayant servi pendant la guerre de Base Hospital à Aubengue (commune de Wimereux), ainsi qu'un plus petit en tôle destiné à abriter la direction. Le mobilier provient de dons des Croix-Rouge américaine et anglaise et du ministère des Régions libérées.
Fondée officiellement le 19 janvier 1920 et reconnue d'utilité publique le 8 juin 1930, l'œuvre accueille en deux séries dès l'été 1919 une centaine de jeunes filles, recrutées principalement dans les milieux ouvriers protestants du Nord, de l'Aisne et de la Marne. Bien que l'inscription doive être transmise par un pasteur ou une présidente d'Union, la maison de vacances accepte également d'autres confessions religieuses, sous réserve de disponibilités. Les journées sont scandées, sous la direction de Jeanne Martin, par des temps de promenades, de bains de mer, de visites médicales délivrées gracieusement par le docteur Vincent du Portel, de cures de silence et de repos, de culte et une grande attention est portée à la qualité et à la quantité des repas.
Le rapport annuel de 1919 souligne toutefois que :
la jeune fille française n’est pas le type de la jeune fille qui vit en dehors de chez elle et les éléments d'éducation physique les plus simples (au grand air) sont pour elle une nouveauté. Mais elle apprend vite, elle est très désireuse d'apprendre et prompte à recevoir les idées nouvelles qui donneront dans la suite à la femme française plus de liberté et de vie. De toutes façons, cette pénétration intime dans la vie des Français procure l'occasion exceptionnelle aux deux peuples américain et français de se comprendre mutuellement.
Âgées au départ de 14 à 22 ans principalement, les pensionnaires dont les plus jeunes portent un béret uniforme, sont progressivement reçues à partir de 6 ans, sous réserve d'absence de maladie contagieuse ou nerveuse. La moitié de la pension est payée par les ministères des Régions libérées puis de la Santé.