Les Palais

Lorsqu’on entre, l’on comprend pourquoi le palais de la métallurgie est plus ordinairement désigné sous le nom de Grand palais ; il est immense ! À peine a-t-on franchi le seuil de la porte que chacun est frappé par l’ensemble grandiose que produisent toutes ces expositions de machines.

L’installation la plus monumentale est sans contredit celle de la Société anonyme des aciéries de France, fondée en 1881 à Isbergues. Dans un cadre formant motif architectural se trouvent disposés, symétriquement, sur fond de peluche, tous les objets de fabrication courante.

Je résume également les critiques faites à la commission même des Beaux-arts : d’avoir groupé les toiles un peu à l’aventure, uniquement d’après leurs dimensions ; de s’être laissé guider par d’autres considérations que celle du beau pour accorder la cimaise à certains ; d’avoir accepté tout ce qui s’est présenté ; c’est peut-être le moyen de couvrir de grandes superficies, mais c’est aussi de cette manière qu’on présente au public des hectares de verdure à vendre bon marché.

Dans l’immense galerie formée par le Palais des Industries diverses, tendue d’un velum léger, tamisant la lumière du jour, se trouvent massés, par groupes et par sections, des stands renfermant de superbes richesses. Tous les arts y sont représentés : la céramique, les grès, les marbres, les meubles d’art, l’orfèvrerie, la fonte d’art, la verrerie, la photographie, l’imprimerie – rien n’y manque.

L’on ne peut s’empêcher d’un sentiment d’admiration ni se défendre contre un mouvement spontané de méditation mélancolique, car enfin tout casse ici-bas !

La maison Dufour-Brassart a compris l’écueil pour le commerçant, aussi vend-elle à toutes les bourses, quoique son installation soit l’une des plus belles.

Nous tombons au milieu des expositions maritimes. […] Ces expositions de certaines villes sont d’autant plus intéressantes qu’elles témoignent de la sollicitude de leurs chambres de commerce et de leurs conseillers municipaux qui savent profiter de toutes les circonstances pour mettre en relief les qualités et les intérêts de leurs administrés.

À droite nous apercevons la ville de Berck, dont un plan en relief enfermé dans une énorme vitrine donne au promeneur une idée exacte de l’importance toujours croissante de cette station balnéaire. […] Mais l’exposition urbaine la plus complète est sans contredit celle de Boulogne-sur-Mer. Voici, en effet, un plan en relief très minutieusement détaillé. […] Ce plan est accompagné de diverses maquettes représentant les captations et réservoirs d’eau de la ville et par de nombreux modèles de bateaux de pêche et de promenade.

Au milieu des champs de betteraves, sur les sommets les plus élevés, s’étalent, exposés à tous les vents, les lourds moulins d’Artois. De même sur le monticule situé au centre du parc, s’élève un énorme moulin rouge qui, de ses ailes étendues, semble appeler le visiteur. Ce moulin ne représente pas, comme on pourrait le croire, la meunerie ou la boulangerie ! Il est le palais d’exposition de la principale industrie arrageoise :  l’huile.