Dom Georges-Joseph Wartel, né en 1727, devient chanoine de l’abbaye du Mont-Saint-Éloi en 1749. Membre de l’Académie d’Arras et frère d’un député aux États généraux, il observe les événements révolutionnaires qu’il évoque dans sa correspondance avec Dubois de Fosseux.
Le 12 octobre 1789, faisant preuve d’une lucidité prémonitoire, il écrit : Le plus triste avenir se présente pour nous, nous sommes les plus faibles et si nous ne sommes pas anéantis, il y a grande apparence que nous serons cruellement châtiés
.
Transcription du document
[...] Le plus triste avenir se présente pour nous, nous sommes les plus faibles et si nous ne sommes pas anéantis, il y a grande apparence que nous serons cruellement châtiés.
M. André m’a fait beaucoup de plaisir en venant ici boire à votre santé avec moi. M. de Gay m’est venu voir aussi depuis mon retour de vacances, il m’a fait présent de ses souvenirs imprimés en papier velin, et comme il avoit écrit de sa main sur le premier feuillet : à M. Wartel chan[oine] rég[ulier] de l’abbaye de St Eloy de la part de l’auteur Le Gay
, j’écrivis dessous :
Les jeux, les ris, suivent les traces
De ce nouvel Anacréon
Il est le favori des grâces
Et le bienaimé d’Apollon.
M. Le Gay me reprit le livre pour écrire le quatrain suivant :
Lorsque je t’offre mon ouvrage,
Tu dis : ce présent est beau. Soit,
Mais ce quatrain me dédommage,
Quand tu crois devoir, on te doit.
L’heure m’appelle à l’église, il ne me reste que le temps de vous présenter les respects avec lesquels j’ai l’honneur d’être,
Monsieur,
Votre très humble et très obéissant serviteur,
P. Wartel chan[oine] rég[ulier]
À St Eloi le 12 octobre 1789