Le département du Pas-de-Calais a connu de nombreuses vagues d’immigrations depuis la Révolution industrielle.
L’essor des pratiques et du spectacle sportifs à la fin du XIXe siècle aura accompagné ces mouvements migratoires successifs : dès les années vingt, l’afflux de mineurs polonais modifie la composition de nombre d’équipes de football, notamment lorsqu’elles sont contrôlées par les compagnies des mines (Racing Club de Lens, Stade Béthunois, US Auchel).
Les équipes du littoral (US Boulogne, Racing Club de Calais) préfèrent pour leur part recruter des joueurs anglais talentueux. Ces apports modifient non seulement les styles de jeu des équipes, mais renforcent également certains stéréotypes : la robustesse des joueurs d’Europe centrale, leur courage et leur énergie coïncident avec les valeurs de la mine.
Le sentiment d’identification, individuel et collectif, est d’autant plus efficace qu’il laisse entrevoir aux populations étrangères elles-mêmes une intégration facilitée par le sport.
Avant-centre de l’équipe du RC Lens de 1936 à 1949, Stefan Dembicki dit Stanis incarne cette longue lignée des "Polonais du Racing", également visible dans d’autres clubs français ( Raymond Kopa au Stade de Reims).