Le Président de la République à Saint-Pol
Mardi dernier, à 10 heures du matin, arrivait en auto M. Poincaré, président de la République ; il était accompagné de M. Millerand, ministre de la guerre.
Six autos composaient sa suite. Le chef de l’État était vêtu d’un habit noir et coiffé d’un chapeau mou.
Il fut reçu à la sous-préfecture par M. Maquennehem, sous-préfet.
M. Poincaré se rendit de suite à l’hôpital militaire accompagné de M. le sous-préfet et de M. Roden, député-maire.
Mme la supérieure de l’hospice adressa à M. le Président d’aimables et respectueuses paroles au moment de son arrivée à l’hôpital et M. Poincaré la félicita du dévouement qu’elle apporte, depuis de longues années dans l’exercice de son charitable mandat et, en ces derniers temps, envers les nombreux blessés confiés à ses soins.
Le Président se rendit ensuite à l’hôpital Saint-Louis et visita l’établissement.
M. Poincaré fut satisfait de la bonne tenue des deux établissements et fit don à l’hôpital Saint-Louis et à l’hôpital militaire d’une somme de 500 francs à chacun.
Un aéroplane allemand sachant l’arrivée de M. le Président de la République à Saint-Pol, survola la rue des Procureurs, mais il fut poursuivi par des aéroplanes français qui le mirent en fuite.
Sur la place du Palais de Justice, une manifestation a eu lieu. M. Poincaré a décoré deux blessés, l’un amputé des deux bras, auquel fut remis la croix de la légion d’honneur, l’autre revenu manchot, qui reçut la médaille militaire.
Après un déjeuner intime qui eut lieu à la sous-préfecture, M. Poincaré se rendit à la place du Palais de Justice où il fut salué par la troupe et la population, auxquels il répondit de la façon la plus gracieuse.
M. le Président de la République quitta à 4 heures Saint-Pol pour la direction de Béthune, se rendant sur le front, d’où il est reparti, très satisfait de l’accueil que toute la population et la troupe lui avaient fait.