Archives - Pas-de-Calais le Département
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Fermeture du centre Georges-Besnier jusqu'à nouvel ordre

En raison d’une panne du chauffage du Centre Georges-Besnier, sa salle de lecture (Arras) ferme jusqu’à nouvel ordre. Pour toute recherche administrative urgente sur les fonds conservés sur le site concerné (archives contemporaines), nous vous invitons à nous contacter pour une communication par correspondance ou, en cas de nécessité pratique, pour organiser une session de consultation en salle de lecture du Centre Mahaut-d’Artois des documents nécessaires à votre recherche.

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Poids et mesures : quelques notions d’histoire

Sous l’Ancien Régime, le système de poids et mesures français est extrêmement complexe car non unifié. Selon les localités, il existe une grande variété de dénominations, et sous la même dénomination, coexistent une grande variété de réalités. Plus de 700 unités de mesure en usage dans tout le royaume ont ainsi été dénombrées !

Pour connaître les différentes mesures en usage dans les territoires du Pas-de-Calais, reportez-vous au Manuel des poids et mesures du Pas-de-Calais

Premières tentatives d’unification : les travaux de la Révolution

Au XVIIIe siècle, les protestations s’élèvent contre cette diversité, source de nombreux désagréments. Outre les erreurs et fraudes que cela entraîne dans le commerce et l’industrie, cette discordance nuit également au développement des sciences, alors en pleine expansion en ce siècle des Lumières. Tous réclament une unification du système de poids et mesures.

On trouve trace de cette revendication dans les cahiers de doléances de 1789 : en parcourant les cahiers des municipalités, on relève ainsi 22 requêtes sur ce sujet, comme l’illustre le cahier d’Oppy : L’établissement d’un seul pois et d’une seule mesure partout le royaume  (Archives départementales du Pas-de-Calais, 2 B 884/5).

Texte manuscrit retranscrit ci-contre.

Cahier de doléances d'Oppy, 1789. Archives départementales du Pas-de-Calais, 2 B 884.

 

Le 8 mai 1790, la Constituante adopte le principe de l’uniformisation des poids et mesures. Le 26 mars 1791, elle précise sa position en choisissant : la grandeur du quart du méridien terrestre pour base du nouveau système de mesures qui sera décimal . Le mètre est né. Ne reste plus qu’à en connaître sa taille, grâce à la mesure précise de l’arc de méridien entre Dunkerque et Barcelone, qui sera déterminée en 1798. 

En attendant cette mesure étalon, les travaux et propositions se poursuivent :

  • 1er août 1793 : loi sur l’adoption d’un système métrique provisoire ;
  • Octobre 1793 : présentation des premiers modèles métriques à la Convention ;
  • 12 germinal an II (1er avril 1794) : publication d’une Instruction sur les mesures de la grandeur de la terre, uniformes pour toute la République, et sur les calculs relatifs à leur division décimale ;
  • 18 germinal an III (17 avril 1795) : loi relative aux poids et mesures, constitutive du système métrique décimal.

Création du système métrique

Cette loi du 18 germinal an III constitue donc le système métrique car elle fixe la nomenclature des unités de mesures de longueur, surface et de volume. 

Grâce au mètre étalon, on définit toutes les autres unités de mesure (litre, gramme, etc.). Les premiers étalons du mètre et du kilogramme sont déposés aux archives nationales le 4 messidor an VII (22 juin 1799) et sont consacrés "étalons définitifs" par la loi du 19 frimaire an VIII (10 décembre 1799).

Leur usage devient obligatoire avec l’arrêté du 13 brumaire an IX (4 novembre 1800) qui prévoit une mise en application à compter du 1er vendémiaire an X (23 septembre 1801). Peu après, le système métrique français commence à être utilisé hors des frontières.

Résistances et flou jusqu’en 1839

Toutefois, son usage en France est contrarié par des résistances internes, venant parfois du plus haut de l’appareil d’État. Ainsi, pour faciliter la transition entre les deux systèmes, l’arrêté du 13 brumaire prévoyait une tolérance dans la dénomination des actes publics : le kilogramme pouvait être évoqué en livre, le centimètre en pouce, etc.

Or, cette indulgence va vite être source de confusion et de fraudes, constatation accentuée par l’arrêté du 28 mars 1812 (relatif à l’arrêté impérial du 12 février 1812).

Celui-ci "tolère" l’emploi de mesures "usuelles" au détriment des nouvelles mesures légales dans le commerce de détail et dans les usages journaliers . De 1812 à 1839, les marchands continuent donc d’utiliser toises, pieds, aunes, livres, etc.

Mais cette confusion dépasse le cadre des transactions marchandes et touche, pour ainsi dire, l’immense majorité des cas de la vie quotidienne. Cette dissonance peut ainsi être relevée dans la marine lors de mesures de navires.

Il faut attendre une loi votée sous le ministère Guizot pour mettre un terme à cette cacophonie. La loi du 4 juillet 1837 rétablit les lois des 18 germinal an III et 19 frimaire an VIII et rend définitive l’adoption du système métrique tel qu’il est utilisé aujourd’hui.