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Fermeture du centre Georges-Besnier jusqu'à nouvel ordre

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Le 21 mai 1918 : mort du "Baron rouge", Manfred von Richthofen

Manfred von Richthofen est né le 2 mai 1892 à Breslau, en Silésie (aujourd'hui Wroclaw en Pologne), dans une famille de l’aristocratie prussienne. Son père, le major Albrecht von Richthofen, sert au 12e régiment des Uhlans. Jusqu'à ses neuf ans, il fréquente un établissement privé, puis pendant un an l'école de Schweidnitz, avant de rentrer à l'école militaire des cadets de Wahlstadt (1903-1909), puis à celle de Lichterfeld (1910-1911).

À Pâques 1911, diplômé de l'Académie militaire, il incorpore l'armée. Après avoir réussi l'examen d'aspirant, il rejoint le 1er régiment de Uhlans "Empereur Alexandre III" et est affecté au 3e escadron. À l'automne 1912, il reçoit le grade de lieutenant.

Il est officier de cavalerie uhlan au début de la guerre, mais la guerre de tranchées rend les opérations de cavalerie obsolètes et son régiment est démonté. Il se voit confier une mission de répartiteur et de téléphoniste, puis est transféré au ravitaillement. Déçu de ne pouvoir participer aux combats, il demande son transfert aux Fliegertruppen des deutschen Kaiserreiches, plus tard connues sous le nom de Luftstreitkräfte et, fin mai 1915, il intègre l'aviation. Après six mois comme observateur dans un biplace de reconnaissance, il apprend à piloter en octobre.

Il fait la connaissance d'Oswald Boelcke (1891-1916), un as de l'aviation allemande. Cette rencontre accélère sa formation comme pilote de chasse sur Fokker (avion armé d’une mitrailleuse tirant vers l'avant) : fin tacticien, Boelcke lui transmet les principes de cette nouvelle forme de guerre, dont sa technique de l'attaque frontale. Il lui propose d'intégrer la Jagdstaffel, une escadrille d'élite, et de l'accompagner dans la Somme. Manfred von Richthofen devient rapidement lui aussi un as. Il célèbre chacune de ses victoires en commandant à un bijoutier de Berlin une tasse en argent où sont gravés la date et le type d'avion ennemi abattu.

Le 23 novembre 1916, il abat l'un des plus grands as britanniques, le major Lanoe Hawker. En janvier suivant, il reçoit la plus haute distinction allemande, l'ordre "Pour le Mérite", pour ses seize victoires. Il est nommé chef de l'escadrille 11 dans le nord de la France. Excellent commandant, il prend le temps de former les jeunes pilotes, dont Lothar, son frère cadet. Contrairement à Boelcke, il dirige par l'exemple et la force de volonté, plutôt que par l'inspiration.

Il décide un jour de faire peindre son triplan Fokker DR 1 en rouge vif, ce qui lui vaut le surnom de "Baron rouge", mais aussi de "Petit rouge" ou de "Diable rouge". Des membres de la Jasta 11 peignent de même des parties de leur avion en rouge, pour provoquer la peur chez leurs adversaires.

Le 31 mars 1917, Richthofen prend livraison d'un nouvel avion, l'Albatros, équipé de mitrailleuses jumelles, et ayant une plus grande puissance de feu que n'importe quel avion de la Royal Flying Corps. Pour le seul mois d'avril 1917, durant la bataille d'Arras, il abat 21 appareils, dont 4 en une journée, et mène son unité à un succès sans précédent.

Le 2 mai, avec plus de 50 victoires à son actif, il est présenté au maréchal Hindenburg et au général Ludendorff, puis est invité à déjeuner par l'Empereur, qui l'incite à rédiger ses mémoires pour remonter le moral de l'opinion allemande.

En juin, il devient le commandant de la première des plus grandes formations de "l'aile du combattant". Il s'agit d'unités tactiques combinées qui peuvent se déplacer rapidement dans différentes parties du front selon les besoins. Le 11, Richthofen est décoré de la croix de la bravoure de 1re classe, au nom du roi de Bulgarie.

Le 6 juillet 1917, lors d'un combat aérien contre des Vickers anglais, il est blessé à la tête, ce qui lui provoque une cécité partielle. Il réussit à retrouver sa vision à temps pour reprendre les commandes et effectuer un atterrissage forcé, mais ne s'est jamais remis totalement.

En août, il reprend le commandement de son escadrille lors de la troisième bataille d'Ypres. Le mois suivant, toutefois, souffrant des séquelles de sa blessure, il termine ses mémoires, Le Chasseur rouge. Il refuse cependant de se retirer du combat, comme on le lui demandait pour éviter que sa mort ne porte un coup au moral des Allemands.

Le 20 avril 1918, lors de l'offensive de printemps, il abat sa 80e victime. Le lendemain, en pourchassant avec ténacité un adversaire au-dessus des lignes britanniques, il est abattu, soit par le pilote canadien Roy Brown, soit par les mitrailleuses de l'infanterie australienne.

Il est inhumé le 22 avec tous les honneurs militaires à Bertangles (Somme) par le Flying Corps australien. Sur le cercueil, une plaque d'aluminium indique en deux langues : Capitaine de cavalerie Manfred, baron de Richthofen, vingt-cinq ans, tué dans l’action en combat aérien le 21 avril 1918 . Les escadrons alliés postés à proximité présentent des couronnes commémoratives, dont l'une porte l'inscription suivante : To Our Gallant and Worthy Foe . En novembre 1925, son corps est rapatrié en Allemagne pour être enterré après de grandioses funérailles. Après la chute du mur de Berlin, il a été enterré dans le domaine familial.

Sources

  • Yves FOHLEN, Sur les chemins de la Grande Guerre, Lille, éditions La Voix du Nord, 1998. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHB 5849.
  • Manfred von Richthofen, Les mémoires du célèbre Baron rouge, traduction de Gérard de Rubbel, Paris, éditionspixl.com, 2016.