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Les jardins potagers

Article paru dans le Télégramme du 7 février 1917

Différentes personnes ainsi d’ailleurs que certains journaux font beaucoup de bruit à l’occasion de la création de jardins potagers aménagés et à aménager par certaines villes pour la culture des pommes de terre.

À Boulogne, est-ce là une chose nouvelle ?
Y a-t-il lieu de songer à créer des jardins pour la récolte des légumes ?
Non.

Bien avant qu’on parlât de ces jardins la municipalité de Boulogne avait songé à utiliser les terrains acquis pour d’autres usages.

À Saint-Pierre, à Capécure de vastes terrains nouvellement acquis par la ville servent de potagers, elle les a fait cultiver et déjà les produits ont été utilisés pour les cantines populaires.

Des portions de terrain, d’une surface de 150 mètres carrés furent également mises gratuitement à la disposition de tout chef de famille nombreuse qui désirait cultiver un coin de terre en vue d’améliorer son budget.

Environ 10.000 mètres carrés furent ainsi mis en valeur pour la récolte des légumes et surtout des pommes de terre.

Tout cela n’est pas nouveau à Boulogne, mais on ignore toujours ce qui se fait chez soi et on s’extasie plus volontiers sur les tentatives même tardives des autres.

Est-ce à dire que la surface de terrain cultivée par la Ville est suffisante et qu’il n’y a plus rien à faire ? Nous ne le prétendons pas, nous pouvons même affirmer par avance que ses efforts ne s’arrêteront pas là et qu’elle saura utiliser d’autres terrains de façon à augmenter la production des légumes.

Maintenant qu’il existe un magasin municipal de ravitaillement pour la vente des denrées, on peut et on doit faire beaucoup plus que ce qui a été fait jusqu’ici, rien ne s’oppose à ce que tous les terrains libres soient utilisés dans ce sens et que bientôt nous ayons avec le magasin de ravitaillement municipal, la pomme de terre municipale !

Notre Municipalité a déjà fait de louables efforts pour atténuer la cherté de la vie, pour limiter à un taux acceptable le cours de vente des denrées, on ne peut que l’encourager dans cette voie.

Nous savons que notre Administration est à la hauteur de sa tâche et nous pouvons affirmer qu’elle ne négligera rien dans l’intérêt de la population et en particulier pour aider et secourir les classes laborieuses.

Le Télégramme, mercredi 7 février 1917. Archives départementales du Pas-de-Calais, PG 9/27.