La guerre souterraine des Canadiens : parcours de soldats

Richard Edward ALLEYN (1897-1931) 

Né le 21 avril 1897 à Carberry, dans le Manitoba, Richard Alleyn suit sa famille à Morden en 1907, lorsque son père y est promu directeur de l’agence de l’Union Bank of Canada. Lui-même est employé de banque lorsqu’il s’enrôle, le 18 août 1915. Le 2 mars 1916, il embarque pour l’Europe depuis Saint John (Nouveau-Brunswick) sur le SS Scandinavian et arrive à Liverpool le 12.

Après une courte période d'entraînement, il part pour la France et débarque au Havre le 8 avril 1916. Il prend part, en tant qu’infirmier, aux batailles du printemps 1917, sur le plateau de Vimy, puis aux affrontements de l’année 1918. Pendant son séjour en Artois, il a laissé son nom sur un mur du château d’Olhain. Il est décoré de la médaille militaire le 27 juin 1918.

Le 12 mars 1919, il prend le RMS Baltic pour rentrer au Canada où il est démobilisé, le 24. Il entame alors des études de médecine à l'université du Manitoba et en sort diplômé en 1924. L'année suivante, il obtient son doctorat à Vienne, en Autriche. Richard Alleyn est devenu un passionné d'aviation, se consacrant à la formation des jeunes pilotes de la région de Winnipeg. Le 20 février 1931, il meurt dans un accident d’avion lors d’un vol postal entre Winnipeg et Moose Jaw, dans la province du Saskatchewan. 

Aleck James AMBLER (1884-1974) 

Il est né le 3 juillet 1884 à Green Hithe dans le Kent (Grande-Bretagne). Adolescent, il est apprenti de son père, maître maçon, travaillant pour la résidence de la reine mère à Londres.

En 1905, il émigre au Canada où il se marie. L'état canadien lui octroie un terrain dans le Saskachewan près de Foam Lake.

Dès le début de la guerre, il souhaite s'enrôler, mais son épouse refuse. Il obtient finalement son autorisation et s'engage le 6 Janvier 1916 dans le 188ième bataillon canadien à Prince Albert dans le Saskachewan. Il indique sur sa fiche qu’il est tailleur de pierre. Le 19 septembre 1916, il est transféré au 96ième bataillon et embarque le 27 septembre 1916 à Halifax sur le S.S Laconia qui accoste à Liverpool le 6 octobre 1916.
Il est transféré au 92ème bataillon canadien le 8 octobre alors à l'entraînement au camp de East Sandling dans le Kent (Grande Bretagne) puis au 13ième Highlanders Regiment de Montreal le 27 octobre. Il intègre l'unité à Carency le 22 novembre 1916. Il participe à la bataille de Vimy le 9 avril 1917.

Le 5 juin 1917, le 13ème bataillon est en ligne dans le secteur de Thélus. vers 20 heures, les Allemands déclenchent un violent feu d'artillerie, atteignant son paroxisme entre minuit et 2 heures du matin au moment où le bataillon quitte les tranchées pour la relève. Des obus à gaz sont aussi tirés obligeant les hommes à porter le masque à gaz un long moment. Aleck James Ambler et trois autres soldats sont blessés. Il est touché au mollet gauche par un shrapnel qui sectionne aussi le talon d’Achille. Évacué sur la 13ème Canadian Field Ambulance, il est rapidement opéré car la blessure s'est aggravée et la gangrène gazeuse s'est installée. La guerre est finie pour lui, mais le long chemin de la guérison commence. Il est transféré en Grande Bretagne le 2 juillet 1917 et retourne au Canada le 3 mars 1918 pour convalescence à son domicile. Il est démobilisé le 15 mai 1919 à Regina.

Comme ancien soldat, il reçoit à son retour au Saskachewan deux parcelles de terre supplémentaires près de celle qu’il possède déjà.
Il est décédé le 4 juillet 1974 à Warlingham dans le Surrey.

Lors de son passage dans le souterrain de la Maison Blanche il a gravé 2 insignes du 13ième Highlanders Regiment :

• L'un comprend sur son côté gauche un cartouche avec les différentes batailles auxquelles le bataillon a participé jusqu'en 1916. Il a été gravé le 10 mars 1917 ;
• Sous le second qui est malheureusement cassé, on peut voir la reproduction de l'insigne de col du bataillon (C/13) et les lettres RHC (Royal Higlanders of Canada). Cette gravure a été réalisée le 10 mars 1917.

Un autre insigne, celui du 92ième bataillon avoisine ce dernier.

Il est évident que la profession de Aleck James Ambler (tailleur de pierre) lui a permis de faire un travail très réaliste et de qualité.

John BIRD (1897-?)

John Bird est un indien Cree, né le 27 novembre 1897 à Montreal Lake, au sein de la First Nation Reserve (province du Saskatchewan). Avant de s'enrôler à Prince Albert, le 28 janvier 1916, dans le 188ième bataillon, il exerçait la profession de trappeur.

À son arrivée en Grande-Bretagne sur le SS Olympic le 25 septembre 1916, il rejoint le 107ième bataillon de pionniers. Il est promu caporal le 14 février 1917 et arrive en France le 25 février.

Il séjourne dans le souterrain de la Maison Blanche en avril et mai 1917. Après la dissolution du 107ième bataillon, il rejoint en mai 1918 le 2ième bataillon du génie canadien avec laquelle il termine la guerre.

Il est démobilisé le 7 mai 1919 à Winnipeg.

William David BOAG (1897-1918)

William Boag est né le 25 juillet 1897 à Queensville (East Gwillimbury) dans l’Ontario. Avant de s'enrôler à Barrie le 28 avril 1916, il a déjà effectué plusieurs périodes militaires ; il se déclare étudiant sur sa feuille d’engagement.

Après une période d'entraînement de presque un an, il embarque le 1er mai 1917 à Halifax à bord du S.S. Metagama. Il arrive à Liverpool le 14 mai et rejoint le front français, près de Divion, le 22 décembre 1917.

Après une longue période en ligne, il passe en réserve à l’arrière, le 1er juin 1918. C’est lors d’un cantonnement dans le village d’Écoivres, en juillet, qu’il grave son nom sur le mur de l’église.

Le 9 août 1918, William Boag, qui est messager auprès du commandant de son bataillon, est tué par un tir de mitrailleuse, en compagnie de seize de ses camarades, près de Rouvroy-en-Santerre, dans la Somme. Il a été inhumé dans le cimetière de Bouchoir.

Arthur Frederick BONIFACE (1877-1964)

Arthur Boniface est né le 1er juin 1877 à Roedean, dans l’East Sussex, en Grande-Bretagne. Comme beaucoup de Britanniques, il émigre au Canada en 1892 dans l'espoir d'une vie meilleure. Dans son nouveau pays, il exerce la profession de charron. Il se marie à Rose Rands, avec qui il a quatre filles, et vit pauvrement à Claresholm, dans la province d'Alberta.

Il s'enrôle le 31 janvier 1916 et embarque le 28 juin à bord du S.S. Olympic à Halifax. Il arrive à Liverpool le 6 juillet et passe vingt mois au Royaume-Uni. Le 10 mars 1918, il rejoint le front français, dans une unité du Génie stationnée dans le secteur d'Hersin-Coupigny. Arthur Boniface participe avec son bataillon à l'aménagement des lignes à proximité du front et des arrières servant au cantonnement. C’est pendant cette période qu’il a gravé son nom dans l’une des tours du château d’Olhain.

La guerre finie, il rejoint le Canada, le 6 juin 1919. Le retour à la vie civile est compliqué, la société s'étant fortement transformée pendant son absence. Méthodiste pratiquant, il est choqué d'apprendre que sa fille aînée travaille comme opératrice téléphonique. Surtout, il ne supporte pas que son épouse soit proche de l’une des principales activistes féministes canadiennes, Louise McKinney, la première femme élue à une législature dans tout l'empire britannique. Arthur Boniface quitte femme et enfants pour s'installer à Victoria en Colombie-Britannique, où il trouve un emploi de charpentier de marine. Dans les années 1940, il travaille comme gardien des jardins de la résidence du gouverneur général de la province. Il se remarie en 1950.

Arthur Boniface est décédé le 11 février 1964 à Vancouver.

David Allan BROWN (1894-1986)

David Allan Brown est un métis d'ascendance masculine écossaise et féminine indienne. Il est né le 19 septembre 1894 à Red Deer Hill (province du Saskatchewan), où vivent de nombreux Anglo-Métis. Il s'installe à MacDowall et y exerce la profession de manœuvre.

Il s'engage le 19 octobre 1915 dans le 53ième bataillon à Prince Albert ; il déclare alors être de confession anglicane. Il embarque le 29 mars 1916 à Halifax, sur le SS Empress of Britain ; arrivé à Liverpool le 9 avril, il est transféré le 6 juin au 14ième bataillon et embarque peu après pour la France.
Souffrant de rhumatismes, il effectue plusieurs séjours à l'hôpital entre septembre et novembre.

Il est promu caporal le 1er septembre 1917. Sa santé s'étant dégradée, il est de nouveau hospitalisé en janvier 1918. Victime de crises de rhumatismes, il quitte en avril le 14ième bataillon et est rapatrié en Grande-Bretagne où il termine la guerre.

Il est démobilisé à Regina le 14 janvier 1919. Marié en 1921 à Prince Albert, Il y décède le 9 juin 1986.

Manuel Edward CARRAGAL (1884-1949)

Manuel Carragal est l'un des rares Argentins à avoir combattu avec le Corps expéditionnaire canadien sur le front de l'ouest. Il est né le 15 mai 1884 à Buenos Aires d'un père espagnol, et a émigré au Canada.

Lors de son enrôlement, le 23 mai 1917, il travaille dans une ferme à Vancouver. Le 20 novembre, il embarque pour l'Europe à Montréal et arrive à Liverpool le 14 décembre.

Il est dirigé sur le front français au printemps 1918. Lors de son séjour en Artois, il a inscrit son nom sur un mur de l’église d’Écoivres, accompagné d’une date écrite en espagnol : "Abril ano 1918". Le 15 juin, il est classé inapte au combat et rejoint une unité de travailleurs, où il reste jusqu’à la fin de la guerre. Il est démobilisé le 3 avril 1919, à Vancouver.

Manuel Carragal passe le reste de sa vie aux États-Unis, d'abord dans l'Idaho, puis dans l'Utah, avant de rejoindre la Californie où il décède, à Los Angeles, le 25 juillet 1949.

Allan Augustus Chafe (1892-vers 1975)

Né le 18 décembre 1892 à St John’s (Terre-Neuve), Allan Chafe s’est enrôlé à Lethbridge le 18 novembre 1914 et a embarqué pour l’Europe à Québec, sur le Carpathia, le 17 mai 1915.

Son unité est lourdement éprouvée lors de la bataille de la Somme ; c’est pendant un séjour au repos à l’arrière du front qu’il a écrit son nom sur une paroi du souterrain de Lanches-Saint-Hilaire.

Allan Chafe a été blessé à deux reprises : il perd le pouce et l’index de la main droite en 1917, puis subit une blessure au pied lors de la bataille d’Amiens, en août 1918.

Il est alors envoyé en Angleterre, où il fait la connaissance de Doris, qu’il convainc de le suivre au Canada à la fin de la guerre. Ils s’établissent ensuite en Californie, où ils élèvent deux filles.
Chafe, qui exerçait la profession de menuisier, est mort dans les années 1970. 

Arthur Ramsay CREIGHTON (1894-1917)

Né le 24 août 1894, Arthur Creighton, qui habite à New Westminster en Colombie-Britannique, est étudiant en droit à l'université de Vancouver lorsqu’il s’engage, le 26 avril 1916. Embarqué le 1er novembre à Halifax, à bord du S.S. Southland, il arrive le 11 novembre dans le port de Liverpool. Après trois mois d'entraînement intensif, il rejoint le front au nord-ouest d’Arras. C’est là qu’il grave son nom sur le mur de la ferme de Marqueffles, à Bouvigny-Boyeffles.

Après avoir pris part à la prise de la crête de Vimy, le 9 avril 1917, la compagnie d’Arthur Creighton est chargée de s’emparer du "Pimple", la dernière position allemande qui résiste sur le plateau. Arthur est tué lors de l’assaut. Il a vraisemblablement été inhumé dans le cimetière canadien n° 2 de Neuville-Saint-Vaast, où une plaque mentionne qu’il est Supposé être enterré dans ce cimetière .

Charles Auguste DESROSIERS (1896-1969)

Charles Desrosiers est né le 30 avril 1896 à Sainte-Félicité, dans la province de Québec. Il est domicilié à Rimouski, où il exerce la profession de charretier, lorsqu’il s'enrôle, le 17 février 1916.

Après une période d'entraînement au camp de Valcartier, près de la ville de Québec, il embarque à Halifax le 27 septembre 1916 à bord du S.S. Lapland, à destination du Royaume-Uni où il débarque le 6 octobre 1916 pour suivre un entraînement.
Le 17 avril 1917, il est transféré au 22ième bataillon canadien français, et il rejoint le front, près de Vimy, le 30 avril. Il laisse alors son nom sur un mur de la ferme de Marqueffles, à Bouvigny-Boyeffles.

Le 20 août 1917, il est blessé devant Lens par l’explosion d’un obus et subit un shell shock, c’est-à-dire un stress post-traumatique. En novembre, il participe à la sanglante bataille de Passchendaele. Le 27 août 1918, le 22ième bataillon attaque des positions allemandes au sud-ouest de Wancourt ; la résistance allemande est farouche et les pertes canadiennes nombreuses. Charles Desrosiers est blessé à la main droite, mais il remonte en ligne le 19 octobre et il se trouve en Belgique lorsqu’est signé l’armistice, le 11 novembre.

Charles Desrosiers revient au Canada en avril 1919. Il se marie le 21 octobre 1919 à Marie-Jeanne Landry. Il décède le 19 décembre 1969 à Rimouski.

James Harvey ELDRIDGE (1893-1917)

James Harvey Eldridge est né le 20 avril 1893 à Yarmouth (Nouvelle-Écosse). Mécanicien et chauffeur d’automobile dans sa commune natale, il s’enrôle le 1er novembre 1915 à Halifax dans le 85ième bataillon de Highlanders, de tradition écossaise.

Nommé caporal en janvier 1917, il débarque en France le 10 février. Il participe aux combats de Vimy soit en renfort, soit en première ligne.

Le 12 juin, le 85ième est affecté au sud-est de Liévin : Eldridge est tué le 16, lors d’un violent bombardement près de La Coulotte (commune d’Avion).
Il est inhumé au cimetière du Cabaret rouge.

Henry George FIDLER (1898-1917)

Henry George Fidler est né le 29 janvier 1898 à Lockport, au sein de la Peguis First Nation Reserve (Manitoba).

Manœuvre à St. Clements, il s’enrôle le 15 décembre 1915 et intègre le 14ième bataillon de réserve puis le 107ième bataillon de pionniers, qui participe aux travaux de préparation de la bataille de Vimy : consolidation de tranchées, pose des câbles téléphoniques, construction de postes de secours, etc.

Le 15 août 1917, alors qu'il effectue des travaux dans le secteur de Loos-en-Gohelle, il est tué par un bombardement allemand.
Il est enterré au Maroc British Cemetery de Grenay.

John Henry GORE (1889-1943)

John Gore est né le 12 mars 1889 à Liverpool, en Angleterre. Très vite abandonné par sa mère, il est recueilli dans un centre philanthropique et, comme beaucoup d'autres garçons de ce type d’établissement, il est envoyé au Canada où il est adopté par une famille de fermiers, les McLeans, près de Mégantic dans la province de Québec.

En 1906, ils partent vers l'ouest du pays qui est alors en plein développement et se fixent en Alberta, à Leslieville. John Gore s’y marie avec la fille de ses voisins, Ethel, mais le couple se sépare rapidement et il est alors recueilli par la famille McKinnon.

Propriétaire d’une salle de billard, il s’engage comme clairon au camp de Valcartier dès le 19 août 1914, malgré sa petite taille (1,60 mètre). Il embarque à Québec, à bord du Lapland, le 26 septembre, pour l’Angleterre.
Après une période d'entraînement dans la plaine de Salisbury, il part pour la France le 15 février 1915, où il rejoint les tranchées, près de Fleurbaix. John Gore est légèrement blessé durant les combats de Festubert, mais il participe ensuite à toutes les grandes batailles que mène le Corps canadien jusqu’en 1918. Lors d’un cantonnement à l’arrière du front, il a gravé son nom sur un mur de la ferme de Marqueffles, à Bouvigny-Boyeffles.

Sorti sain et sauf de la guerre, il rejoint le Canada en avril 1919, auprès de la famille McKinnon, avec laquelle il vit jusqu'à son décès, à Rocky Mountain House, le 18 janvier 1943. 

Clarence Otto HARVEY (1897-1917) et William Thomas HARVEY (1892-1975)

Avec la conscription volontaire, de nombreuses fratries se sont enrôlées au Canada entre 1914 et 1916. C'est le cas pour les frères Harvey, Clarence et William. William est né le 21 octobre 1892 à McKellar, dans l’Ontario. Il a déjà effectué trois ans de service dans l’infanterie lorsqu’il signe sa fiche d’enrôlement, à Parry Sound, le 11 mars 1916. Son frère, Clarence, né le 11 mai 1897 à McKellar, qui éprouve une profonde admiration pour son aîné, décide de s’engager avec lui. De religion méthodiste, ils travaillent alors dans la ferme familiale, avec leur mère et leurs deux frères.

William se marie le 3 octobre, avant de partir en Europe. À partir de leur incorporation, les deux frères suivent un chemin identique. Ils embarquent à Halifax le 1er novembre 1916 sur le S.S. Caronia,à destination de Liverpool où ils arrivent le 11 novembre.

Alors qu’il a le grade de sergent en raison du service effectué auparavant dans l’armée, William demande, le 2 janvier 1917, à réintégrer le rang, comme soldat de 2ième classe, vraisemblablement pour rester dans la même section que son jeune frère. William et Clarence rejoignent la France le 27 février. Les deux frères ont gravé leur nom sur une paroi de la carrière souterraine de la Maison Blanche à Neuville-Saint-Vaast.

Le 9 avril, ils sont engagés dans la bataille de Vimy. William est blessé à l’épaule droite et transite par le centre d’évacuation de Wimereux, avant d’être soigné dans divers hôpitaux et centres de rééducation en Grande-Bretagne. Il reprend le combat le 27 novembre 1917 et achève la guerre comme conducteur de chariot de munitions.
Il retourne au Canada en avril 1919 et rejoint la ferme familiale, avant d’exploiter une ferme d’élevage de renards argentés destinés à la production de fourrure. William Harvey est décédé le 3 décembre 1975.

Clarence, lui, n’est jamais rentré au pays. Grièvement blessé le 3 mai 1917 près d’Arleux, il décède de ses blessures, le lendemain, à l’ambulance de Barlin. Il est enterré dans le Barlin Communal Cemetery Extension.

Daniel Barten HOLMES (1896-1970)

Né le 12 novembre 1896 à Cartwright (Manitoba), Daniel Barten Holmes est fermier à Roblin lorsqu’il s’enrôle le 11 mars 1916 à Winnipeg au sein du 107ième bataillon.

Il rejoint le 16ième bataillon en France le 29 novembre. Il est blessé au poignet gauche le 9 avril 1917 et est transféré dès le 11 au dépôt régimentaire du Manitoba à Shorncliffe (Kent). Il ne retrouve pas l’usage complet de sa main, retourne au Canada en février 1918 et est réformé le 22 juillet suivant.

Employé après-guerre dans une société de lavage industriel de verres à Winnipeg, il y décède le 9 mars 1970.

Lorne Joseph HUNTER (1893-1916)

Né le 18 septembre 1893 à Montréal, au Québec, Lorne Hunter est employé de banque dans sa ville natale, lorsqu’il s’engage le 2 septembre 1914, deux jours avant la déclaration de guerre, au camp de Valcartier à Québec.

C’est un sportif accompli, champion de boxe amateur et régatier. Sa fiche d’enrôlement précise qu’il a la peau claire et les yeux couleur noisette.

En France, son bataillon est fortement éprouvé lors de la bataille de la Somme, en 1916. C’est lors d’une période de repos, à l’arrière du front, qu’il visite le souterrain de Lanches-Saint-Hilaire, le 3 octobre 1916, où il laisse son nom.

Lorne Hunter est tué cinq jours plus tard, lors des combats pour prendre la "Regina Trench". Son corps n’a jamais été retrouvé et son nom figure par conséquent sur le mémorial de Vimy.

Leo Edward KENNY (1895-1978)

Leo Kenny est né le 22 novembre 1895 à Dublin (Perth County), dans l’Ontario. Il travaille dans la ferme familiale à Elm Creek (Manitoba), avant de s’enrôler, le 25 mars 1916. Embarqué sur le S.S. Olympic le 18 septembre, il arrive à Liverpool le 25. Il rejoint la France le 29 novembre 1916. Il écrit son nom sur une paroi de la carrière souterraine de la Maison Blanche, à Neuville-Saint-Vaast, pendant la préparation de l’offensive sur Vimy. Le 9 avril 1917, il est blessé par deux shrapnels à la hanche. Transféré le 14 avril en Grande-Bretagne, il y reste en convalescence pendant sept mois.

En juin 1918, il attrape la grippe espagnole, mais survit, puis est de nouveau blessé, le 2 septembre, lors des combats pour franchir la ligne Drocourt-Quéant. Il a la jambe gauche arrachée par un obus explosif et est amputé le jour même. Hospitalisé au King George Hospital de Londres, il écrit à sa sœur, le 17 octobre 1918 :

Rentré au Canada en décembre 1918, il bénéficie, en tant que mutilé, d’un emploi protégé dans une fabrique de harnais. Après le décès de son patron, au début des années 1920, il en prend la direction. Avec l'avènement des tracteurs, il abandonne ce métier et devient apiculteur.

Leo Kenny est mort le 28 septembre 1978, à l’âge de 83 ans.

Alvin Thomas KINES (1893-1974)

Descendant de soldats britanniques d’Irlande du Nord ayant émigré au Canada en 1849, Alvin Thomas Kines est né le 12 avril 1893 à Neepawa (Manitoba). Son père exploite une ferme à Tummel ; lui-même exerce deux ans comme instituteur, puis comme apprenti dans une pharmacie jusqu’en juin 1915 ; il reprend alors ses études, mais choisit finalement de s’enrôler le 9 mars 1916 dans le 107ième bataillon à Winnipeg.
Nommé caporal, il embarque le 18 septembre à Halifax pour Liverpool, à bord du SS Olympic.

Pour partir plus tôt au front, il obtient d’être transféré, le 28 novembre, au 16ième bataillon comme simple soldat : après un passage par le Camp Witley (Surrey), il en rejoint la 1re compagnie en France, à Gouy-Servins. Lors d’un séjour à l’arrière, à Camblain-l’Abbé, en décembre 1916, il retrouve ses anciens camarades du 107ième : il laisse, cette occasion, l’un des deux graffitis connus de lui, avec celui plus tardif de la Maison Blanche.

Il participe aux combats de Vimy, d’Arleux-en-Gohelle et de la cote 70 : le 15 août, comme lance-caporal, il s’empare d’une tranchée avec sa section : il est alors promu caporal le 21 août, puis reçoit la médaille militaire le 19 novembre. Après quelques jours à Passchendaele, il retourne sur le front d’Artois et est gazé le 23 mars 1918. Le 18 mai, il est envoyé à l’école d’officiers de Bexhill en Angleterre et est nommé lieutenant le 23 septembre. Rentré au Canada le 28 juin 1919, il est démobilisé le 10 juillet.

Devenu responsable de la poste de Roblin après-guerre, il prêche plusieurs années comme ministre laïc méthodiste à Tummel et Inglis. Père de quatre enfants, dont le ténor et folkloriste Tom Kines, il décède à Roblin le 5 mai 1974. Sa veste de lieutenant et une ceinture de soldat allemand ornée de sa collection d’insignes sont exposées au Musée canadien de la Guerre à Ottawa.

Earl Leroy LACEY (1898-1918)

Le soldat Earl Lacey, membre d’une famille de neuf enfants, est né le 13 décembre 1888 à Dunwich dans l’Ontario, où son père est fermier.

Engagé volontaire le 23 novembre 1915, il part pour la France ; il est cantonné à la Maison Blanche au printemps 1917 et trace sur le mur des dessins des animaux de sa ferme (cochon, poule, chevaux).

Il est tué le 23 février 1918 lors de combats sur la cote 70, devant Lens. 

Maurice Chevrier LALONDE (1897-1918)

Né le 16 décembre 1897 à Rossland, en Colombie-Britannique, Maurice Lalonde a 19 ans lorsqu'il s'enrôle le 6 juin 1916. Il habite alors à Vancouver et étudie à l'université de cette ville.Son bataillon est composé majoritairement d'étudiants des universités de la côte ouest.

Le 1er novembre, après avoir traversé d'ouest en est le Canada, il embarque à Halifax pour la Grande-Bretagne où il suit un court entraînement.

Le 17 février 1917, Maurice Lalonde monte en ligne sur le front français, près de Souchez. C’est lors d’une période de cantonnement qu’il grave son nom sur un mur du château d’Olhain et sur celui d’une grange, à Bouvigny. Servant de mitrailleuse Lewis, il participe le 9 avril à la bataille de Vimy. Sur les 890 hommes de son unité partis à l'attaque, il est l'un des 130 hommes qui atteignent indemnes la cote 145. Le 2 juin, il est blessé à la joue gauche et séjourne plusieurs mois dans des hôpitaux et des centres de convalescence, avant de remonter en ligne, le 2 septembre.

Dans la nuit du 4 au 5 avril 1918, près de Gavrelle, les tranchées canadiennes sont prises sous un violent feu d'artillerie. Maurice Lalonde est tué par l’explosion d’un obus. Il est enterré au cimetière militaire de Roclincourt.

William Arthur LARMAN (1892-1958)

William Larman est né le 14 mai 1892 à Hatfield (Hertfordshire), en Angleterre, aîné de huit enfants. En mars 1913, il émigre au Canada, à bord de l’Empress of Britain. Il débarque à Saint John, dans le Nouveau-Brunswick, puis rejoint Kenora dans l'Ontario, où il travaille pour la Canadian Pacific Railway, comme pompier.

Il s'enrôle le 11 janvier 1916 et embarque à Halifax le 28 juin, à bord du S.S. Olympic qui arrive à Liverpool le 5 juillet. Après plusieurs mois d'entraînement, il est envoyé sur le front français et prend part à la bataille de Vimy, le 9 avril 1917. Lors de l'attaque sur la cote 70, devant Lens, le 15 août, il est blessé par balle au pied gauche. Après six mois de convalescence, il remonte en ligne, le 3 février 1918. Alors qu’il séjourne dans le cantonnement souterrain de Ronville, à Arras, il inscrit son nom et trace un dessin sur la paroi de craie.

La guerre finie, il rentre au Canada en avril 1919, sur le même bateau que lors de son émigration, six ans plus tôt. De retour à Kenora, il reprend sa carrière aux chemins de fer, se marie en 1923 avec Mabel Shaw, avec qui il a une fille et deux fils. En 1940, il est nommé ingénieur au sein de la compagnie. Il prend sa retraite en 1957 mais n'en profite que très peu, car il décède à Kenora le 12 mars 1958.  

Walter Stewart McNICOL (1893-1917)

Walter McNicol est né le 16 mars 1893 à Roblin, dans le Manitoba, où ses parents sont fermiers. Il s’enrôle le jour de ses 23 ans, le 16 mars 1916 : il déclare alors être fermier et de religion presbytérienne.

Il embarque à Halifax le 18 septembre 1916 sur le S.S. Olympic. Après deux mois d’entraînement, il part pour la France le 29 novembre.
Au printemps 1917, il séjourne dans la carrière souterraine de la Maison Blanche à Neuville-Saint-Vaast, où il inscrit son nom sur une paroi de craie.

Le 9 avril 1917, lors de l’attaque de la crête de Vimy, Walter McNicol est touché à la tête par une balle tirée par un tireur d’élite allemand et décède instantanément. Il est enterré au Nine Elms Cemetery de Thélus. 

Alfred Cromwell MYERS (1897-1917)

Alfred Myers est né le 4 mars 1897 à Gravenhurst dans l’Ontario. Lorsqu’il s’engage, le 5 janvier 1916, à Moose Jaw, il est instituteur, domicilié à Cananea (Saskatchewan). Arrivée en France à l’été 1916, son unité prend part à la partie finale de la bataille de la Somme. Lors d’un séjour à l’arrière du front, il inscrit à trois reprises son identité dans le souterrain de Bouzincourt, le 23 novembre 1916.

Promu caporal, Alfred Myers est capturé par les Allemands le 19 février 1917 à Givenchy-en-Gohelle, lors d’un raid sur les tranchées ennemies lancé en préparation de l’offensive de Vimy, et il meurt de ses blessures.

Porté disparu, il figure sur le mémorial de Vimy ; son corps a pu être identifié en 2015 et est inhumé au Cabaret Rouge British Cemetery.

Ralph McNeille PEARSON (1892-1947)

Ralph Pearson est né à Minnedosa, dans le Manitoba, le 8 mai 1892 ; il est l'aîné de sept enfants. Après ses études secondaires, il se tourne vers le droit en 1910 et est admis en 1914 au barreau du Manitoba en tant qu'avocat.

Il s’enrôle pourtant dans l’armée canadienne le 15 décembre 1914, à Winnipeg, et embarque pour l’Angleterre le 23 février 1915. Il sert près de trois années, en Belgique et en France. Alors que son unité stationne à l’arrière du front de la Somme, il grave son nom dans le souterrain de Bouzincourt.

Libéré en 1917, Ralph Pearson continue à servir comme officier de réserve et rentre au Canada en 1919. Après avoir enseigné le droit, il est nommé trésorier provincial adjoint du Manitoba en septembre 1920. Il occupe cette fonction pendant plus de vingt-six ans, et doit faire face aux conséquences du krach boursier de 1929 puis de la Seconde Guerre mondiale.
Il est considéré comme l’un des architectes du système de péréquation fédérale au Canada, qui permet d’équilibrer les ressources des provinces grâce à des transferts d’impôts. Ralph Pearson se suicide dans les locaux du palais législatif du Manitoba à Winnipeg, le 19 février 1947.

Jacob SILVERSMITH (1892-1945)

Né le 1er juin 1892 à Ohsweken dans la réserve des Six Nations of the Grand River (province de l'Ontario), Jacob Silversmith est un indien Iroquois Mohawk. Il exerce la profession de fermier à Caledonia, village situé dans la réserve.

Avant-guerre, il a servi trois ans avec le 37th Haldimand Rifles (régiment de milice basé dans la réserve des Six Nations). Le 20 novembre 1915, il s'enrôle dans le 114ième bataillon à Caledonia et embarque pour l'Europe le 1er novembre 1916. Il est successivement transféré aux 35ième bataillon, 4ième bataillon de réserve, enfin 107ième, le 27 février 1917.

Le 12 janvier 1918, il se blesse accidentellement au genou droit alors que son bataillon est en repos à Raimbert, près d'Auchel. Il rejoint son unité le 24 février. Le 30 mai, il est transféré à la 2ième compagnie du génie canadien.

Il est démobilisé de 9 mai 1919. Il décède le 28 janvier 1945.

Joseph TAGG (1875-1950)

Joseph Tagg est né le 27 août 1875 à Woodville (près de Burton-on-Trent), en Angleterre. Laissant ses parents au Royaume-Uni, il émigre au Canada où il s’installe à Winnipeg, dans la province du Manitoba. Il y travaille comme conducteur de chemin de fer. Célibataire, il s’enrôle le 3 février 1916 et suit un entraînement avant d’embarquer à Halifax, à bord du SS. Olympic, le 28 juin, en direction de l’Angleterre. Il rejoint la France le 28 août. C’est alors qu’il cantonne à l’arrière du front de la Somme, qu’il laisse son nom dans le souterrain de Bouzincourt.

Blessé lors de l'attaque infructueuse sur la "Regina Trench", le 8 octobre 1916, il est rapatrié au Canada. Joseph Tagg épouse Mary Tennant à Winnipeg, le 8 décembre 1919. Il est décédé dans cette ville le 24 mai 1956. 

John Lant YOUNGS (1895-1917)

John Youngs est né le 29 avril 1895 à Stratford, dans l’Ontario. Il est l’un des sept enfants de John Lant Youngs, un entrepreneur en bâtiment devenu lieutenant-colonel pendant la Grande Guerre, et de son épouse, Mary Jane Collins.

Étudiant à la Queen’s University, il s’enrôle le 27 novembre 1914 à l’âge de 19 ans, pour suivre son père qui s’est engagé trois mois plus tôt. Promu lieutenant, John Youngs participe aux offensives de la Somme et reçoit la Military Cross pour sa bravoure lors de la bataille de Courcelette. Au cours d’un séjour à l’arrière du front, il inscrit son nom sur une paroi du souterrain de Bouzincourt.

John Youngs est tué le 9 avril 1917 lors de la prise de la crête de Vimy. Il repose aujourd’hui dans le cimetière militaire d’Écoivres à Mont-Saint Éloi.