Alors que les artistes peignent des personnages historiques sans les voir, la photographie permet l’enregistrement du réel. La photographie d’identité s’affirme de plus en plus en tant que représentation fidèle de l’apparence des modèles.
Depuis 1832, il est interdit de marquer les détenus au fer rouge. Il faut alors inventer un système qui permette d'identifier les récidivistes. Mais, reconnaître un individu, sous des identités différentes, à des époques différentes de sa vie, relève de la gageure.
Alphonse Bertillon, commis aux écritures à la préfecture de Police de Paris, construit à partir des photographies de détenus, prises de face et de profil, une méthode efficace de reconnaissance. Il s’agit de produire l’image la plus facile à reconnaître, la plus facile à identifier avec l’original
. En 1879, il imagine un système fondé sur l’identité anthropométrique du squelette appelé "bertillonage", qu’il associe à une autre invention, la dactyloscopie, relative aux empreintes digitales. On utilisera cette méthode jusque dans les années 1970.