Dans le dernier tiers du XIXe siècle, l’émergence des sociétés industrielles dans l’Europe du Nord-Ouest modifie profondément les usages sociaux du temps.
L’apparition du "temps libre" bénéficie tout d’abord aux élites aristocratiques et bourgeoises qui voient dans les pratiques de loisirs la promotion d’une "culture de l’entre-soi" les distinguant d’autres catégories sociales, moins privilégiées.
Sur le littoral du Pas-de-Calais, l’anglomanie ambiante et les débuts du tourisme modifient profondément les paysages urbains : Berck, Boulogne-sur-Mer, Calais, Hardelot et Le Touquet-Paris-Plage deviennent des cités particulièrement prisées.
Dotées d’équipements spécifiques (hôtels, casinos, piscines, etc.), ces stations balnéaires de la Côte d’Opale permettent à une clientèle aisée de découvrir les bains de mer et de s’adonner aux joies des "sports anglais" (lawn-tennis, chasse à courre, golf, etc.). Les baignades, courses de régates, promenades en mer et autres jeux de plage permettent cette "conquête du rivage" caractéristique de la Belle Époque.
Il faudra attendre l’entre-deux-guerres pour que ce temps des loisirs touche l’ensemble du corps social, et les lois du gouvernement du Front populaire (1936) pour que les vacances ne soient plus l’apanage d’une élite.