Née entre la Restauration et le Second Empire, la "France gymnastique" voit son hégémonie contestée par l’émergence de nouvelles formes de pratiques physiques, importées de l’Angleterre victorienne.
Définis par des règles strictes, se déroulant dans des lieux adaptés, s’inscrivant dans des temporalités spécifiques, les sports athlétiques pénètrent lentement l’espace septentrional à la fin du XIXe siècle.
D’abord pratiqués dans les cités balnéaires et industrielles par une élite sociale, ils concurrencent rapidement jeux traditionnels et gymnastiques par leur modernité et leur diversité : football-association, activités nautiques, lawn-tennis, athlétisme, vélocipédie, aviation, boxe, etc.
À la veille de la Première Guerre mondiale, l’action efficace de l’Union des sociétés françaises des sports athlétiques (USFSA, créée en 1889) renforce le processus d’institutionnalisation des sports modernes ; les premières compétitions accentuent le caractère populaire de certaines activités, dont une presse régionale spécialisée se fait désormais l’écho : courses cyclistes, matches de football, galas de boxe ou régates attirent un public de plus en plus nombreux, créent de nouvelles formes de sociabilité et de "passions partisanes", et favorisent l’émergence de spectacles sportifs d’un genre nouveau.