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Naissance de Raymond Kopa à Nœux-les-Mines

Raymond Kopa, de son vrai nom Raymond Kopaszewski, est né le 13 octobre 1931 au Chemin-Perdu à Nœux-les-Mines. Ses grands-parents paternels sont arrivés de Pologne pour extraire le charbon en 1919, avec leurs quatre enfants, dont le père de Raymond, François, alors âgé de 13 ans. Ce dernier s’installe à Nœux-les-Mines.
L’enfance de Raymond Kopa est rythmée par le football. Dès l’âge de 5 ans, il passe le plus clair de son temps à y jouer, le matin à l’école, l’après-midi dans le jardin de ses parents, le dimanche pendant la mi-temps sur le terrain des seniors et lors des réunions de famille.

Des débuts prometteurs : de la mine au podium

À 8 ans, il crée une "équipe du Chemin-Perdu", regroupant des enfants d’origine polonaise, italienne ou française, et qui se fait rapidement une solide réputation dans les corons. Les dribbles de Raymond Kopa lui permettent de se faire remarquer par le club de football local, l’US Nœux-les-Mines, qu’il intègre en 1941 à l’âge de 11 ans. C’est à cette époque qu’il joue pour la première fois avec un ballon en cuir : des soldats de l’armée allemande ayant réquisitionné un terrain de football pour jouer entre eux, il en profite pour leur voler un ballon, avec l’aide de ses copains.

Doué dès l’enfance, il va briller à l’US Nœux-les-Mines. Il signe sa première licence en 1942. Il faut peu de temps aux dirigeants du club pour s’apercevoir qu’ils ont dans leur effectif un jeune au talent à l’état brut. Très vite, Raymond Kopa est surclassé et passe le plus clair de son temps sur la pelouse du stade, au grand dam de ses parents, qui craignent les blessures. Car son avenir professionnel est clairement dessiné : son père et son frère Henri descendent quotidiennement à la fosse 1. Pour Raymond, dès l’âge de 15 ans, c’est la fosse 2. Galibot, il y laisse deux phalanges, écrasées entre les berlines. La mine lui permet de se forger un caractère très volontaire. Il travaille comme mineur de fond pendant deux ans, puis comme mineur de jour en qualité de chaudronnier, grâce à l’entremise de l’ingénieur Lombart, président de l’US Nœux-les-Mines.

En 1948, le club remporte la coupe du Nord des cadets, au cours de laquelle Raymond Kopa marque trois buts, ce qui lui vaut d’être promu en équipe première, alors qu’il n’a pas 17 ans. Pour son premier match avec l’équipe senior, il inscrit le but de la victoire.

La coqueluche des entraîneurs

En mai 1949, il se rend à Paris pour représenter son club à la finale du concours du jeune footballeur, qui se déroule chaque année avant la finale de la coupe de France. Il termine à la deuxième place. Parmi les membres du jury, figure Camille Cottin, entraîneur du Sporting Club de l’Ouest d’Angers. Celui-ci décèle l’énorme potentiel de Raymond Kopa et décide de l’engager. La seconde division lui offre l’occasion d’une douce transition vers la célébrité. C’est à ce moment que Raymond Kopaszewski devient Raymond Kopa ; en effet, l’entraîneur Camille Cottin le présente ainsi et déclare : « Ce ne sera plus Raymond Kopaszewski, mais Raymond Kopa ! Cela sonne bien et se retient mieux ».

À peine âgé de 20 ans, il est engagé par le Stade de Reims. Cela sera un bond décisif dans la hiérarchie du football. Il arrive au club au début de la saison 1951-1952. Il porte un maillot tricolore, pour la première fois, le 20 avril 1952 contre la Sarre avec l’équipe B et le 22 mai contre l’Angleterre avec les espoirs. La véritable consécration nationale et internationale survient durant la saison 1952-1953. Raymond Kopa entre dans le cercle très fermé des grands du football français. Il est devenu un joueur essentiel de l’équipe de France et l’incontestable leader du Stade de Reims.

Une carrière internationale 

Lors de la saison 1955-1956, le jeu léché de Kopa est repéré par les plus grands clubs du continent, qui se disputent alors ses services. Le 17 mars 1955, lors d’un match qui se joue en Espagne au nouveau stade de Chamartin (qui deviendra plus tard le stade Santiago Bernabeu), l’équipe de France bat chez elle l’équipe d’Espagne par 2 buts à 1. Kopa est éblouissant et enthousiasme même le public espagnol ! À l’issue de cette rencontre, il hérite du surnom de Napoléon du football sous l’impulsion du journaliste anglais Desmond Hackett du Daily Express, en raison de son petit gabarit.

En 1956, Raymond Kopa est recruté par le Real Madrid. Il y joue jusqu’en 1959. Il remporte avec ce club les coupes d’Europe de 1957 et 1958.

Toujours en 1958, il participe avec l’équipe de France à la coupe du Monde qui se déroule en Suède. La France termine troisième de cette compétition. Il fait l’unanimité lorsqu’il faut désigner le meilleur joueur du tournoi mondial. Cette année-là, il remporte également le "Ballon d’or", qui lui est décerné officiellement le 18 février 1959 à Madrid avant un match Real de Madrid-Barcelone.

À la fin de la saison 1958-1959, Raymond Kopa choisit de revenir en France et rejoint le Stade de Reims. Il y achève sa carrière de haut niveau en 1967, à l’âge de 35 ans.

Une reconversion réussie

S’il n’est pas las du football, ses affaires lui demandent de plus en plus de disponibilité. En effet, dès 1954, il commercialise sous son nom des chaussures de foot. En 1958, ce sont des sodas portant son nom qui sont vendus. Il multiplie ensuite les articles à son nom, principalement des articles de sport et des vêtements de loisirs. Au début des années 1960, il dirige un journal, un tabac et est copropriétaire d’un hôtel à Reims. Plus tard, il crée sa propre marque d’équipements sportifs : le groupe Kopa. Il gère l’entreprise, fait le tour des usines et des magasins. Il y travaille jusqu’à sa retraite en 1991.

Parallèlement à ses affaires commerciales, il poursuit une carrière de vétéran jusqu’à ses 70 ans. Homme de caractère, avec son ami Just Fontaine, il participe au mouvement de fronde des joueurs, qui aboutit à l’instauration du contrat à temps et fait même partie du Conseil fédéral entre janvier et juillet 1969.

Lors des coupes du Monde 1978, 1982, et 1986, il est consultant sur différentes radios et, à l’occasion de la coupe du Monde de football 2006, il commente la compétition sur un blog réalisé avec une chaîne de télévision. Deux ans plus tard, il devient président d’honneur du Stade de Reims. Il est considéré comme l’un des joueurs les plus doués de sa génération.

Raymond Kopa décède le 3 mars 2017 à Angers.

Palmarès

  • 3ième de la coupe du Monde en 1958 (France)
  • Vainqueur de la coupe d’Europe des Clubs Champions en 1957, 1958 et 1959 (Real Madrid)
  • Finaliste de la coupe d’Europe des Clubs Champions en 1956 (Stade de Reims)
  • Vainqueur de la coupe Latine en 1953 (Stade de Reims) et 1957 (Real Madrid)
  • Finaliste de la coupe Latine en 1955 (Stade de Reims)
  • Champion de France en 1953, 1955, 1960 et 1962 (Stade de Reims)
  • Vice-champion de France en 1956 et 1963 (Stade de Reims)
  • Champion d’Espagne en 1957 et 1958 (Real Madrid)
  • Finaliste de la coupe d’Espagne en 1958 (Real Madrid)
  • Vice-champion d’Espagne en 1959 (Real Madrid)
  • Vainqueur du Challenge des Champions en 1955, 1960 et 1966 (Stade de Reims)
  • Champion de France de D2 en 1966 (Stade de Reims)

Distinctions personnelles

  • Ballon de bronze en 1956 et 1957
  • Ballon d’or en 1958
  • Ballon d’argent en 1959
  • Élu meilleur Joueur de la Coupe du Monde 1958
  • Nommé dans l’équipe type du tournoi de la coupe du Monde 1958
  • Nommé à la FIFA 100
  • A reçu le Prix du Président de l’UEFA en 2010
  • Chevalier de la Légion d’honneur en 1970 puis promu officier en 2008
  • Élu "Champion des Champions" par L’Équipe en 1955 et 1958
  • Élu parmi les "légendes" du foot par Golden Foot en 2006
  • Élu 3ième joueur français du siècle par L’Équipe en 2000

Pour en savoir plus

  • L. DREMIÈRE, Un siècle de football en Nord, édité par La Voix du Nord, 1998. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHD 1063/1 
  • P. ROBERT, Le Nord – Pas-de-Calais Terre de Champions, édité par La Voix du Nord, 2000. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHC 2947 
  • Football-The-Story, Les légendes du foot, Raymond Kopa