L’Office de Reconstitution Industrielle (ORI) est créé par la loi du 6 août 1917 afin de préparer et de faciliter l’indemnisation des industriels sinistrés des départements victimes de l’invasion.
L’organisation de l’ORI est précisée par un décret du 10 août 1917. L’ORI existe donc avant la fin du conflit, preuve de l’importance accordée à la reconstruction industrielle et de la précocité de cette préoccupation.
Décentralisation des services
Après l’armistice, l’ORI est rattaché au ministère de la Reconstitution industrielle et ses pouvoirs furent étendus. Les régions libérées sont divisées en sections à la tête desquels est placé un représentant du ministre, muni des pouvoirs de contrôle et d’exécution nécessaires.
C’est ainsi qu’en mai 1919 est créé le 7ième secteur de l’Office de reconstitution industrielle, avec compétence pour l’ensemble du département. L’objectif étant de décentraliser le plus possible les services de l’ORI, deux sous-secteurs sont mis en place : Béthune et Arras.
Le 7ième secteur de l’ORI est marqué par la personnalité d’Albert Vors, chef de secteur à partir de 1919. Albert Vors reste chef du secteur jusqu’en 1924. À cette date, la dissolution de l’ORI est prononcée.
La loi de finances du 28 décembre 1923 décide la liquidation de l’ORI et rattache au ministère des Finances le service d’apurement des comptes de l’ORI, chargé de clore sa gestion.
Administration structurée
Pour accomplir sa mission, l’ORI dispose d’une administration structurée. À Paris, un service central dirige toute l’œuvre de reconstitution industrielle et coordonne l’action de tous les secteurs. Ses archives sont conservées aux Archives nationales dans la sous-série A j24. Dans les départements, les secteurs de l’ORI sont organisés en services.
Le service du contentieux prend connaissance des dossiers, vérifie les qualités des sinistrés ainsi que leurs droits de propriété. Cette vérification est généralement faite après transmission des dossiers aux services techniques pendant que ces derniers effectuent leurs opérations.
Les services techniques de l’ORI comprennent des agents évaluateurs, ingénieurs ou architectes, qui procèdent aux constatations techniques nécessaires et contrôlent sur place les dires du sinistré.
Reconstitution industrielle
La reconstitution industrielle se déroule en plusieurs étapes. En 1919, on commence par le déblaiement des usines faiblement endommagées. En 1920, on s’occupe du déblaiement des usines détruites et de la reconstruction des bâtiments industriels proprement dits. Ces travaux durèrent jusqu’en 1924 environ.
Dans le même temps, on procède à l’évacuation des dommages de guerre. L’ORI transmet son avis technique à la commission cantonale des dommages de guerre géographiquement compétente. C’est une circulaire du 10 février 1921 qui charge l’ORI de l’instruction complète des dossiers des industriels sinistrés. Les dossiers de plus de 500 000 francs sont examinés par une Commission centrale, à Paris.
Les archives de l’ORI sont cotées dans la sous-série 10 R 19. Chaque dossier répond à une typologie documentaire relativement homogène. On y trouve en principe les éléments suivants : procès-verbal de conciliation ou de non-conciliation, devis estimatifs et descriptifs des dommages de guerre, plans, dossier photographique, rapports d’expertise. Néanmoins, tous les dossiers ne sont pas complets.
Ce fonds d’archives est d’un intérêt historique évident. Toute étude d’histoire économique peut y faire appel. Analyse sectorielle, histoire des techniques, histoire des entreprises, phénomènes de concentration, architecture industrielle : toutes ces approchent puiseront utilement à cette source. Ajoutons que la sous-série 8 Fi renferme les clichés de ruines industrielles pris par les agents de l’ORI.