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Fermeture du centre Georges-Besnier jusqu'à nouvel ordre

En raison d’une panne du chauffage du Centre Georges-Besnier, sa salle de lecture (Arras) ferme jusqu’à nouvel ordre. Pour toute recherche administrative urgente sur les fonds conservés sur le site concerné (archives contemporaines), nous vous invitons à nous contacter pour une communication par correspondance ou, en cas de nécessité pratique, pour organiser une session de consultation en salle de lecture du Centre Mahaut-d’Artois des documents nécessaires à votre recherche.

Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée et vous remercions par avance de votre compréhension.

La préparation de la bataille d’Arras

La bataille d’Arras est une opération britannique, canadienne, australienne, néo-zélandaise et terre-neuvienne qui s’est déroulée à Arras du 9 avril au 16 mai 1917. Elle est l’une des principales offensives engagées par l’armée britannique sur le front ouest.

Planification des nouvelles offensives du printemps 1917

À la suite de la conférence de Chantilly des 15 et 16 novembre 1916, où les états-majors alliés ont décidé des grandes orientations militaires de l’année suivante, le général français Nivelle (nommé commandant en chef de l’armée française le 15 décembre, à la place de Joffre) et le général anglais Haig jettent les bases d’une action commune pour rompre le front allemand.

Carte monochrome représentant la ligne de front dans le Pas-de-Calais au 16 mars 1917. En-dessous, me commentaire suivant : "L'avance réalisée par les troupes franco-britanniques depuis le 16 mars 1917. Cette carte, dressée spécialement pour nos lecteurs afin qu'ils puissent la conserver, leur permettra, ultérieurement, de suivre notre avance jour par jour. La bataille de la Somme, commencée le 1er juillet 1916, avait amené les troupes franco-anglaises sur les positions qui ont constitué la ligne de départ de l'offensive au 16 mars 1917. Les régions évacuées par l'ennemi depuis cette date jusqu'à aujourd'hui sont marquées en grisé sur la carte. Les localités et voies de communication figurent ici au complet ainsi que les bois et forêts".

Carte des opérations militaires en cours, extraite d'Excelsior du dimanche 1er avril 1917. Archives départementales du Pas-de-Calais, 77 J 18.

Dès la fin de l’année, la ville d’Arras, située en zone britannique, est pressentie pour être le lieu d’une opération de diversion, censée attirer les troupes de réserve allemandes et faciliter la rupture des lignes ennemies entre Soissons et Reims. De plus, en cas de réussite, l’attaque permettrait également de délivrer définitivement la ville de la menace allemande. L’exploitation de l’axe routier et ferroviaire vers Douai et Cambrai serait de nouveau possible, ce qui faciliterait une future reconquête de ces deux cités.

En février 1917, le général Nivelle prévoit une offensive en trois points du front, avec un assaut anglais sur Arras et Bapaume, et deux français, l’un au nord de l’Oise, l’autre entre Soissons et Reims, l’offensive principale se concentrant sur le Chemin des Dames.

Les forces en présence

Photographie noir et blanc montrant un soldat assis sous des arcades, en train de lire un journal devant des amas de gravier.

Arras, petite place. Sous les arcades, soldats canadiens au repos, 31 juillet 1918. Albums Valois, Bibliothèque de Documentation Internationale et Contemporaine, VAL 284/102.

Trois armées alliées sont déjà regroupées dans le secteur d’Arras. Sous le commandement d’Haig, elles sont déployées, à peu près du nord au sud, comme suit :

  • la Ire armée commandée par le général Horne
  • la IIIe armée, par le général Allenby
  • la Ve armée, par le général Gough.

Exceptionnellement, trois divisions écossaises (toutes de la IIIe armée de terre) ont été rassemblées pour le début de l’attaque.

Leur faisant face, deux armées allemandes :

  • la VIe armée du général von Falkenhausen
  • la IIe armée du général von der Marwitz.

Les unités ont été organisées en trois groupes du nord au sud : "Groupe Souchez", "Groupe Vimy" et "Groupe Arras". Toutefois, seules sept divisions allemandes sont sur la ligne d’attaque ; les autres sont en réserve, afin de renforcer les premières ou de contre-attaquer au besoin.

Photographie noir et blanc annotée, pointant des villes, lieux-dit et routes.

Rundbild aufgenommen von Beobachtungsstelle rote Schloss Beaurains (südöstl. Arras) [Photographie panoramique prise depuis l'observatoire du château rouge de Beaurains (sud-est d'Arras)], 24 avril 1916. Archives départementales du Pas-de-Calais, 4 Fi 3126.

Le plan de bataille et les préparatifs

À la suite du repli allemand de l’opération Alberich, les forces britanniques se sont réajustées, notamment dans les objectifs assignés à leurs différentes armées.

Aux Ire et IIIe armées est dévolue maintenant la mission d’attaquer à cheval sur la Scarpe et de s’emparer de Vimy et de Monchy-le-Preux, tandis que les Ve et IVe armées exerceront la pression frontale plus au sud, contre la ligne Hindenburg.

Photographie noir et blanc montrant un groupe de soldats dans une tranchée, prêts à s'élancer.

Arras (près). Tranchée britannique. Soldats du "Scottish Rifles" attendant de sortir de la tranchée pour un coup de main, 7 avril 1917. Albums Valois, Bibliothèque de Documentation Internationale et Contemporaine, VAL 287/160.

Dès le milieu de mars, les Anglais commencent à détruire systématiquement les réseaux de communication de l’ennemi, accompagnant leurs bombardements de plusieurs émissions de gaz. Enfin, les quatre jours précédant la date de l’offensive, dénommée jour Z, sont marqués par un bombardement intensif des positions ennemies. 

Le réseau souterrain : innovation britannique

La principale difficulté de l’attaque sur Arras est d’y concentrer un maximum de soldats proche du front sans attirer l’attention de l’adversaire. Afin d’éviter les lourdes pertes des batailles de la Somme et de Verdun, l’état-major britannique creuse un vaste réseau souterrain long de vingt kilomètres, se trouvant en certains points à moins de 1 000 mètres de la première ligne.

Les travaux commencent fin 1916. Ils sont confiés au corps des Royal Engineers et à des carriers et tunneliers néo-zélandais, dont de nombreux Maoris.

Parallèlement, des travaux permettent de relier les caves de la Grand’Place entre elles, puis celles de la Petite Place. L’entrée principale de ce réseau, dite "Porte de fer", est située au 3 rue du Saumon.

Pour pouvoir s’orienter dans ce labyrinthe, les tunneliers inscrivent sur les murs les noms de villes néo-zélandaises (Auckland, Wellington, etc.) et anglaises (Glasgow, Manchester, Liverpool, etc.).

À la veille de la bataille, les caves et les carrières peuvent accueillir plus de 24 400 hommes, dont 13 000 dans le secteur des places. Le tunnel de Saint-Sauveur peut abriter 2 000 hommes, les carrières Wellington plus de 4 000 et les souterrains de Ronville 9 400.

Photographie noir et blanc montrant des soldats partant à l'assaut dans une plaine.

Arras. Faubourg de ? Britanniques partant à l'attaque, 9 avril 1917. Albums Valois, Bibliothèque de Documentation Internationale et Contemporaine, VAL 287/162.

Le réseau est constitué de deux artères principales : la première, située sous la route de Cambrai, revient aux Écossais de la 9ième division d’infanterie et aux Anglais de la 35ième division, tandis que la deuxième revient aux Néo-Zélandais.        

Ces travaux souterrains sont les plus importants jamais réalisés par les troupes britanniques dans ce domaine. L’autre objectif de ces aménagements est de répondre aux besoins élémentaires de confort pour tous ces hommes en attente d’une montée en ligne. Pour se faire, les souterrains disposent de cuisines, de douches, de latrines, de dortoirs collectifs ou encore d’un hôpital militaire, le tout alimenté en eau et en électricité.        

Un premier bataillon s’y installe le 3 avril 1917. Pour passer le temps avant l’attaque et pour laisser une trace de leur passage, certains gravent des inscriptions (leur nom, leur matricule, leur pays, etc.), ou laissent des graffitis (dessins, gravures, des portraits féminins, des croix religieuses, etc.), pour partie encore visibles aujourd’hui.

Au lendemain de la bataille d’Arras, les Néo-Zélandais continuent d’assurer la maintenance des souterrains jusqu’en 1918. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les tunnels ont été rouverts pour servir d’abris antiaériens à la population d’Arras. La carrière Wellington, Mémorial de la bataille d’Arras, est à ce moment-là réutilisée par les Allemands comme cantonnement et abri.

Pour aller plus loin

  • Sous la direction d’A. JACQUES, La Bataille d’Arras avril-mai 1917, Arras, 1997, Cercle archéologique arrageois. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHC 2264/5 ; 
  • Y. BUFFETAUT, La Bataille d’Arras – Vimy, YSEC Editions, 2013 ;
  • Y. LE MANER, La Grande Guerre dans le Nord-Pas-de-Calais 1914-1918, Lille, 2014. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHD 190 ;
  • Maréchal FAYOLLE – Général DUBAIL, La guerre racontée par nos généraux, tome II, Paris, 1920. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHD 211/2 ;
  • Avril 1917 Arras La guerre souterraine oubliée, Magazine Historia, n° 844, Avril 2017.