Archives - Pas-de-Calais le Département
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Fermeture du centre Georges-Besnier jusqu'à nouvel ordre

En raison d’une panne du chauffage du Centre Georges-Besnier, sa salle de lecture (Arras) ferme jusqu’à nouvel ordre. Pour toute recherche administrative urgente sur les fonds conservés sur le site concerné (archives contemporaines), nous vous invitons à nous contacter pour une communication par correspondance ou, en cas de nécessité pratique, pour organiser une session de consultation en salle de lecture du Centre Mahaut-d’Artois des documents nécessaires à votre recherche.

Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée et vous remercions par avance de votre compréhension.

8-9 septembre 1943 : bombardement du Portel

Entre 1940 et 1944, la guerre aérienne ne cessa jamais au-dessus du ciel des départements du Nord et du Pas-de-Calais. Après s’être assurés la maitrise du ciel, les Alliés continuèrent durant toute la période à bombarder des objectifs économiques stratégiques pour l’économie de guerre allemande (centrales thermiques, usines métallurgiques, nœuds ferroviaires, etc.), ainsi que des objectifs militaires en lien en particulier avec les sites de lancement de missiles V1/V2 et les ouvrages défensif du "Mur de l’Atlantique".

Le Portel, rue Victor Hugo. Carte postale [après 1944]. Archives départementales du Pas-de-Calais, 5 Fi 667/173.

Une erreur stratégique

C’est dans cette dernière perspective que s’inscrit la tragédie du bombardement aérien des 8-9 septembre 1943 sur la commune du Portel. Croyant attaquer en pleine nuit une batterie lourde et une station radar, une vague de bombardiers anglo-américains va en réalité détruire à 94 % la cité portuaire proche de Boulogne-sur-Mer.

Sur place, c’est le désastre et le désarroi. Le nombre de morts reste difficile à établir. Dans une lettre au préfet du 22 novembre 1943, le sous-préfet de Boulogne-sur-Mer décompte 365 morts. Après-guerre on évoquera le nombre de 500 civils tués et plus de 1 000 blessés.

Des secours organisés dans l'urgence

Les secours vont affluer de tout le département, en particulier du bassin minier qui mettra à disposition près de 200 ouvriers mineurs spécialisés dans les travaux de déblaiement et de secours. Les compagnies minières prêteront également le matériel nécessaire au déblaiement et au sauvetage. Près de 4 000 habitants se retrouvent sans foyer. La commune doit être entièrement évacuée. La population est regroupée à Desvres avant d’être dirigée vers des centres d’accueil à Arras et Béthune. Une grande partie des réfugiés sera ensuite envoyée dans les départements de la Marne et de la Seine-et-Marne. 

La presse départementale, aux ordres des autorités d’occupation, fustige ces bombardements et dénonce des massacres volontaires de civil. Pour l’opinion publique du département, l’intensité de ces bombardements laisse croire à un débarquement imminent des forces Alliés. Ce qu’on ne sait pas alors, c’est que l’attaque a eu lieu en même temps qu’une manœuvre navale dans le détroit du Pas-de-Calais servant à simuler un débarquement sur nos côtes (opération Starkey). Mais l’heure n’était pas encore à Libération et la population du Pas-de-Calais souffrira encore de nombreuses fois de bombardements meurtriers.

Reconnaissance de la tragédie

Pour son martyr, Le Portel a reçu la croix de guerre 1939-1945 avec étoile d’argent. Cette croix a été remise à la Ville avec la citation suivante :

Cité martyre et symbole de la résistance à l'envahisseur. Cette commune a été écrasée pendant la guerre 1939 - 1945 sous de nombreux bombardements dévastateurs, qui décimèrent la population, notamment ceux des, 8 et 9 septembre 1943. A payé un lourd tribut à la libération du sol national et donné ainsi l'exemple du plus pur esprit de sacrifice au service de la Patrie. Cette citation comporte l'attribution de la croix de guerre, avec étoile d'argent.

Fonds Roger Henrard. Le Portel : vue aérienne de la ville au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Photographie, 1948. Archives départementales du Pas-de-Calais, 13 Fi 272.