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L'offensive

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La première attaque française lors de la Première bataille d’Artois (17 au 19 décembre 1914) échoue et se solde par la mort de 8 000 hommes.

Mais c’est au cours de la Seconde bataille (9 mai au 25 juin 1915) que Notre-Dame-de-Lorette gagne le surnom de colline sanglante.
 Les Français s’emparent de la colline, mais échouent sur la crête de Vimy, malgré des bombardements massifs et des combats acharnés. 40 000 soldats français sont tués, 64 000 blessés, pour la reconquête de 20 km² ; les pertes allemandes s’élèvent à 75 000 hommes (tués, blessés, prisonniers). La percée espérée n’a pas eu lieu.

Enfin, la Troisième bataille d’Artois (25 septembre au 14 octobre 1915) s’achève par un nouvel échec.

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Carte couleur montrant les positions des armées ennemies sur la colline de Lorette.

Ce qu'il faut savoir de Notre-Dame de Lorette. Aide-mémoire à l'usage des gardes d'honneur de Notre-Dame de Lorette, des pèlerins et des visiteurs avec plan du champ de bataille en cinq couleurs. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHA 883/4 bis.

La colline de Lorette, qui culmine à 165 mètres d’altitude et domine le bassin minier, est une position stratégique. Flanquée d’éperons entrecoupés de ravins aux pentes de plus de 20 %, elle rend toute visée offensive extrêmement périlleuse.
La discordance entre les objectifs militaires et la difficulté du terrain ne peut manquer de frapper. On voit loin, on commande court, on meurt sur place .

Carte postale noir et blanc montrant des soldats dans une tranchée de faible profondeur.

"N.-D.-de-Lorette (P.-de-C.). Le grand éperon - Tranchée faite par l'un de nos régiments en ligne", s.d. Archives départementales du Pas-de-Calais, 1 J 732/35.

En un an, en Artois comme sur tout le front, les armées ont eu à s’adapter à une nouvelle forme de guerre faites de travaux de terrassement, de combats d’artillerie et d’explosion de mines.

L’élément de base est la tranchée. Toutes les tranchées portent un nom. Dans le secteur de Lorette, on trouve, entre autres, les tranchées d’Iéna, d’Austerlitz, une tranchée Dupont, les tranchées des Spahis, le boyau du gros arbre, etc.

Texte imprimé sur lequel on lit "Rien n'est comparable à la relève un soir de pluie. Dès le départ du "gourbi", les vêtements sont imprégnés d'humidité et maculés de boue. Les mains, tachées d'une terre visqueuse, en font à chaque empreinte un lourd dépôt sur l'acier ou le bois du fusil. La baïonnette s'engorge de rouille dans son fourreau. La boule de pain se ramollit, et reproduit les caractères d'imprimerie volés au journal dont on l'avait jalousement enveloppée. Les pieds, les pauvres pieds, font un navrant "flic-flac" à chaque pas d'un brodequin percé de part en part. Brr, qu'il fait donc froid sur les genoux ! Le passe-montagne et le cache-nez, qu'on ne veut pas quitter "quand même", distillent avec art les gouttes glaciales qui tombent dans le cou..."

"Henri René, Lorette, une bataille de douze mois : octobre 1914-octobre 1915", Paris, Perrin, 1916, Archives départementales du Pas-de-Calais, BHA 218.

Photographie aérienne noir et blanc montrant des champs traversés de tranchées.

Ablain-Saint-Nazaire. Vue aérienne, Archives départementales du Pas-de-Calais, 8 FID 484.

En octobre 1914, l’échec de la "course à la mer" conduit à l’enlisement progressif du front et à la stabilisation des lignes. Le général Joffre conçoit deux offensives d’envergure : en Champagne et en Artois.

À trois reprises, décembre 1914, mai-juin 1915, septembre 1915, des offensives d’envergure sont lancées avec pour objectif les hauteurs de Lorette et de Vimy et, au-delà, la percée décisive en direction de Lens.

Texte dactylographié sur lequel on lit : "La bataille d'Arras où l'ennemi a été contenu, malgré les ordres d'évacuation, par la ténacité du général Barbot s'est prolongée du 4 au 7 octobre 1914. Une guerre de mines lui succède. Puis du 9 mai au 22 juin 1915 c'est la première bataille d'Artois qui se rallume du 25 septembre au 16 octobre et nous assure la possession disputée pied à pied de la colline de Lorette et des pentes ouest du plateau de Vimy. La division marocaine était parvenue d'un seul élan le 9 mai à la crête même de Vimy. Les combats les plus sanglants se situent à Neuville-Saint-Vaast. L'année 1916 voit en mars les Anglais relever dans le secteur d'Arras les Français épuisés par la bataille de Verdun : la bataille de la Somme s'étend jusqu'aux portes de Bapaume en octobre. Au début de 1917 le repli Heindenburg atteint Croisilles ; les deux députés d'Arras sont tués, le 26 mars, à Bapaume. Le 9 avril, les Canadiens et Anglais s'emparent de la crête de Vimy et des hauteurs dominant la plaine de Douai ; ils avancent leurs lignes au prix de sanglants combats jusqu'à Loos au Nord et Hermies au sud. Le 20 novembre une attaque partie de Bapaume atteint Cambrai, mais est ramenée à Bourlon..."

Note rédigée par l’archiviste départemental, Georges Besnier, sur les champs de bataille de l’Artois. Archives départementales du Pas-de-Calais, 1 J 742/4.

Photographie aérienne noir et blanc montrant des champs traversés de tranchées.

Ablain-Saint-Nazaire. Vue aérienne. Archives départementales du Pas-de-Calais, 8 FID 486.

Carte postale noir et blanc montrant des soldats montant un assaut sur les hauteurs d'une colline.

Un épisode de l'assaut du 15 avril sur l'éperon sud-est de Notre-Dame de Lorette. Édit. à Berck-Plage, s.d. Archives départementales du Pas-de-Calais, 5 Fi 001/34.

Texte imprimé sur lequel on lit :"Son corps n'a pu être relevé. Il est à la tête de la sape 5. Ces mots résonnent en moi comme un appel. Il a été tué le jeune lieutenant dont nous aimions tant le regard droit et l'âme qui était toute clarté. Je veux ramener son corps. Deux chasseurs s'offrent pour m'accompagner. Nous entrons dans la sape 5 si étroite que nos épaules touchent les murs de glaise. Des mortd, des morts partout. Presque tous sont tombés la face contre terre. Quelques uns sont étendus sur le dos. Je vois des visages convulsés et d'autres si paisibles que j'ai envie de chercher le battement des artères pour y retrouver la vie. Je vois des morts qui n'ont même plus de visage. J'en vois un qui me regarde et je les reconnais. Et il me faut marcher sur ces camarades d'hier, il me faut les pousser du pied pour avancer dans la sape..."

Louis Pasteur Vallery-Radot, "Pour la terre de France par la douleur et la mort. La colline de Lorette 1914-1915", Paris, Plon-Nourrit et Cie. 1919, Archives départementales du Pas-de-Calais, BHA 217.

Photographie noir et blanc montrant un torrent de boue s'écoulant d'une colline crevassée. En-dessous on lit "Située au pied de la colline de Notre-Dame-de-Lorette, à quelques centaines de mètres du bois en Hache où se déroulèrent au cioiurs de l'été 1915 des actions d'une violence inouïe, la tranchée des Saules, qui doit son nom à quelques vieux arbres aujourd'hui déchiquetés, est fameuse sur le front d'Artois. La première photo la représente en septembre ; la seconde, prise ce mois-ci, montre quels ravages y a faots la pluie, noyant les gabions et les gourbis et transformant l'étroit couloir en une rivière de boue".

"Théâtre de sanglants combats l'été dernier, cette tranchée est une rivière de boue". Archives départementales du Pas-de-Calais, 1 J 732/35.

Gravure montrant la colline annotée devant le ville de Carency.

Perspective réalisée sous le feu ennemi à Carency, journées des 9, 10 et 11 mai 1915. Archives départementales du Pas-de-Calais, 2 Fi 315.

À l'image : Poste de commandement du 262e régiment d'infanterie, position d'une voiture bleue, tranchées françaises et allemandes, cote 125, bois, brasseie, église et calvaire de Carency.

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